• Chapitre 14


    Samedi 9 Février

    Ma soirée, qui n’avait pas fort bien démarrée, avouons-le, avait fini par tourner quand Monsieur Moretti, alias G.I. Joe, était venu me sauver des griffes de ce rustre vaurien. 
    J’étais enfin rassurée et de plus, il me proposait de quitter cet endroit bien trop bruyant et bondé de monde. 
    Les cocktails que j’ai bu ne m’empêchait pas de me tenir correctement, mais sans se mentir l’alcool avait bien attaqué mon cerveau, si bien que j’ai paniqué quand il a dit que j’allais dormir chez lui, mais c’est Andrea, je peux lui faire confiance. Je pouvais faire confiance à Ryan aussi… voilà ce que ça m’a valu, d’être cocue. 

    Dans sa pièce principale, alors que je n’étais déjà pas fière de me retrouver ici, il m'examinait. J’avais passé la soirée à vivre avec les regards des mecs, j’en étais tout bonnement épuisée alors quand il a sous-entendu que j’étais à son goût dans cette tenue, j’ai vu rouge. Ce goujat me fait un compliment sur une tenue plus que limite et hier il m’a à peine regardé et j’étais juste « bien » ? Il se complaît en plus à me faire des compliments en italien L’alcool me brouillant, le bruit d’une gifle résonne. Je m’en veux un peu, mais ne l'a-t-il pas mérité ?
    Dans sa salle de bain, j’en profite pour me démaquiller et enfiler ce t-shirt trop grand et difforme sur moi. Je me retrouve enfin dans le miroir, je suis juste moi, Lexie, l’assistante du libraire, maman seule, et trahie par son ex. 

    Chapitre 14

    Andrea est dans sa cuisine, une bouteille d’un liquide jaune est sur son plan de travail, il dit quelque chose en italien que je ne comprends pas et il s’avance vers moi en quelques grandes enjambées. Je vois dans ses iris la détermination, il ne me fait pas peur et pourtant, il m’écrase de sa hauteur. Ses doigts saisissent ma nuque avec douceur et sa bouche se pose sur la mienne, son baiser est si doux que mes lèvres bougent pour le lui rendre. 

    J’ai à peine le temps de respirer avant d’avoir un nouveau baiser, beaucoup plus passionné, sa langue titille la mienne. Je suis complètement portée par sa fougue et je m’accroche à sa nuque, alors avec lenteur son corps se rapproche du mien, je peux sentir sa chaleur et son désir contre moi, et c’est de nouveau le drame, j’étouffe, je pose les deux mains sur son torse et il stoppe tout immédiatement. 

    - Je ne peux pas faire ça… je suis désolée, je n’y arrive pas…

    Je ne sais plus où me mettre tellement je suis remplie de honte. Pire qu’une jouvencelle. 

    - Chut, gattina ! Ne t’inquiète pas.

    Il remet de l’espace entre nos deux corps et m’embrasse une nouvelle fois avec tendresse. 

    - Andrea, je suis désolée… tu en attends plus, mais je ne peux rien te donner…

    - Je n’attends rien de plus, seulement ce que tu veux partager avec moi.

    Chapitre 14

    Rien, voilà ce que je veux partager. C’est une erreur ce que je viens de faire, je n’aurais jamais dû céder. 

    - Je suis fatiguée, je devrais aller me coucher, je suis désolée. 

    Je le laisse planté là au milieu de sa pièce et file rejoindre la chambre. La porte n’a aucun verrou, mais c’est Andrea et je ne peux m’empêcher de lui faire confiance. Je m’installe dans le lit, les draps ont son odeur… je me love encore plus au chaud et respire à pleins poumons son linge de lit. 

     

    Dimanche 10 Février

    Je m’étire de tout mon long, j’ai tellement bien dormi. Mes oreilles bourdonnent à cause de la musique d’hier et ma tête me fait mal comme si elle était coincée dans un étau. Le temps d’émerger pour que je me souvienne de l’endroit où je suis. Est-ce que je peux partir en catimini ? Pas dans cette tenue malheureusement et le costume de Juliet est resté dans sa salle de bain… et puis ce n’est pas non plus un accoutrement décent. Je n’ose pas sortir de sa chambre et reste sous les couettes, pourtant, je ne peux pas rester cachée toute la journée ici. 
    Au bout de plusieurs minutes, je me décide enfin à me lever. Avec des pas minuscules, je m’avance et lorsque j’ouvre la porte, l’odeur de nourriture s’engouffre dans mes narines, me provoquant un gargouillis monstrueux. Je meurs de faim. 

