• Épilogue [Partie 6]


    Quatre mois plus tard

    Jeudi 6 Avril 2023

    Comme tous les matins depuis treize jours exactement, je vomis mes tripes, j’ai des crampes ainsi que des seins douloureux, comme après chacune de mes implantations. Toutes ces hormones vont me faire péter les plombs. 
    Nous sommes de nouveau soudés avec Andrea et ça me fait du bien. Il a déposé hier soir un test dans la salle de bain que je redoute de faire. S’il est négatif alors tout s’arrêtera là, mais s’il est positif, je vais passer les prochaines semaines à m’inquiéter de tout, à avoir peur de perdre notre enfant. 
    Je respire un grand coup et me lance, j’attrape le carton et me saisis du bâtonnet. Évidemment comme à chaque fois, je me pisse sur les doigts, ce n’est vraiment pas pratique. J’attends quelques petites minutes, mais le verdict tombe "pas enceinte". C’est assise sur notre lit qu’Andrea me retrouve, il vient de courir et il empeste la sueur.

    - Ça ne va pas gattina ? 

    Tout en douceur, il s’installe à côté de moi et je lui tends le test résolument négatif. Je crois que même lui ne sait pas quoi me dire, alors il me prend dans ses bras.

    Épilogue [Partie 6]

    - C'est peut-être trop tôt, tu feras une prise de sang lundi, on sera fixés… mais je te le redis, tesoro, je suis très heureux avec vous deux. 

    Je n’ai pas envie de répondre, mais j’ai très envie de vomir tant son odeur est insupportable.

    - Je t’en prie, va prendre une douche, tu me donnes la nausée. 

    Mon fabuleux mari disparaît en traînant un rire derrière lui. Je me relève pour rejoindre le rez-de-chaussée, je pose une main sur mon ventre et dis tout bas :

    - Si tu es là, accroche-toi mon petit poussin.

    _________________________

     

    Quatre mois plus tard

    Vendredi 18 Août 2023

    _Andrea

    Je me réveille difficilement, mais aujourd’hui le restaurant reste fermé. Juliet est en congé maternité, à dorloter notre petit neveu Léandro, qui est à croquer. Et moi, j’ai d’autres chats à fouetter. Un bruit immonde parvient de la salle de bain, c’est Lexie qui vomit encore. Plusieurs minutes plus tard, elle revient dans le lit, elle est telle que je l’imaginais, ronde et épanouie en portant notre enfant. Ma femme m’embrasse, sa bouche à le goût mentholé du dentifrice, sa petite main dévale jusqu’à mon boxer. 
    Si Sienna m’a repoussé tout le long de sa grossesse, je constate que ce n’est pas le cas de Lexie, elle est en chaleur, constamment. 

    - Cazzo, tu veux me tuer ?

    - Je suis désolée mais j’ai très envie.

    Maintenant, elle se met à pleurer. Oh Dio, cette grossesse va avoir raison de moi. 

    - Ne pleure pas, per favore 

    Je sais qu’elle ne contrôle pas ce qu’il lui arrive, alors je l’embrasse et caresse doucement son ventre rebondi avant de trouver l’endroit le plus humide de son anatomie.

    - Cazzo, tu es déjà trempée…

    - Je t’avais dit que j’avais très envie !

    Épilogue [Partie 6]

    Son corps ne ment pas, elle est prête à m'accueillir, ma femme s’allonge sur le côté, dans la position qui lui est le plus confortable pour que je m’emploie à satisfaire ses envies. 

    En début d'après-midi, nous arrivons dans la salle d’attente du petit cabinet du docteur Antinori, un autre couple attend déjà, on n’est pas prêt de passer. Je connais assez ma femme pour savoir qu’elle est angoissée. 

    - Détends-toi, amore mio ! 

    J’y arrive pas ! 

    Je la prends dans mes bras et dépose un baiser sur sa tempe. Chacun de nous est sur son téléphone quand le médecin nous appelle. Lexie s’installe sur le lit obstétrique et relève son haut, laissant apparaître son petit ventre. Elle cherche ma main que je lui donne puis la presse fermement pendant que la gynécologue pose la sonde après avoir appliqué du gel.

    - Prima di cominciare, volete sapere il sesso
     del bambino ?

    Si !

