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Chapitre 2
Mardi 30 Octobre
Dans vingt minutes, je dois rencontrer Madame Orlowski, la boule naissante au fond de mes entrailles se fait plus grosse de minutes en minutes. La maison est impeccable, mais je passe encore un coup d’œil dans chaque pièce. Je termine ma tournée dans le salon, un haut-le-coeur me prend lorsque mon regard se pose sur le canapé.
Le souvenir brutal de cette nuit-là reste encore ancré en moi, pourtant, c’était il y a plus de huit semaines. La part d’ombre de Ryan, celle que je redoute de revoir après un apéritif trop arrosé, me terrifie. Il ne s’est jamais excusé, n’en n’a jamais parlé, comme si tout ceci n’était que fabulations de ma part.
Le carillon de la sonnette me sort de mes sombres pensées. J’ouvre et découvre Madame Orlowski. Une dame d’un certain âge, en léger embonpoint, bien apprêtée.- Bonjour Madame Foster !
- Bonjour, entrez !
Je nous dirige dans le salon et l’invite à s’installer sur le fameux canapé bleu. Je lui propose un thé qu’elle décline gentiment.
Nous papotons pendant pratiquement quinze minutes et pourtant la boule au fond de mes entrailles ne se tarit pas.
- Vous semblez être angoissée mon enfant.
- C’est que je n’ai jamais laissé Orlane à quelqu’un d’inconnu.
- Ne vous en faîtes pas, j’en prendrais soin comme si c’était ma petite fille !
Je souris avec honnêteté, mais je sais aussi que je n’ai pas le choix, je commence à travailler lundi donc il me faut absolument une nounou et le site “Adopte une nounou” n’avait que Madame Orlowski de disponible.
Si Ryan n’avait absolument pas tenu à déménager à deux heures de route de chez mes parents, j’aurais pu la laisser là-bas, mais soyons réaliste dans les conditions actuelles, je dois me contenter de cette vieille dame.
Je la remercie et la raccompagne jusqu’à la porte. Le reflet que me renvoie la vitre de la porte d’entrée m'effraie. On dirait que je n’ai pas dormi depuis des jours, ce qui est presque le cas.J’attrape les clefs de la voiture et me dirige en ville, je vais m’arrêter au café non loin de l’école, faire un coucou à Juliet avant de récupérer Orlane. À peine entrée, son sourire brille de mille feux.
- Salut mocheté ! Comme ça va ? Un expresso comme d’hab ?
- Salut à toi vieille timbrée ! Comme tu peux le voir ça va ! Ouais, s’il te plaît !
- Ben comme je peux le voir surtout, t’as une tête de zombie chérie ! C’est ton Ryan qui te tient éveillée toute la nuit ?
Comme un coup de couteau dans les côtes, je me fige. Juliet me connaît trop bien pour que je lui cache certaines choses. Elle dépose ma tasse remplie de mon breuvage noir.
- Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Rien… c’est juste, tu sais, ça fait longtemps lui et moi, c’est monotone tu vois…
- Tu t’ennuies mortellement quoi ! T’attends quoi pour aller brouter l’herbe ailleurs ?
- Juliet !!
- Quoi ? Si y’a plus de passion y’a plus de couple ! Je te le dis ! Tu ferais mieux de te trouver un nouveau jules avant que tu ne te rendes compte que le tien broute déjà ailleurs.
- Arrête ! Ryan n’est pas comme ça…
Mais Ryan n’a jamais été violent et pourtant, tu as pu apercevoir cette facette de lui, il a quelques semaines… Ma conscience ne peut s’empêcher de me rappeler que Ryan n’est peut-être plus l’adolescent sur lequel j’ai craquée.
- Et puis, vous vous êtes rencontré au collège, désolée de te dire ça chérie, mais c’est has-been !
- Mais je l’aime !
