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Chapitre 34
Samedi 13 Avril
Juliet et moi parlons et rions sans nous arrêter, si bien que je n’ai entendu que très peu Andrea ce soir, qui se contente de nous regarder et s’amuse de nous. Il est très tard quand Juliet se lève, titube et s'exclame.
- Je vais vous laisser… faut qu’je rentre !
- Sûrement pas ! Tu es complètement ivre !
- Ça va G.I.Joe, j’ai l’habitude de faire ça !
Si Juliet savait qu’elle parle à un policier, elle ne dirait pas ça, mais je ne peux pas lui dire qui est Andrea, il y a des choses que je dois garder pour moi, je le sais.
- Hors de question ! Il y a une chambre d’ami là-haut, je préfère que tu y passes la nuit et je suis certain que c’est aussi le cas de Lexie.
- Ouais ! Tu ferais mieux de l’écouter ! C’est le plus lucide de nous trois !
Nous explosons de rire toutes les deux, sans raisons aucune, alors que je vois Andrea lever les yeux au ciel.
- Ok ! Mais faudra m’aider…
Andrea se lève et s’approche de Juliet pour lui prendre le bras et ils disparaissent.
- Bonne nuit face d’huître !
- Bonne nuit face de calamar !
Je ris et me lève pour rejoindre mon lit, mais la pièce tourne vachement et je me retrouve par terre sans comprendre. Mon amant italien descend moins de cinq minutes après avoir déposé Juliet et me retrouve avachi au sol.
- Cazzo ! Lexie qu’est-ce qu’il t’a pris de boire autant ?
- Tu es fâché contre moi ?
L’alcool décuplant toutes les émotions, je commence à pleurer.
- Oh Dio ! Ne pleure pas ! Je ne suis pas fâché ! Viens par-là !
Il me soulève dans ses bras et je m’accroche à lui, reniflant dans son cou. Il éteint les lumières, vérifie que la porte est bien fermée et nous amène dans notre chambre. Je suis délicatement posé au sol et ma tête tourne toujours.
- Regarde-toi ! Ne bois plus autant, amore mio, ce n’est vraiment pas bon.
- Je sais ! Je voulais seulement être déconnectée…
Avec des gestes prudents, Andrea retire mes vêtements, je suis en sous-vêtements sous ses yeux noisette.
- Repose-toi, tu en as besoin.
- Et si on baisait encore ?
Je dis ça en plaquant ma main sur ses parties intimes, et sa réaction me surprend, il la retire, de son air mauvais, il me scrute.
- Jamais comme ça, tesoro, on va se coucher.
De son index, Andrea me pousse et je bascule sur le lit, preuve que je ne tiens pas debout. Son corps chaud me rejoint et je me blottis contre lui.
- Je suis tellement bien avec toi Andrea… merci !
- Moi aussi, tesoro !
Je suis sur le point de sombrer dans mon sommeil quand je me souviens tout à coup d’un truc.
- Ryan, il a laissé un autre sac dans mon garage.
- Un sac de quoi ?
- J’sais pas, il en a donné un à cet homme, mais il reste l’autre.
- Ok, dors, on verra demain.
Le sommeil s’empare de moi immédiatement, je refais surface très tard ce matin. La pièce semble encore tourner un peu, c’est avec prudence que je rejoins ma cuisine d’où proviennent les voix de Juliet et Andrea.
- Merci de t’occuper de moi G.I.Joe t’étais pas obligé.
- Ce n’est rien ! Ça me fait plaisir.
- Merci de rendre heureuse Lexie, je crois que je ne l’ai jamais vu comme ça…
- Elle le mérite !
Je décide d’apparaître et de faire cesser cette effusion de bonheur.
- Buongiorno amore mio !
- Salut face de poulpe !
Un simple signe avec ma main pour les saluer, je ne me sens pas encore là force de parler. Andrea embrasse ma tempe et je m’installe sur une chaise dans ma salle à manger.