    Épilogue [Partie 6]

    Nous sommes impatients de savoir. L’image en noir et blanc apparaît alors, un petit haricot qui gesticule et à l’air heureux de barboter dans sa piscine. On peut entendre son minuscule cœur battre, faisant bondir le mien de bonheur, je ne pensais plus jamais avoir la chance revivre ces moments intenses. 

    Guardateè un maschietto ! 

    On n’y comprend rien, mais on lui fait confiance. On va avoir un petit garçon, je suis tellement heureux. Après avoir passé en revue le bébé dans tous les sens, elle range son matériel.

    - Bene ! Tutto va bene ! 

    Je vois ma femme se détendre enfin pendant qu’elle essuie son ventre plein de gel. Nous ressortons de cette visite sur un petit nuage. 

    Épilogue [Partie 6]



    Trois mois plus tard

    Mercredi 29 Novembre 2023

    Je rentre ce midi pour déjeuner avec ma femme et ma fille, j’ai la surprise de recevoir un mail du professeur d’Orlane qui remarque une baisse dans son implication scolaire, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Il va sérieusement falloir que je discute avec elle. La maison est silencieuse, le repas est prêt, la bonne odeur parfume la pièce. Sans un bruit, je gravis les marches pour aller dans notre chambre et y découvre ma femme, endormie, elle semble si paisible, je n’ose pas la réveiller. 
    Je m’approche sur la pointe des pieds, à genoux devant le lit, j’observe mon fils faire des cabrioles dans le ventre de sa mère ce qui lui arrache une grimace dans son sommeil, j’y pose ma main chaude et le petit boxeur arrête de gesticuler. 

    Un sursaut me fait revenir à la réalité lorsque j’entends la porte claquer, je laisse alors à contre-cœur ce moment de bien-être pour retrouver le rez-de-chaussée. J’y découvre Orlane jetant son sac de cours dans le salon en jurant.

    - Bonjour principessace sont des gros mots que j’ai entendus là ?

    - Bonjour, oui !

    Et ?

    - Pardon !

    - Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Rien.

    Épilogue [Partie 6]

    De toute évidence, ce n’est pas le cas. Je m’approche d’elle pour parler.

    - Tu sais que tu peux me parler, principessa ! 

    - J’ai rien à te dire, arrête.

    - Ni concernant tes mauvais résultats en classe ?

    - Pfffff !

    Je n’ai pas pour habitude de me fâcher, mais ce comportement commence à m’agacer.

    - Tu pourrais être un peu plus respectueuse, je ne sais pas ce que tu as en ce moment, mais il serait bien que tu changes d’attitude. 

    La petite fille, d’ordinaire si douce, se métamorphose devant moi en un petit démon.

    - Oh, mais c’est bon, arrête.

    - Ne me parle pas comme ça Orlane ! 

    - Je m’en fous, de toute façon, t'es pas mon père, laisse-moi tranquille. 

    Épilogue [Partie 6]

    Ma colère descend d’un coup quand elle me jette en pleine figure ce reproche. Elle s’enfuit dans sa chambre en claquant la porte et je reste à ma place, le cœur blessé. Je sens la main de Lexie se poser sur mon bras.

    - Tu sais qu’elle ne le pense pas… 

    - Je sais, mais ça fait mal…

    - Laisse-moi aller lui parler ! 

    La jolie brune pose un baiser tendre sur mes lèvres qui efface pour quelques secondes la peine que je ressens. Il y a quelque temps déjà que l’idée me trotte en tête, mais je crois qu’avec ce que je viens d’entendre, il est temps de sauter le pas. 

    _________________________

    _Lexie

    Ce sont les éclats de voix de mon mari et de ma fille qui m’ont tirés de mon sommeil sans compter l’aide du petit farceur dans mon ventre. 
    Au moment où j’arrive en bas, j’entends les paroles d’Orlane envers Andrea, je le vois se décomposer au milieu du salon, même moi, je prends un coup. Je le rassure avant de rejoindre Orlane dans sa chambre. Je toque et m’annonce, mais elle ne répond pas, je prends l’initiative d’entrer tout de même pour découvrir une petite fille envahie par les sanglots.

    - Orlane, ma puce qu’est-ce qu’il y a ? 

    - Rien. Laisse-moi tranquille.

