Quatre ans plus tard.

Samedi 29 Juillet 2028

_Orlane

La journée s’annonce prometteuse, il fait beau et mes parents sont partis avec mon frère et ma demi-sœur en balade dans un zoo, je crois. J’ai bien évidemment été invitée, mais j’ai dix-sept ans et aujourd’hui, j’ai d’autres projets. Antonio frappe à la porte, je me précipite pour lui ouvrir. Il lui aura fallu du temps, mais ça y est depuis un an, il n’a d’yeux que pour moi. Depuis toutes ces années, à le voir avec d’autres filles, alors que je continuais à être la parfaite amie, il m’apprenait l’italien pendant que je lui enseignais le français, je suis plutôt fière de moi, parce qu’il parle vraiment bien et son petit accent le rend encore plus craquant. 
Dans un baiser rapide, il me salue, ma main dans la sienne, je le traîne jusque dans ma chambre.

- Dove sono i tuoi genitori ?

- Allo zoo, con i bambini ! 

Un large sourire se dessine sur sa figure ce qui me fait rougir. Tonio retire ses chaussures et vient s’installer sur mon lit, je me blottis sur ses jambes pendant qu’il caresse mon bras. Antonio a deux ans de plus que moi, mais comme on n’a jamais cessé de traîner ensemble depuis notre arrivée, notre différence d’âge ne se remarque pas. Nous discutons et nous rigolons, comme la plupart du temps, être avec lui, c’est si simple et tellement agréable, exactement comme je l’avais imaginé. Je ne comprends pas alors pourquoi toutes les filles rêvent de méchants garçons alors que les gentils sont beaucoup mieux ! 

Antonio me chatouille jusqu’à ce que je n’en puisse plus et quand sa bouche fond sur la mienne, je sens les papillons dans mon ventre. Je peux sentir sa main chaude se poser sur mon abdomen et remonter en douceur sur mes seins. Ce n’est pas la première fois qu’il me pelote, mais cette fois, je suis sûre de moi. 

- Sono pronta, Tonio… 

Il s'arrête pour me regarder, hésitant, je sais que lui aussi n’a jamais couché avec une fille.

- Sei… sei sicura ?

- Si baciami, mio caro… 

Doucement, il retire mon t-shirt et le sien, c’est la première fois qu’il me voit comme ça, je rougis devant son petit sourire en coin.

- Dio, sei bellissima, Orlanda !

Ma tête va exploser si je continue de rougir comme ça, je l’embrasse pour qu’il arrête de me regarder, je sens son sourire contre mes lèvres, mon cœur battre à mille à l’heure. Ses doigts descendent petit à petit, jusqu’à mon short en jean où il défait le bouton. J’ai vraiment peur, je l’arrête.

- Se non sei pronta per questo…
 ci fermiamo mia cara ! 

- No, vai piano, per favore ! 

Antonio est si tendre avec moi, il laisse mon short tranquille et m'embrasse, sa bouche dévale dans ma nuque et je sens le désir m’envahir. Au-dessus de moi, il se frotte contre mon intimité que je sens de plus en plus humide. Sa main revient alors vers mon short, cette fois, c’est ma fermeture éclair qu’il baisse avant de glisser ses doigts sous ma petite culotte, un gémissement discret s’échappe de ma bouche quand il s’introduit avec douceur. Sa bouche contre la mienne, je commence à prendre un peu confiance quand trois coups sont frappés contre la porte.

- Tu es là principessa ? 

Oh mon dieu, la situation ne pourrait pas être plus gênante, Antonio se précipite loin de moi, ramassant son t-shirt, je voudrais devenir invisible. 

- Pitié, papa, n’entre pas ! 

Je referme mon short en vitesse puis remets mon t-shirt, Antonio semble livide, j’ai vraiment honte. Andrea va nous tuer. 

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_Andrea

Nous rentrons plus tôt que prévu, la chaleur ayant eu raison de nous cinq. Zoé et Matteo s’entendent à merveille, Zoé adore jouer les grandes sœurs et ce chenapan n’a qu’à battre des cils pour qu’elle s’occupe de lui. Depuis trois ans maintenant, elle vient passer quelque temps pendant les vacances d’été avec nous. Léandro et Matteo, aiment par contre, beaucoup se chamailler, les garçons sont aussi épuisants que les filles, peut-être même plus, je me demande comment faisait mamma avec nous trois ! Heureusement, que mon frère vient récupérer sa progéniture dans quelques heures. Orlane a bien évidemment refusé de venir avec nous, rester cloîtrée dans sa chambre semble beaucoup plus sympa. Elle prendra peut-être le goûter avec nous si elle est mieux lunée depuis notre départ. Je toque à sa porte.

- Tu es là, principessa ?

Un boucan d’enfer parvient à mes oreilles quand sa petite voix me répond.

- Pitié, papa, n’entre pas ! 

Je reste planté devant la porte face à sa phrase. Orlane sort, ses cheveux sont en batailles, elle a les joues bien trop roses et derrière elle Antonio paraît à son tour. Mon regard passe de l’un à l’autre. 

- Buongiorno signore Moretti ! 

- Ma che cazzo… Oh Dio !

L’abominable vérité me saute aux yeux, è chiaro come il sole. Ma petite fille, n’est plus une petite fille.

- Oh Dio !

Bouleversé, je retourne auprès de ma femme, Orlane et son petit-ami dans mon dos. 

- Papà, aspetta ! 

Les enfants se courent après pendant que Lexie s’affaire dans la cuisine.

- Amore mio, tu dois avoir une sérieuse conversation avec notre fille… 

- Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il…

Elle se retourne et voit à ma suite Orlane et Antonio.