    Le chien d’Andrea me surprend en sautant sur mes jambes pour avoir une caresse, que je lui donne avant d’avancer plus. Son maître est dans la cuisine en train de préparer de quoi manger. Mon ventre se fait de nouveau entendre, il faut vraiment que je mange un truc. 

    Chapitre 14

    - Buongiorno gattina, hai dormito bene ?

    - Bonjour ! J’ai bien dormi, si c’est ce que vous voulez savoir.

    Son sourire enjôleur pour réponse, il fait le tour des meubles pour venir vers moi, mon dieu, il croit que le baiser d’hier est une invitation à sortir avec moi… Mal à l’aise quand je pense qu’il va m’embrasser, il se contente juste de me pousser vers son bar pour que j’y prenne place.

    - J’espère que vous avez faim, je crois que je me suis laissé emporter ! 

    - J’ai faim ! 

    - Bene !! 

    Est-ce qu’il va faire comme s’il ne s'était rien produit hier ? Cela m’arrange fortement, mais en même temps je ne sais plus où regarder, j’ai honte de croiser son regard. Une assiette d’œufs brouillés accompagnée de bacon se pose devant moi et je me jette dessus. En silence, il en prend une aussi et vient s’asseoir près de moi, je peux sentir sa chaleur. Nous n’échangeons pas un traître mot, mais j’ai l’habitude de vivre ainsi. Je finis mon assiette, je suis repue, et en plus, c’était excellent. Andrea débarrasse tout et seul les bruits bizarres que produit son chien et la vaisselle se font entendre dans la pièce. 
    Les quatre fers en l’air, Ryuk se frotte au sol en poussant des espèces de couinements, m’arrachant un rire. 

    È pazzo ! 

    Chapitre 14

    Il mime avec ses mains qu’il est fou, donc je comprends ce qu’il veut dire. Quand il parle français, son accent italien le rend séduisant, mais dès qu’il commence à parler dans sa langue natale, ça me donne des frissons. 

    - Je prends une douche et on peut y aller ! 

    Un hochement de tête pour répondre, il se dirige dans sa salle de bain. Je reste au milieu de cette grande pièce, son chien vient près de moi et je m’amuse avec lui avant de m'aventurer plus loin, dans son salon, une bibliothèque pleine de livres, m’attire comme du fromage pour une souris. 
    Quelques livres en français, mais beaucoup de livres écrits en italien. De l’un d’entre eux, dépasse un morceau de papier, “Il tempo che vorrei” j’approche mes doigts, mais le bruit de la porte de sa salle d’eau se fait entendre, je n’ai pas envie de me faire surprendre à fouiner alors je déguerpis. 
    Andrea rejoint sa chambre, à moitié sec, une serviette sur les hanches… des abdos en béton, sans parler du reste, il est bâti comme un rocher. Il ferme la porte et une petite partie de moi aimerait bien savoir ce qu’il se cache derrière, mais la plus grande partie de moi est juste médusée. L’instant d’après il est de nouveau habillé, sa serviette dans les mains, il va l’étendre et revient avec mon costume et un jean.

    - J’imagine que vous préférez garder ce que vous avez sur le dos ?

    - Oui ! Je vous rendrais vos affaires lundi certainement !

    Chapitre 14

    Andrea s’empare de ses clefs de voiture, il caresse son chien et j’en fais de même avant de le suivre jusqu’à sa berline rouge. 

    Il conduit avec prudence, mais la maison n’est vraiment pas loin, il lui faut quelques dizaines de minutes pour arriver à destination. Garé devant chez moi, il arrête le moteur et sort de la voiture en même temps que moi. 

    - Merci, Monsieur Moretti pour votre gentillesse.

    - Avec plaisir ! 

    Sa grande main, s’empare de la mienne, plus petite, ce qui m’oblige à le regarder.

    - Lexie, vous évitez mon regard et vous êtes beaucoup trop silencieuse ! Arrêtez de vous poser trop de questions et regardez devant vous ! 

    Mes yeux plongés dans les siens, je devine son envie de m’embrasser, mais je ne peux pas, alors je souris avant de baisser à nouveau les yeux et de filer dans ma maison.

    Je suis enfin seule. Quel bonheur, même si Andrea n’est pas d’une compagnie désagréable, il reste un homme et c’est comme ça qu’il me regarde. La sonnerie de mon portable retentit et m’irrite les tympans, c’est Juliet, je veux décliner son appel, mais j’entends derrière ma porte :

    Chapitre 14

    Hey, si tu ne décroches pas, ouvre la porte au moins bécasse !