- Elle a pas l’habitude de boire autant, je pense que la journée va être longue !
Juliet se moque de moi, mais elle a raison, la journée va être longue.
Dimanche 14 AvrilIl est plutôt tard quand j’entends Andrea grogner au téléphone puis pester tout seul dans sa langue natale. Je jette un coup d’œil au réveil et découvre avec horreur qu’il est déjà 11h. Le lit bouge alors que le brun se lève rapidement.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Andrea se rend dans la salle de bain sans répondre à ma question. Je me demande ce qu’il lui arrive et décide de me lever.
- Amore ! Qu’est-ce que tu fais ?
Andrea semble sortir de son mode « pilote automatique » et pose son regard sur moi avant de m’embrasser doucement.
- Je dois y aller… c’est le boulot.
- Oh ! C’est grave ?
- On a trouvé un cadavre dans le parc de San Myshuno.
- Oh mon dieu.
- Je vais essayer de ne pas traîner et de rentrer au plus vite.
Il dépose un baiser sur ma tempe et me regarde l’air très sérieux.
- Nous n'avons pas vraiment eu l’occasion de parler tous les deux, nous devrions le faire. À plus tard !
Je n’ai pas le temps de répondre qu’il a déjà filé. C’est vrai que depuis vendredi nous n’avons pu discuter, entre Juliet et la phénoménale cuite que j’ai prise, je n’avais pas vraiment l’envie de parler. Ryuk quémande pour sortir et c’est le pas lent que je lui ouvre l’accès au jardin.
Je consacre ma journée aux tâches ingrates requises pour tenir une maison, jetant des regards à mon portable toutes les vingt minutes. Andrea n’a toujours pas donné de nouvelles, je ne sais pas quand il rentrera et je dois avouer que je n’ai pas envie de me retrouver face à Ryan une fois encore. Seulement plus le temps passe, et plus je me dis qu’il va falloir que je sois forte, parce qu’à peine ai-je fini de me préparer que la sonnette de notre demeure tinte.
J’ouvre la porte et deux têtes blondes me sourient. Orlane se jette à mon cou pendant que Ryan en profite pour entrer derrière elle.- Mamma !!
- Oh mon poussin, tu m’as manqué !
- Toi aussi maman ! On est allé au zoo avec papa et Olivia ! C’était trop bien !
- Super ! Tu t’es bien amusé alors !
- Oh oui !
Le grand blond imposant dans mon entrée pose sur moi ses deux yeux fourbes et je déglutis.
- Bonjour Lexie ! Orlane, ma puce, tu vas dans ta chambre, papa doit discuter avec maman.
- D’accord ! Au revoir papa !
Elle l’embrasse affectueusement avant de lui obéir, me laissant seule avec lui.
- Tu es plus belle de jour en jour, il y a longtemps que je ne t’avais pas vu comme ça…
- Peut-être que si tu m’avais accordé un peu plus d’importance, j’aurais eu plus confiance en moi… j’aurais peut-être eu envie d’être belle pour moi, ou pour toi, mais tu sais très bien que ça n’a jamais été le cas…
Deux pas en avant, je recule. Il sourit.
- Pourquoi essaies-tu de t’échapper, tu sais très bien que si je le veux, je peux…
Sans finir sa phrase, il m’empoigne et me colle contre le miroir, la morsure du froid dans mon dos fait courir sur ma peau un frisson, je suis captive de ses bras.
- … t’attraper.
- Orlane est là-haut, je sais que tu ne feras rien d’idiot… pour une fois.
- C’est un défi que tu me lances ?
- Non, Ryan, arrête maintenant. Pourquoi tu fais ça ?
- Parce que tu es la première Lexie, tu seras toujours la première, je me plais à me dire que tu m'appartiens toujours.
- Et bien non, tu ne peux plus faire ça, je ne suis plus à toi aujourd’hui, pense à Orlane, tu as toujours été un bon père pour elle, as-tu envie qu’elle voit en toi cet être abject que tu deviens ?