- Ah ! Tu veux bien faire goûter les enfants ? 

- Avec plaisir !

J’entends Orlane dire à Antonio de rentrer chez lui et il lui baragouine des petits mots d’amour, c’est trop pour moi. 
Je m’occupe des petits, c’est beaucoup plus facile avec eux, pendant que Lexie et Orlane filent en direction de l’étage. 
Au bout de plusieurs minutes, ma femme revient, elle me sourit, elle se fout de moi parce que j’ai toujours l’air aussi consterné. Notre fille vient juste derrière puis se plante devant moi.

- Papa… on peut parler ?

- Oui.

On sort prendre l’air, un blanc s’installe entre nous.

- S’il te plaît, ne sois pas fâché contre moi…

- Quoi ? Mais je ne suis pas fâché ! 

Elle commence à pleurer doucement.

- Principessa, c’est juste que… tu es ma petite principessa… qui n’est plus si petite visiblement… c’est normal que tu… enfin… Santo cielo, je n’arriverai jamais à m’y faire…

Orlane explose de rire, au moins elle ne pleure plus.

- Tu seras toujours mon petit papa chéri et je serais toujours ta petite principessa ! Tu sais… on n’a rien fait…

- Je me félicite d’être arrivé à tant alors !

- Papa ! 

- J’espère qu’il ne t’oblige pas à faire ce que tu ne voudrais pas faire ? Je sais comment faire disparaître un corps sans laisser de traces !

- Tonio est très gentil avec moi, papa, je te le promets ! 

Je l'étreins tout contre moi et mon cœur se serre de comprendre qu’il est loin le temps où elle n’était qu’une enfant. 

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_Lexie

Tous les enfants sont enfin couchés, sauf peut-être Orlane qui préfère veiller tard, la maison est calme et ça me fait du bien après tous ces cris. 
Andrea n’est toujours pas rentré de sa séance de footing, Ryuk n’est plus tout jeune et préfère passer son temps sur son tapis plutôt que de sortir faire de longues balades. Allongée sur le lit, je repense au passé, à ma jeunesse, ma vie avec Ryan. Parfois, il me manque, mais il me suffit de regarder notre fille pour l’avoir près de moi, tant elle lui ressemble. Le temps passe si vite, j’ai l’impression que c’était hier que je devenais mère pour la première fois, et non, c’était il y a dix-sept ans. 
Un long soupir s’échappe de ma bouche quand Andrea passe la porte de notre chambre le souffle court. Sans un regard pour moi, il part dans la salle de bain. Légèrement offusquée, je profite de sa douche pour revêtir ma plus belle tenue, celle qu’il ne pourra pas ignorer, sûre de moi, je m’installe à nouveau sur notre lit. 

Mon mari ressort propre et parfumé, je sens son parfum de loin, il est en pilote automatique et ne remarque toujours pas ma présence jusqu’à ce que je parle.

- Tu comptes m’ignorer longtemps ? 

- Quoi ? Non je ne… santo cielo, qu’est-ce que tu fais comme ça ?

Il rit en me voyant nue devant lui. J’adore le surprendre. Je vois bien qu’il est ailleurs. 

- Amore mio, j’ai pris une claque… 

- Je vois ça ! Tu sais, moi aussi… 

Le beau brun prend un peignoir dans la penderie et me le lance à la figure.

- Enfile ça, je ne peux pas parler avec toi quand tu es dans cette tenue ! 

Je ricane et passe doucement le vêtement sur moi, non sans aguicher mon mari au passage. 

- C’est la vie amore mio, tu sais, moi aussi à dix-sept ans… je me sentais prête.

- Je préférerai qu’elle reste vierge toute la vie. 

- Crois-moi, je suis de ton avis, mais on sait tous les deux que ce n’est pas possible ! 

Nous rions de concert, enlacés l’un à l’autre.

- Bon en tout cas, elle a dit qu’elle avait prévu toutes les précautions nécessaires...

- C’est-à-dire ?

- Elle a fait un peu de shopping dans ta table de chevet !

Andrea me relâche, livide, je me tords de rire devant sa mine déconfite.

- Il vaut mieux ça, que d’être grands-parents, mais Orlane sait que je l’ai eu très jeune, elle n’a, heureusement, pas envie de répéter mon parcours ! 

- Où est passée notre adorable petite fille ?

- Elle grandit, amore mio, elle grandit !

Mon mari s’installe au sol de notre chambre, je le rejoins et me réfugie contre sa peau chaude et enivrante.

- Nous vivons une belle histoire tous les deux, je ne sais pas ce que serait ma vie sans toi aujourd’hui, et tu n’imagines pas à quel point, je t’aime, à quel point, j’ai besoin de toi, même si très souvent, nous nous disputons pour des broutilles, je ne peux pas imaginer vivre sans toi un seul instant. 

- Tesoro, je ressens exactement la même chose… 

Je m’installe à califourchon sur son bassin, ce qui l’oblige à saisir mes hanches avec passion, puis dépose un baiser plus qu’ardent sur ses douces lèvres.

- Notre histoire continue, amore mio, mais il est temps pour Orlane de commencer sa propre histoire… 

FIN.

Petit bonus ! 

Notre petite famille au grand complet !

Juliet et Vincenzo, qui filent le parfait amour avec leurs petits Léandro et Giacomo en hommage au papa Moretti !

Mamie Ornella avec le petit Léandro ! 

Les plus discrets de l'histoire, Giovanni et Martina qui viennent d’accueillir leur petite Serena ! 

Et Olivia qui a retrouvé le bonheur auprès de Léon avec qui elle a eu une petite Rose qui ravie sa grande soeur Zoé ! 

Je vous invite à lire les remerciements !