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Mercredi 3 Avril
Enlacés dans mon salon, nos larmes se sont taries et je renifle comme une enfant. Je me dégage en douceur de ses bras et vais dans ma cuisine me moucher. Il reste figé à sa place.
- Andrea ?
Ses deux grands yeux couleur châtaigne m’observent, mais il est encore là-bas… dans ses songes douloureux.
- Je me sens vraiment stupide, je t’ai causé de la peine inutilement, j’ai été si égoïste…
- Je ne peux pas te contredire… gattina, mais ne te blâme plus…
Plus facile à dire qu’à faire, je m’en veux terriblement.
- Tu n’as pas d’autres secrets à partager ?
Il se crispe quelques dixièmes de seconde, assez pour que je comprenne qu’il y a une chose supplémentaire qu’il ne me dit pas.
- Tesoro, tu me fais confiance ?
Là, clairement, il est en train de me déclarer qu’il me cache bien quelque chose. Andrea réitère sa question.
- Tu me fais confiance ?
La réponse est toute trouvée.
- Oui.
- Alors je te promets que ce n’est rien qui pourra te blesser !
Andrea capture mon poignet et me rapproche de lui. Sa peau est si chaude, son souffle chatouille ma nuque et ses mains empoignent mon corps. Avec une douceur infinie, il embrasse ma joue.
- Je vais te laisser, tu es probablement très fatiguée.
- J’avais menti hier…
Rouge de honte, mon italien se contente de sourire.
- Je me doute bien, tesoro.
- Reste, s’il-te-plait.
- Si tu me le demandes, alors… je n’ai d’autres choix que de rester !
La brèche qui nous a séparé pendant ces trois jours m’a permis de me rendre compte à quel point il est beaucoup plus important que n’importe quel autre homme, plus important même que Ryan… D’ailleurs, qu’est-ce qu’il a laissé dans mon garage plus tôt ?
Je n’ai pas le temps de me faire plus de réflexions, la bouche d’Andrea sur la mienne me fait fondre tant son absence a créé un manque.- Allons dans ta chambre, amore mio…
N’ayant nulle envie d’être surprise par ma fille, dans un moment gênant, j'acquiesce à sa demande. Consciencieux, il n’oublie pas de fermer la porte de la maison à clef avant de me rejoindre.
Du bout des doigts, il m’effeuille, ses lèvres humides sillonnent ma peau claire et ardente.- Pas de dentelles aujourd’hui tesoro ?
- Je n’avais pas vraiment prévu que tu débarques…
- Humm, ça veut dire que tu prépares tous ces petits dessous rien que pour moi… ?
C’est officiel, il va me faire mourir de gêne. Ma peau doit rougir a vu d’œil.
- Sono pazzo di te, amore mio !
Avec si peu d’effort, il me soulève et me pose sur mon lit, totalement nue, toute à lui.
- Je vais te dévorer de la tête aux pieds, tesoro !
Ce qu’il fait avec beaucoup de passion, il explore mon corps entier de ses baisers, surtout entre mes cuisses. Je ne peux pas me permettre de hurler comme j’en ai l'habitude, alors je me retiens, mais Andrea me pousse dans mes derniers retranchements, je n’ai d’autre choix que jouir quasi silencieusement. Mon amant retire sa chemise, dépourvu de son bandage je peux distinguer une vilaine cicatrice au côté de ses muscles si bien dessinés, puis il fond sur moi pour croquer mes lèvres. Sa langue à encore le goût de la cyprine, c’est amer et pas franchement agréable, mais je trouve ça hyper excitant.
- Où sont tes capotes, gattina ?
Merde. On le fait uniquement chez lui, je n’ai jamais pensé à en acheter pour chez moi, quelle idiote. Il m’est difficile de masquer mon embarras.
- Tu n’en as pas, n’est-ce pas ?
- J’avais pas prévu ça non plus…
Andrea s’amuse de la situation, mais je me sens un peu frustrée là quand même.
- On peut, peut-être… faire sans… si tu t’es déjà fait dépister ?
Sa soif de plaisir, allume deux petites bougies dans l’iris de ses yeux, j’ai peur de me faire manger toute crue.
- J’en fais régulièrement, surtout pour le boulot... pas de drogues, pas de MST ou autre, je suis aussi vierge qu’à mes quinze ans !
Un éclat de rire retentit dans la chambre, quel idiot. Je ne savais pas que les nourrices faisaient ce genre de tests, mais ça m'arrange.
- Moi, j’ai fait des tests après avoir appris pour Ryan… je suis aussi vierge qu’à mes dix-sept ans ! Et malgré mon infertilité, j’ai un stérilet… alors…
- Alors tu veux passer le cap ?