- Vous êtes vraiment trop bizarre tous les deux, les couples sont plus fait pour durer maintenant ! C’est moi qui te le dis !
Elle dit vraiment n’importe quoi, lui et moi ça dure depuis douze ans, il n’y a aucune raison pour que nous nous séparions, ce qui s’est produit il y a huit semaines, n’était qu’une banale erreur de parcours.
J'engloutis mon café, salut mon amie et file rejoindre l’école pour récupérer ma fille.- Maman ! On peut aller voir papa ?
- Je ne sais pas chérie, il est probablement occupé.
- Mais juste cinq minutes, pour lui dire bonjour, il va encore rentrer tard et je pourrais pas le voir.
À la phrase de ma fille, mon cœur se serre un instant et je n’ai pas d’autre choix que d’accepter.
- D’accord, mais tu lui dis bonjour et on y va.
- Ouiiii ! Merci maman !
Je me gare devant la banque, Orlane saute de la voiture et m’attend sur le trottoir. Nous nous dirigeons vers la porte, Olivia n’est pas à l'accueil.
- Papa ?!
- Chut, Orlane, tu ne peux pas crier comme ça dans la banque. Si papa est en rendez-vous, il risque d’être mécontent.
- Pardon.
L’instant d’après la porte de son bureau s’ouvre et la plantureuse femme qui lui sert de secrétaire en sort, des dossiers à la main. “Tu ferais mieux de te trouver un nouveau jules avant que tu ne te rendes compte que le tien broute déjà ailleurs.” N’importe quoi, il ne ferait pas ça et encore moins au boulot.
- Bonjour Lexie !
- Bonjour Olivia !
- Salut ma puce !
Ryan sort de son bureau après elle, souriant, Orlane lui saute au cou.
- Elle voulait venir te dire bonjour, puisqu’elle suppose que tu vas rentrer tard ce soir encore…
J’ose à peine le regarder dans les yeux, mais je décèle une pointe de tristesse.
- Tu sais quoi ma puce, papa a fini sa journée ! Je vous retrouve à la maison dans un instant !
- Ouiiii, super !!
Avait-il prévu de rentrer plus tôt si nous ne nous étions pas arrêtées ? Ryan relâche notre fille et nous filons toutes les deux.
J’entends le moteur de sa voiture dans l’allée alors qu’Orlane goûte tranquillement. Il passe la porte et nous rejoint dans la cuisine, un bouquet à la main. Deux billes sont probablement la forme de mes yeux en ce moment même.
- Pour toi !
Je saisie le bouquet et le renifle. L’odeur des fleurs chatouille mes narines. Je les mets dans un pot machinalement et lui souffle un timide “merci”.
- C’est tout ?
Interloquée par sa question, je demeure silencieuse, il s’approche de moi et lorsque sa main se pose à la chute de mes reins, un sursaut incontrôlé de ma part le fait hésiter un instant avant qu’il ne dépose ses lèvres sur les miennes.
Si légèrement, si gentiment, si amoureusement que je me détends l’espace d’un moment.- Eurk, c’est dégoûtant !!
La remarque d’Orlane nous interrompt et fait rire Ryan, je ne l’ai pas vu comme ça depuis tellement longtemps.
- Tu as raison ma puce, ne fais jamais ça !
Orlane et son père s’éclipsent de la cuisine et partent jouer dans sa chambre girly. Je profite de ce moment pour m’autoriser un peu de lecture, ça ne peut que me faire du bien !
Mais il est déjà l’heure de faire à manger. Je retourne dans ma cuisine, me sers un petit verre de vin et commence à préparer la bolognaise et la béchamel.
Les mains chaudes de Ryan glissent sur mon corps.- Que prépares-tu ?
- Des lasagnes.
- Hum !
Il est étrangement tactile aujourd’hui, je n’ai plus l’habitude de le voir comme ça. Sa bouche glisse dans ma nuque.
- Papa, tu viens jouer avec moi ?
