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Chapitre 15
Mercredi 13 Février
Par je ne sais quel miracle, j’ai réussi à faire face à son regard depuis ce dimanche. Comme si lui et moi n’étions que patron et employé, seul Orlane est au centre de nos discussions. Je rentre ce mercredi un peu plus tôt que d’habitude, la voiture d’Andrea est devant la maison, je place la mienne tout à côté.
Je passe la porte, pose mon sac et personne ne m'accueil, ce qui est étrange, car Orlane est toujours là pour le faire, pas un bruit, si ce n’est dans la cuisine, je m’y avance, Andrea s’affaire encore à nous préparer à manger.- Vous savez que je vous paye pour garder Orlane, pas pour faire à manger !
- J’aime trop cuisiner et ça me fait plaisir ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de le faire !
- C’est bien parce que votre cuisine est divine que je ne dis trop rien Monsieur Moretti, mais vous travaillez trop ! Où est Orlane ?
- Dans sa chambre, mais quelque chose la tracasse et elle ne veut pas en parler… en tout cas pas à moi.
- Oh ! Je vais aller la voir, merci, vous pouvez rentrer chez vous maintenant.
Je m’éclipse à l’étage pour retrouver ma petite principessa comme l’appelle Andrea, je toque doucement et elle m’autorise à entrer.
- Maman ! Coucou !
- Salut ma puce, ça va ?
- Hum.
- Dis-moi ce qu’il ne va pas.
- Je ne veux pas que tu sois triste à cause de moi encore…
- Orlane, mais non ma chérie, tu sais que tu peux tout me dire !
- C’est vrai ?
- Oui ! Allez dis-moi !
- Tu ne vas pas être en colère contre moi ?
- Et ben cela dépend si tu as fait une bêtise !
- Non ! C’est juste que… j’aime bien Olivia, elle m’a fait des crêpes ce week-end… elle était gentille avec moi…
Cette sale garce, évidemment, il faut qu’elle soit mielleuse avec ma fille, ça ne lui a pas suffit de me piquer mon mec, maintenant elle veut notre fille. La partie rationnelle de mon cerveau me dit que c’est mieux que si Orlane refusait d’aller chez son père parce qu’elle déteste sa nouvelle pute, mais l’ex compagne voudrait lui faire avaler ses chicots.
- Alors si elle est gentille avec toi, je ne vois pas où est le problème !
- Tu n’es pas fâchée alors ?
- Bien sûr que non, chérie ! Allez, je vais prendre une douche, tu viendras manger quand je t'appellerai !
- D’accord !
Pourquoi ma fille se tracasse autant avec des histoires d’adultes, j’essaie pourtant de ne pas l’y impliquer, mais j’ai comme l’impression que je m’y prends mal. Je retire mon t-shirt et mes chaussures sur le chemin quand je tombe nez à nez avec la montagne qu’est ma nounou.
- Seigneur !
- Oh, Dio !
- Qu’est-ce que vous faites encore là vous ?
Je me retourne pour remettre le t-shirt que j’ai retiré moins d’une minute plus tôt, et je peux sentir ses yeux me brûler le dos.
- Je suis sincèrement désolé, je voulais savoir si Orlane avait bien voulu vous parler, je ne pensais pas que…
- Que j’étais chez moi et que potentiellement, j’allais me retrouver à moitié nue ? Bon sang, Monsieur Moretti, ne refaites jamais ça !
- Désolé ! Alors ça va Orlane ?
- Elle était juste tracassée parce qu’elle aime bien la nouvelle… compagne de son père, elle pensait que ça allait me faire de la peine… rien de grave !
- Je suis heureux de le savoir.
Son sourire italien sur les lèvres, ce mec respire la bonne humeur, malgré tout, j’aimerais sincèrement qu’il fiche le camp de chez moi que je puisse prendre une douche.
- Est-ce que vous accepteriez d’aller manger vendredi soir ?
Il est en train de me proposer un rencard ou je rêve là ?
- Avec Orlane, un McDo, par exemple, rien de très intime !
- Un McDo ? Oh oui, maman, dis oui, s’il te plaît !
Sortie de nulle part, Orlane arrive juste au mauvais moment, comment refuser son invitation maintenant ? J’ai vraiment l’impression qu’ils sont de mèche tous les deux.
- D’accord !
- Super ! Merci maman !
Elle file en direction du salon, me laissant seule avec notre nounou.
- Vous avez une chance incroyable Monsieur Moretti, j’étais à deux doigts de refuser.
- J’en aurais eu le cœur brisé Madame Foster ! Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée.
Le bel Italien s’éclipse comme un courant d’air, laissant dans son sillon son odeur de mâle, me rappelant celle de ses draps. Un doux frisson me parcourt l’échine au souvenir de sa bouche sur la mienne et je suis tiraillée entre mon envie de recommencer et mon incapacité à m’approcher de trop près d’un homme. Je suis vraiment maudite.
Vendredi 15 FévrierVendredi, j’arrive un peu plus tard et me dépêche pour ne pas faire attendre trop ma fille. Je passe la porte, elle vient me dire bonjour et mon portable sonne. Juliet.
- Allô !
- Salut la morue, dispo ce soir pour une bouffe ?
- Désolée, pas ce soir !
- Qu’est-ce que tu fais de plus intéressant ?