Oh oui… je n’ai pas besoin qu’il me colle un papier sous le nez, s’il dit qu’il n’a rien, alors je le crois. Je hoche imperceptiblement la tête et c’est le feu vert pour Andrea. Il retire le bas de ses vêtements, il est entièrement nu devant mes yeux et la folle envie de le goûter me prend.
Je tombe à genoux devant ses pieds avant de l’avaler jusqu’au fond de ma gorge. Ses gémissements de mâle apaisé me font mouiller de plus belle.
Rapidement, il me lance sur le matelas avant de grimper sur moi, son corps musclé, endiablé me fait trembler d’anticipation. Sa bouche se faufile de ma poitrine à ma nuque sans problème, ses baisers marquant ma peau diaphane. Andrea me prend comme si j’étais une fleur fragile qu’il était en train de cueillir.- Oh cazzo !
Commence alors un balai érotique et sensuel, où il fait de moi sa partenaire, le temps d’une danse, mais il s’arrête de bouger, sa tête dans mon cou.
- Ça va ? Pourquoi tu t’arrêtes ?
- J’ai peur de te décevoir, mais… je ne vais pas tenir très longtemps…
Se serait mal venu de rire dans un moment pareil, mais je le trouve tellement attendrissant à toujours me faire passer avant tout.
- Je m’en fous, prends-moi, amore mio !
Je m’empare de sa bouche et penche le bassin vers lui, je veux qu’il me marque au plus profond de mon être. Sa fougue retrouvée, ses coups de rein font monter cet état de bien-être en moi, mes couinements de plaisir ont raison d’Andrea qui jouit.
Essoufflé, il s’écroule sur moi, je n’ai pas joui, mais j’ai tellement aimé le voir perdre pied que ça m’est presque égal.- Désolé, tesoro, je promets de me rattraper !
- T’as plutôt intérêt !
Son doux rire souffle dans mon oreille. Andrea bascule sur le côté et c’est une main entre les jambes que je file dans ma salle de bain. Penser aussi à acheter des mouchoirs ! Rafraîchie, je regagne mon lit et mon italien qui est bien silencieux.
- Hey, c’est pas grave, tu sais avec Ryan, j’avais l’habitude….
Les mots à peine sortis de ma bouche, je regrette d’avoir dit ça.
- Non pas que je vous compare, c’est juste que… oh merde à la fin, c’est pas grave.
Je me retourne de mon côté du lit, ses bras musclés et imposants m’entourent.
- Tu es vraiment à croquer quand tu rougis. Je sais bien que tu ne nous compares pas, en même temps, il m’arrive à peine à la cheville !
Quel prétentieux ! Il a le mérite de me faire rire au moins.
- Après Sienna, je n’ai pas connu beaucoup de femmes, en tout cas aucune qui valait la peine que je la visite sans latex… je t’avoue que c’est étrange de retrouver certaines sensations ! Si tu ne remets pas en doute ma virilité, alors je n’ai aucune raison de le faire !
- Tu n’as aucune raison de le faire.
- Bene ! Dors maintenant gattina, tu vas être fatiguée demain.
Il a raison, blottit contre lui, apaisée, au chaud, je rejoins les bras de Morphée.
Jeudi 4 Avril
Mon réveil sonne, la pièce est vide et l’heure affichée sur ce dernier n’est pas celle de d’habitude. Paniquée à l’idée d’être en retard, je me lève d’un bond.
Je découvre Andrea et Orlane dans la cuisine. Lui prépare le petit-déjeuner quant à elle, elle est prête à aller à l’école et dévore son plat.- Mais tu as dormi avec maman, Andrea ?
Un peu gêné par la question de ma fille, il lui répond tout de même.
- Si, principessa !
- Mais maman, elle a dit qu’on te reverrait plus…
- Maman a dit ça ?
Orlane hoche la tête. Andrea se rend compte de ma présence, ses yeux pétillants se posent sur moi, mon cœur bat aussi vite que les ailes du colibri et mes joues sont aussi rouge qu’une tomate. Ma fille a vraiment le chic pour dire tout ce qu’elle pense.
- Eh bien, principessa, ta maman s’est trompé comme tu vois !
- Bonjour !
- Maman !!!! T’as vu Andrea s’est occupé de moi ce matin !
- Je vois ça mon cœur !
Ma fille semble vraiment très heureuse, tout comme moi. Andrea est vraiment ce qu’il nous manquait.
- J'ai reculé ton réveil, tesoro, pour que tu puisses dormir un peu plus longtemps !
Il a vraiment de la chance que nous ne soyons pas seuls parce que je suis à deux doigts de lui sauter dessus !