- J’arrive ma puce.
Mais sa bouche ne quitte pas son chemin et continue de parsemer des baisers. Je frissonne de plaisir.
- Ryan, je dois finir les lasagnes, tu me déconcentres !
Un petit rire s’échappe de sa bouche et il retourne avec notre fille. Pendant le dîner, seul le son des couverts qui s’entrechoquent et la voix d’Orlane brise le silence entre nous. Ryan est pendu à son téléphone comme souvent.
- Maman, elles sont trop bonnes tes lasagnes !
Je remercie ma fille et nous finissons de manger tranquillement. Ryan part prendre une douche pendant que je couche Orlane et lorsqu’il a fini, je prends sa place dans la salle de bain.
Il est étendu sur le lit, téléphone en main et quand il me voit, il me regarde. Il se lève rapidement et me saisit avec force et douceur mêlée.- Ryan ! Qu’est-ce qu’il te prend ?
- J’ai envie de baiser, tu ne vas pas me le reprocher ?
Ses paroles me font l’effet d’une douche froide.
- Je suis fatiguée, j’aimerais me coucher.
- Et moi, je t’ai apporté des fleurs, j’aimerais vraiment que tu te montres reconnaissante.
- Pardon ?
- Chérie, tu ne vas pas laisser ton homme comme ça ? Hein ?
Ça fait des mois qu’on ne couche plus ensemble et ses simples baisers me font trembler de plaisir malgré les paroles abjectes qu’il vient de proférer.
- Regarde-toi, tu en meurs d’envie !
Il s’empare de mon t-shirt, trop grand pour moi, et franchement pas sexy puis le jette plus loin. Sa bouche dans ma nuque dévale jusqu’à ma poitrine et ses mains retirent mon legging et ma petite culotte.
Je retrouve un peu l’homme des débuts, celui qui savait s’occuper de moi, celui qui m’aimait ?! Brusquement, il entre deux doigts en moi.- Aïe !
- Détends-toi, regarde, tu es toute mouillée, retourne-toi !
Je n’ai pas le temps de me retourner qu’il me fait pivoter et me couche sur le lit, je prends appuie sur mes mains pour dégager ma tête enfouie dans les draps et la seconde d’après, le corps chaud et musclé de Ryan s’allonge sur moi et me prend sans prévenir, me provoquant une douleur que je garde pour moi. Il s’acharne à me pilonner comme si sa vie en dépendait, pas comme s’il le faisait pour me donner du plaisir. Seul lui compte à cet instant et mon seul sentiment est de me sentir abusée.
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Commentaires
2ReiScarlettSamedi 5 Septembre 2020 à 23:42Clairement elle est son objet sexuel... Il n'y a plus d'amour venant de lui. C' Est sur et il dit se taper la secrétaire coup classic... Quel connard... La suite... LA SUITEEEEEUUUU-
Dimanche 6 Septembre 2020 à 14:01
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3golden_simmerLundi 14 Septembre 2020 à 00:08Oh non il va trop loin ! Encore la dernière fois il était “saoul” mais là ? Il se défoule juste sur elle sans se soucier de ce qu’elle ressent. Si au prologue je le trouvais charmant là... Il perd de plus en plus de points !-
Lundi 14 Septembre 2020 à 15:45
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4CurlyMercredi 30 Septembre 2020 à 21:06Elle est marrante Juliet l'amie de Lexie.
Cela avait si bien commencé, Lexie et sa fille lui rende visite au travail et, il semblait content.
Alors, il apporte des fleurs et donc il peut crac-crac sa femme.... ce n'est pas comme cela que ça marche. En plus, il ne pense qu'à son plaisir Pfffff....
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Mercredi 25 Novembre 2020 à 19:59
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Il mériterait, mais est-ce que Lexie est comme ça ?? J'avoue Ryan ne va pas se faire des amis sur ce début d'histoire ! mdr !