- Andrea nous a invitées à manger !
- G.I. Joe est passé en mode rencard, toi ma poule, tu vas bientôt lui manger dans la main !
- On sort avec Orlane, au McDo, rien de romantique !
- Mets quand même une robe, on sait jamais !
- En fait je compte bien mettre un jean ! J’en ai marre de t’écouter !
- Tu ne sais pas ce que tu perds ! Amuse-toi bien sur le mont Rital !
- Oh, tu m’agaces !
Je lui raccroche au nez, s’en suit un SMS qui me fait, malgré moi, rire : “Sans dec', ce mec n’attend que ton feu vert bordel, arrête de le/te torturer ;p” ! Je saute dans ma douche et me prépare en vitesse.
- Maman, j’ai faim !
- J’ai fini dans une minute mon cœur.
Un maquillage léger, mes cheveux coiffés, me voilà prête.
- Ah ben quand même ! Andrea !!! Maman à finie !
Le grand brun me dévisage de la tête au pied, un petit sourire concupiscent accompagne son regard charnel, intimidée, je rougis comme une idiote.
- Bonsoir, madame Foster, si vous voulez bien vous donner la peine d’avancer, je crois que la principessa a très faim !
Sur le chemin, Orlane et Andrea se parlent italien, enfin Orlane demande des phrases, Andrea les traduits et elle répète derrière. Je crois que ma fille est complètement sous son charme et comme toujours, je reste silencieuse la plupart du temps.
Orlane commande son menu enfant, je prends un truc simple et Andrea une montagne de nourriture ! Je ne pourrais même pas avaler un tiers de sa commande.
- Mais tu vas manger tout ça Andrea ??
- Si principessa ! J’ai une faim de loup, mais je vais devoir faire beaucoup de sport demain !
- Haha ! Comme maman quand elle mange trop à Noël !
- Orlane !
- Ben quoi, c’est vrai, c’est toujours ce que tu dis !
Mon dieu, je lève les yeux au ciel, c’est la princesse de l’embarras cette petite ! Andrea s’amuse de moi.
- Vous avez passé une bonne journée Madame Foster ?
- Si, molto bene !
- Maman, tu parles italien !!!
- Vous cachez d’autres talents ?
- Je ne pense pas ! Mais vous avoir écouté tout le long du chemin m’a servi de leçon !
Orlane mange ses nuggets un par un et Andrea croque à pleine dent dans l’un de ses burgers. Moi, je picore. Ma fille et sa nounou se chamaillent, je suis en retrait comme toujours. Orlane décide d’aller s’amuser sur l’aire de jeu.
- Vous êtes toujours si silencieuse…
- Je suis désolée, c’est une habitude que j’ai prise… je ne suis pas de très bonne compagnie…
- Mais non, j’aime votre compagnie !
Je ne peux pas rougir plus que je ne le suis déjà. Andrea regarde sa montre.
- Nous devrions rentrer, il va être tard pour Orlane.
- Vous êtes une vraie mère poule Monsieur Moretti !
- Et si vous m’appeliez Andrea ! Je n’aurais aucun problème à vous appeler Lexie !
- Et bien allons-y Andrea !
Son sourire charmeur, il s’occupe de débarrasser pendant que je retrouve Orlane dehors, il me faut plusieurs minutes pour enfin la retrouver.
- Orlane, tu viens ma chérie, nous rentrons !
La chevelure blonde de ma fille bouge en mouvement, ses cheveux si soyeux de petite fille me rendent presque jalouse ! Elle revient une sucette à la main.
- Où as-tu eu cette sucette Orlane ?
- Ben, c’est le gentil monsieur là-bas qui me l’a donné !
- Comment ça, quel gentil monsieur ? Orlane, je t’ai déjà dit de ne pas accepter n’importe quoi de n’importe qui. Jette ça immédiatement.
- Mais maman…
Elle commence à pleurer quand Andrea nous rejoint dehors.
- Que se passe-t-il ?
- Un homme a offert cette sucette à Orlane…
- Quel homme principessa ?
- Je ne sais pas moi, il avait une capuche noire sur la tête…
De mieux en mieux. Je m’empare de la maudite sucrerie pour la jeter dans la poubelle, pendant qu’Orlane continue de sangloter.
Mon instinct maternel se remet en route, et je ne peux m’empêcher de la réprimander une fois encore, la faisant pleurer de plus belle. C’est sous le regard inquisiteur des gens que nous quittons l’endroit.
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Commentaires
2AngieSimsJeudi 15 Octobre 2020 à 10:073golden_simmerSamedi 17 Octobre 2020 à 02:164CurlyMardi 20 Octobre 2020 à 01:28Hi... Hi... elle se balade presque à poil et hop grillée par Andrea (en même temps elle est chez elle et le croyait parti).
C'était un rencard proposé qui s'est transformé en sortie à trois.
Curly a écrit : "On en parle du malade en capuche caché dans la haie"..... Du coup je suis revenue en arrière sur les photos et oui, il y a un homme en capuche qui les observent ! (avant dernière photo)
Non, mais, il ne faut pas accepter une sucette d'un inconnu !
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Mercredi 25 Novembre 2020 à 21:26
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Haha !!! Dommage que tu n'es pas bien ouvert les yeux !!!