    Adieu moment de solitude, j’ouvre à mon amie et la laisse entrer.

    - Quel déplaisir de te voir là, sale garce ! 

    - Oh, c’est comme ça que tu remercies ta meilleure amie ! Alors c’était comment de gravir le mont Rital ?

    - Juliet, je t’en veux vraiment, tu ne peux pas continuer à envoyer des messages en mon nom avec mon téléphone, dans mon dos… 

    - Arrête dis-moi que tu n’as pas été heureuse de voir débarquer G.I. Joe !

    Qu’est-ce que je peux répondre à ça ? Bien sûr lorsqu’il a fait dégager ce blaireau, j’étais contente, je l’ai moins était de me ridiculiser devant lui.

    - C’est bien ce que je me disais ! Alors du coup, comment il est ??

    - Arrête, ça suffit ! Tu ne comprends pas que je ne peux pas, je me suis retrouvée devant un homme, honteuse de ne pas aller plus loin qu’un simple baiser, tout ça par ta faute, Juliet. 

    Ma meilleure amie me regarde d’abord comme si elle était effrayée de me voir crier ainsi et comme si je n’avais pas déballé ce que je ressentais devant elle, elle s’est contenté de continuer sur sa lancée.

    Chapitre 14

    - Alors vous vous êtes embrassés… Intéressant ! 

    - Mais t’as entendu ce que je t’ai dit ?

    - Chaque miette ! Ma belle, ce n’est pas parce que tu ne couches pas, qu’il faut avoir honte ! Et puis il ne t’a rien reproché non ? Il vaut peut-être le coup ! Tu devrais mettre le cas “Moretti” en haut de la pile ! 

    - Je ne devrais mettre aucun cas en haut de ta maudite pile !

    - En tout cas, ses t-shirts te vont à merveille ! 

    Je balance des grossièretés à tout-va en me regardant et en voyant la mine conquise de Juliet. Elle n’abandonnera donc jamais de vouloir me caser avec cet Italien ? Je devrais rester sur mes gardes et éviter de mélanger le boulot et le plaisir. 

    D’un coup amical, je pousse ma meilleure amie et me rends dans la salle de bain, dans le miroir, je me lorgne dans ce vêtement et j’imagine son propriétaire avec. Ses muscles doivent vraiment être bien moulés dans ce truc. Mon cerveau décide de me repasser le moment où il est passé vêtu de sa serviette, de l’eau perlant sur sa peau halée… si je disais que ce mec n’a aucun sex-appeal, je serais une menteuse effrontée. Stop, je dois arrêter d’avoir ce genre d’idées. 


     

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  • Commentaires

    1
    AngieSims
    Mardi 13 Octobre 2020 à 13:00
    Il est sexy faut le dire enfin nous, on a rien pu voir lol. Mais il a un secret et elle est fragile
      • Mardi 13 Octobre 2020 à 14:28

        Haha ! Oui il est sexy, je le confirme ! winktongue 

    2
    ReiScarlett
    Mercredi 14 Octobre 2020 à 18:35
    Elle a résister bravo mais lui meurt d'envie de lui exprimer plein de chose mdr mais je veux savoir ce qu'il cache
      • Jeudi 15 Octobre 2020 à 15:37

        Haha ! Bravo je sais pas, mais elle bloque toujours !!!! Se qu'il veut exprimer, à mon avis c'est sa langue dans sa bouche ! hehe

    3
    golden_simmer
    Samedi 17 Octobre 2020 à 02:09
    Je prépare tranquillement mon nom de ship pour Lexie et Andrea. Il est vraiment respectueux avec elle et a beaucoup de qualité Monsieur Mystérieux quand même
      • Dimanche 18 Octobre 2020 à 15:33

        Hahaha vas-y je t'en pris !!!! Oui il est (presque) parfait ! he

    4
    Curly
    Mardi 20 Octobre 2020 à 01:18
    Je suis comme le gif des Simpson actuellement "excellent"
      • Mercredi 21 Octobre 2020 à 11:35

        Ptdrrrr je vois très bien quel GIF ! hehe

    5
    Mercredi 25 Novembre 2020 à 18:34

    Voilà, il ne l'a obligé à rien et a su garder les distances le matin. Tout va bien.

    A cette Juliet hi... hi....

      • Mercredi 25 Novembre 2020 à 21:24

        Andrea, grand prince ! ^^
        On ne va pas la changer ! 

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