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Chapitre 19
Samedi 16 Mars
C’est sur la demande d’Orlane que je suis venue retrouver Andrea. Elle voulait que quelqu'un veille sur lui comme nous veillons sur elle. Elle m’a même convaincu qu'il devait goûter mes lasagnes, car « elles sont trop bonnes ».
Je dois dire que je n’ai pas hésité à suivre son conseil. Son père étant avec elle. Je sais qu’elle est sous bonne garde. C’est un mauvais amant, mais un bon père.
Voilà pourquoi je me retrouve dans cette salle de bain, en nage. Mon corps entier est un brasier qu’Andrea a allumé de ses baisers. Ryan n’a jamais su m’enflammer à ce point… je me retrouve confronté à des situations et des émotions qui me sont inconnues.
Je reste cloîtrée dans la salle d’eau pour laisser le temps à Andrea de reprendre ses esprits, il y a si longtemps qu’un homme n’avait pas eu un tel désir pour moi que s’en est effrayant.
Je finis par le rejoindre et m’installe à nouveau à ma place quand sa sonnette résonne. Un poil déçue qu’elle vienne stopper nos projets pour la soirée. Le bel Italien de lève en marmonnant des insultes et suis son chien jusqu’à la porte. Curieuse, je m’avance aussi.- Cosa ci fai qui a quest’ora ?
- Je viens prendre de tes nouvelles du gland.
- Je vais bien, tu peux rentrer !
Je crois reconnaître le timbre de voix de son ami Matthew, qui se moque de lui en entrant dans son appartement.
- Cosa stai facendo ? Non sono solo, stronzo.
Je tombe nez à nez avec la fameuse réplique de Rambo, son sourire angélique, ses cheveux blonds, il respire la bonne humeur et il ne porte ni arme, ni uniforme aujourd’hui.
- Madame Foster ! Petit cachottier, je ne savais pas que tu avais une infirmière à domicile !
- Bonsoir !
Son regard passe sur moi bien trop longtemps pour que je me sente à l’aise, Andrea revient vers moi, un sourcil levé, son ami le réprimande.
- On ne t’a pas dit de rester tranquille et de ne pas faire d’exercice ?
- Matthew, stai zitto !
- Quoi ? Et arrête de parla italiano, tu m’énerves !
Je me fais toute petite derrière Andrea, je voudrais disparaître tellement j’ai honte, comme si ma mère m’avait pris sur le fait. Le blond regarde à nouveau son ami.
- Il faut qu’on parle tous les deux !
Son air grave, l’italien se tourne vers moi.
- Pas maintenant, Matth, reviens demain.
- Faites en sorte qu’il reste tranquille, cette tête de pioche n’écoute jamais rien !
- Oui, ne vous inquiétez pas.
- Pas la peine de me raccompagner ! Je connais le chemin !
En quelques pas, il atteint la porte et nous nous retrouvons de nouveau seuls. Andrea souffle avant de poser ses yeux noisette sur mon corps et de me voler un baiser.
- Tu devrais retourner t’allonger, je vais faire réchauffer les lasagnes !
Sans broncher, il m’écoute et je regagne sa cuisine, je m’affaire à lui préparer le repas, enfin, je place le plat au four à température douce et j’attends.
Mes yeux fixent un point, mais je suis perdue dans un grand vide. Qu’est-ce que je fais ici ? Je devrais retourner à l'hôpital, veiller sur Orlane, pas batifoler dans les bras du bel Italien, je perds mon temps, je lui fais perdre son temps, tout ça ne va jamais rien amener de bon dans ma vie, il trouvera un moyen de me blesser comme l’a fait Ryan avant lui…Je sursaute quand sa grande main s’empare de mon visage et qu’il butine ma bouche comme une abeille en quête de pollen.
- Je t’en prie, arrête de te torturer…
- Je ne…
- Tu as des larmes au bord des yeux, gattina…
Je passe ma main pour me rendre compte qu’il dit vrai, son pouce frictionne doucement mes pommettes, son regard me supplie de lui accorder ma confiance totale, mais c’est beaucoup trop d’un coup. Le bip du four nous ramène au milieu de sa cuisine.
- Va t’asseoir, je m’occupe de tout !
Dès la première bouchée, Andrea pousse un gémissement qui m’oblige à sourire comme une idiote.
- Delizioso !
- Merci !
- Ce qui les rend aussi exceptionnelles, c’est que tu les as faites pour moi !
- Orlane a insisté pour que je te fasse ces lasagnes, elle a même insisté pour que je vienne veiller sur toi…
- Cette petite est surprenante !
C’est ce que je me dis chaque jour qui passe. Une fois le repas terminé, je renvoie Andrea dans son lit et je range tout avant de faire sa vaisselle. Lorsque j’arrive dans sa chambre, il est entendu de tout son long, avec sa main, il me fait signe d’approcher.
- Je dois refaire tes soins et puis je rentrerai à la maison.
Je reviens alors avec tout ce dont j’ai besoin et malgré la vue de sa blessure qui m’écœure, je ne flanche pas et termine ma tâche. Je débarrasse les déchets puis m’approche pour déposer un baiser sur sa joue quand il me retient avec lui dans le lit.