Ryan se contente de me dévisager, il ne dit rien.
- Est-ce que tu as parlé de ce qu’il s’est passé le week-end dernier ?
- Non.
Je mens, mais c’est la meilleure chose à faire.
- C’est mieux comme ça...
- Tu dis ça pour toi… ce psychopathe aurait pu faire du mal à Orlane… et toi… pourquoi es-tu devenu comme ça ? Je ne te reconnais pas Ryan.
- Pardonne-moi douce Lexie… je me suis laissé emporter par la chose… il faut dire que tu es si jolie… tu sais que tu auras toujours une place dans mon cœur…
- Tu n’es qu’un menteur…
Je ne comprends pas ce qu’il se passe, et pourtant, je sais. Je sais très bien comment est Ryan, je sais ce qu’il m’a fait, je sais à quel point c’est un beau parleur, mais une petite partie de moi est toujours cette adolescente, j’ose à peine lui donner raison, mais cette infime partie de moi le désire et ça me répugne.
Sa main trouve mon menton et il m’oblige à le regarder.- Ose me dire que…
Ryan se rapproche de moi.
- … Tu ne ressens rien…
Plus encore.
- … Quand je fais ça…
Il m’embrasse et l’infime partie de moi que je déteste lui répond avant que tous mes sens se mettent en alerte.
Tout s’enchaîne en quelques secondes, j’entends les pas d’Orlane dans l’escalier, la porte s’ouvrir en même temps, aussitôt, je repousse Ryan, mais trop tard.
Andrea lance un regard agressif à Ryan, mais la douleur que j’y lis quand c’est moi qu’il dévisage, me fait pâlir de honte. Mon cœur bat à vive allure, mes joues me brûlent, ma fille est dans les escaliers, elle parle, mais je suis trop mal à l’aise pour écouter.
Consumée par les remords, je m’enfuis en courant loin de cette maison, loin de leurs regards.- Lexie, où tu vas ?
Je n’ai pas la force de répondre à Andrea, alors je continue de courir, plus vite, plus loin, jusqu’à repousser mes limites. Les larmes dévorent la fine peau de mon visage, mais je mérite de souffrir pour mes bêtises, je n’ai aucune excuse pour ce que j’ai fait.
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Commentaires
2ReiScarlettVendredi 27 Novembre 2020 à 13:22Oulallaa pauvre Andréa ça fait mal ce genre de vision mais je suis sur qu'il ne lui en veux pas a elle ... C'est vraiment un connard Ryan il veut simplement foutre sa merde parce qu'il voit que lexie est heureuse ... Pff le genre de mec qui pense que chaque femme qu'il a coucher lui appartient géré par contre encore un chapitre de torture vu que nous sommes en plein weekend et qu'on ne sera pas la réaction de Andréa et je sais pas pourquoi je sens l'embrouille-
Vendredi 4 Décembre 2020 à 12:27
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3AngieSimsSamedi 28 Novembre 2020 à 13:184golden_simmerLundi 14 Décembre 2020 à 02:06Ohlala quelle situation compliquée... Le pire c’est de se dire qu’il y a vraiment des hommes comme Ryan qui pensent pouvoir s’approprier une/des femmes comme des objets et semer le trouble quand elles essaient d’avancer et sont heureuses sans eux... J’espère que la situation va s’arranger...-
Mardi 15 Décembre 2020 à 14:23
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Tout se passe merveilleusement bien (sauf pour le cadavre retrouvé) et Paf, Ryan ramène Orlane et c'est le drame !
Mais, qu'est-ce qu'elle a foutue ! Bon sang ! Elle ne repousse pas Ryan ! Andrea rentres ! Et crotte de crotte pour rester polie !
Ben le cadavre c'est celui qu'on découvre dans A3A !
Lexie l'a repoussé, mais trop tard.... elle a tout gagné !