    Épilogue [Partie 6]

    Je m’assois tant bien que mal, en sachant pertinemment qu’il me faudra de l’aide pour me relever ! 

    - Ma petite chérie, tu sais qu’on peut parler de tout, tu te sentiras mieux après. C’est à cause d’un garçon ?

    Ses pleurs ne cessent pas, et redoublent même d’intensité. 

    - C’est Tonio, maman, il a fait un bisou sur la bouche à Kiara… je le déteste.

    - Oh… je vois. Ma chérie, tu sais, c’est compliqué parfois l’amour, mais vous êtes jeune, il a encore du temps pour se rendre compte qu’il préfère les Françaises ! Ne te mets pas dans des états pareils pour les garçons, ils ne le méritent pas.

    - Mais ça me fait mal ici.

    Elle me montre son cœur.

    - Je sais chérie, mais tu verras le temps fait des miracles. Tu sais... à l'époque quand j'avais à peu près ton âge, ton papa n'arrêtait pas de se chamailler avec moi, il était vraiment insupportable !

    Orlane retrouve un demi-sourire.

    - J'ai failli lui tordre le cou plus d'une fois crois-moi ! Puis quand on est devenu plus grand il m'a avoué qu'il me taquinait parce qu'il était secrètement amoureux de moi ! Les garçons n'ont aucune logique ! 

    Épilogue [Partie 6]

    Nous rions toutes les deux de bon cœur

    - Il me manque... est-ce qu'il te manque aussi parfois maman ?

    - Bien sûr ma puce, à moi aussi il me manque... Par contre, tu ne dois pas des excuses à quelqu’un ?

    - Si, je suis désolée pour ce que j’ai dit à papa. 

    - C’est à lui qu’il faut le dire. Pourquoi ne pas simplement avoir discuté avec lui.

    - Maman, c’est des trucs de filles, il comprendrait rien. En plus, j’ai taché ma culotte encore aujourd’hui, je déteste avoir mes règles, je voudrais que ça s’arrête. 

    - Ma puce, mauvaise journée dis donc ! Tu sais qu’Andrea peut tout entendre, même tes « trucs de filles » ! 

    Orlane me fait un énorme câlin avant d’essuyer ses larmes.

    - Allez va présenter tes excuses à Andrea et demande lui de venir me lever s’il te plaît, tu seras gentille !

    Orlane rigole en partant et j’attends sagement qu’on vienne me sortir de là. Andrea apparaît quelques minutes plus tard puis m’aide.

    Épilogue [Partie 6]

    - Merci chéri ! 

    Je devine à son visage qu’il est encore blessé, même si ma fille s’est excusée. 

    - Tu sais en ce moment, c’est compliqué pour Orlane.

    - Comment ça compliqué ?

    - Et bien son corps subit des changements, et avec les garçons et tout ça… elle ne voulait pas être blessante.

    - Oh Dio, deux femmes à la maison guidées par leurs hormones… je ne vais pas tenir le coup ! 

    - Non mais dis ! Tu n’avais pas l’air mécontent hier soir ! 

    Faussement indignée, je frappe son torse pendant qu’il explose de rire. 


     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 31 Décembre 2020 à 15:01

    Pauvre Andréa !! Elle rentre dans les petites crise d'ados notre petite Orlane ... Mais ils sont tous tellement mignon <333  Bientot un petit chou va rejoindre la famille j'ai hâte de voir ca

     

      • Lundi 4 Janvier 2021 à 12:55

        Haha ! Il en a pris pour son grade en vrai là ! Mais bon notre petite Orlane n'y est pour rien, c'est comme ça les ados ! 
        Ouiiiii bientôt un mini Moretti ^^

    2
    golden_simmer
    Lundi 4 Janvier 2021 à 03:26

    Les premières crises d’ados et déceptions d’Orlane bichette ahaha ! J’ai eu mal aussi pour Andrea, j’espère qu’Orlane pèsera ses mots la prochaine fois et trop hâte de voir leur petit bout de chou kiss

      • Lundi 4 Janvier 2021 à 12:55

        Ouais finit la petite Orlane sage comme une image ! Haha ! 
        Après elle s'en est voulu quand même d'avoir dit ça... les enfants sont comme ça, à dire tout ce qui leur passe par la tête ! 

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