- Tu crois que je vais te laisser partir, gattina ?
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Hors de question que tu rentres chez toi, je te veux dans mon lit, tout près de moi, je veux pouvoir te serrer contre moi…
- Tu me séquestres ?
- Seulement si tu en a envie ! Dis oui, per favore !
Je me laisse séduire par ce bel Italien et décide de rester avec lui et cette nuit-là, je n’ai jamais aussi bien dormi que depuis des mois, peut-être même des années. Au chaud, dans ses bras, ses baisers me brûlant plus encore.
Dimanche 17 MarsJe me lève d’un bond quand j’entends mon portable sonner au loin, Andrea dort toujours, paniquée, je tarde à mettre la main dessus, mais quand c’est le cas, je respire à nouveau en voyant la photo affichée.
- Salut Juliet !
- Ah ma beauté ! T’es à l’hosto ?
- Euh… non !
Je m'apprête à lui mentir quand elle me coupe dans mon élan.
- Ben en tout cas, t’es pas chez toi puisque j’y suis.
Merde.
- Je suis chez Andrea.
- Pardon ?
- Juliet t’a bien entendu, je suis chez Andrea…
- J’espère que j’ai rien interrompu ? Je m’en voudrais tellement !
- Si, mon sommeil, mais de toute façon, je vais partir, je dois aller voir Orlane, je te rejoins à la maison !
- Ouais ça marche ! Passe le bonjour à G.I. Joe !
Je lève les yeux au ciel avant de raccrocher, Andrea me surprend en saisissant mon buste, son nez fouillant ma nuque au travers de ma chevelure indisciplinée.
- Buongiorno tesoro !
- Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller. C’était Juliet, elle m’attend à la maison, je vais la rejoindre avant de partir à l'hôpital.
- Embrasse la mia principessa pour moi, per favore !
J'acquiesce avant de lui refaire ses soins et de m’éclipser après avoir eu un baiser passionné.
Juliet poireaute sur le perron de la maisonnette, elle risque d’être sacrément grincheuse, elle qui n’aime pas vraiment qu’on la fasse attendre. C’est donc sur mes gardes que j’arrive devant elle.- Alors ! Avec G.I. Joe, c’est une affaire qui roule ?
Et c’est tout l’inverse de ce à quoi je m’attendais, elle a la bougeotte, un sourire fripon à en faire pâlir le diable.
- Pitié dis-moi qu’il s’est passé au moins un tout petit truc !
- On s’est embrassé, beaucoup, c’est tout… je ne suis pas prête à passer à l’acte, et clairement vu sa blessure, ça m’arrange que lui non plus !
Une moue contrariée sur le visage, elle m’interroge.
- Tu ne trouves pas ça bizarre sa blessure ?
- Comment ça ?
- Je ne sais pas, comment il aurait pu avoir un bout de métal coincé là ?
- Je n’en sais rien, tu sais dans le feu de l’accident… en tout cas c’est très moche !
- Lexie, tu as regardé la plaie ?
- Il a bien fallu que je lui refasse ses soins !
- Oh mon dieu ! Mais tu détestes le sang ! Ce mec te fait vraiment tourner la tête !
Je rougis, c’est vrai, Andrea me fait tourner la tête, mais je tente de la garder sur les épaules, je n’ai pas envie de me faire encore avoir comme une idiote.
- Bon, faut que j’aille prendre une douche !
- Tu m’étonnes, tu empestes le mâle en rut ! Le pauvre, il doit être en train de s’astiquer le manche tellement tu as dû le frustrer hier soir !
- Juliet !!!! Non, mais vraiment, tu es irrécupérable !
- Ne sois pas si coincé, bon sang !
Je secoue la tête en guise de réponse avant de me diriger vers ma salle de bain, Juliet m'apostrophe.
- Lexie ?
- Quoi ?
- Je ne t’ai jamais vu sourire aussi spontanément depuis que je te connais, j’aime te voir aussi bien ! Andrea t’a changé !
- M… merci !
Très touchée par les mots de mon amie, je reviens vers elle et la prends dans mes bras, ce qui l’étonne beaucoup puisqu’elle et moi ne sommes pas très tactiles, mais elle prend cette accolade avec plaisir.
C’est vraiment une amie en or que j’ai là et je suis plus qu’heureuse de l’avoir dans ma vie, je mets fin à ce moment tendresse et file sous la douche, j’ai hâte de retrouver ma fille.
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Commentaires
2LynnSamedi 24 Octobre 2020 à 09:09Un peu de calme avant la tempête je suppose. A force de lire tes histoires on sait a quoi s attendre mdr.
Par contre je pensais notre bel italien mafieux pas policier donc ouf une belle surprise il est la pour les proteger pas leur faire du mal!-
Mercredi 28 Octobre 2020 à 22:28
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3CURLYLundi 26 Octobre 2020 à 22:034golden_simmerVendredi 30 Octobre 2020 à 03:10
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Un chapitre mignon ça fait du bien !!!!