- Tu n’en a pas assez d’être toujours si parfait ?
- J’aime prendre soin de toi, gattina, donc non !!
Je fais le tour pour l’embrasser quand même, sous le regard adorateur d’Orlane. J’aimerais bien savoir ce qu’il se passe dans sa petite tête.
- C’est vraiment dégoûtant !
Andrea explose de rire et je ne peux m’empêcher de suivre le mouvement.
- Vous êtes de nouveau amoureux alors ?
Nous lorgnons Orlane et restons muets face à sa question. Son regard insistant attend une réponse.
- Principessa, j’aime beaucoup ta maman et si elle me le permet, je serais heureux de veiller sur vous encore longtemps !
- Et toi maman ?
Surprise, je bégaie.
- Moi ? Je… j’aime beaucoup Andrea aussi ! Et ça me plairait qu’il veille sur nous. Qu’en dis-tu ?
- Oui, c’est trop bien !!!
Ce matin-là, nous avions l’air de n’importe quelle famille, Andrea a déposé ma fille à l’école, j’ai pu me rendre à la librairie tranquillement et j’ai rappelé Ryan pour lui dire que pour les deux prochains jours, il n’avait plus besoin de récupérer Orlane à l’école, mon ex a fini par capituler non sans qu’on se dispute encore une fois à ce sujet.
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Dimanche 7 Avril
À la manière de deux adolescents en rut, Andrea et moi, avons passé tout le week-end à faire l’amour. Je crois que chaque recoin de son appartement en a fait les frais. Pour s’être rattrapé, il l’a fait. Mon corps est douloureux, je peine à marcher avec toutes les crampes que je me suis choppé aux mollets, mais je me sens hyper bien.
Comme chaque dimanche, je m’apprête à partir, non sans une pointe d’amertume. Au moins aujourd’hui, je ne m’enfuis pas telle une lâche, c’est déjà ça.
Andrea me retient contre lui, refusant de me laisser m’en aller et si je ne l’arrête pas, je ne suis pas certaine de rentrer chez moi à l’heure.
Un dernier baiser et je file sans me retourner. Cet homme va finir par avoir raison de moi. J’arrive tout juste avant Ryan, je n’ai pas eu le temps de prendre une douche, l’odeur d’Andrea flotte tout autour de moi. Je sais que mon ex compagnon la sent aussi parce qu’il pose sur moi ce regard autoritaire et malveillant qui me fait frissonner de peur. Pour une fois, il ne s’attarde pas et me laisse avec notre fille.
Orlane est parée à aller se coucher, nous regardons la télé une vingtaine de minutes et je l’amène au lit. Sur le chemin, je reçois des messages coquins d’Andrea qui me font sourire et m’émoustillent.Ma télé en fond sonore, je décide d’aller prendre une longue douche chaude pour apaiser mon enveloppe corporelle. En guise de pyjama, je porte un survêtement et me pose sur mon canapé.
Je pique du nez devant ma série, il est pratiquement 23h30 quand j’éteins tout pour aller me coucher.
Il fait noir dans la maison, et pourtant, je vois cette ombre se faufiler tout près de moi. Et lorsqu’une main puissante se pose sur ma bouche et que je sens dans mon dos un torse aussi musclé que celui d’Andrea, je meurs de peur.- Bonsoir Lexie !
Je m’apprête à hurler, mais il parle avant même que j’agisse.
- Si tu hurles, ça va très mal se passer, et pour toi et pour Orlane, tu ne veux pas ça ? N’est-ce pas ?
Je pleure et secoue la tête pour signifier que je ne vais pas hurler.
- Bien, je préfère cela ! Si tu m’écoutes tout se passera pour le mieux. Dans le cas contraire, tu vas m'obliger à faire mon boulot jusqu’au bout et ce serait vraiment regrettable de supprimer une si jolie fille.
Mes larmes ne s’arrêtent pas, je me demande ce qu’il va faire de moi et surtout d'Orlane. Pourquoi est-il chez nous ?
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_Jude
Lexie contre moi, je sens la peur qui dégage d’elle et son corps tremble alors qu’elle sanglote. Cette pauvre femme n’est qu’un moyen d’arriver à mes fins, Ryan Bennett. Je la conduis jusqu’à sa salle à manger.
- Je vais t’attacher sur une chaise, promets-moi de ne pas crier et de te tenir tranquille ?
Ma main se décolle doucement de ses lèvres.
- Oui…
Ça me désole de la voir pleurer, Lexie n’est pas une mauvaise personne, mais mon boulot m’oblige à rester impassible… enfin c’était avant de rencontrer Rebelle. Même si aujourd’hui elle me déteste, elle fait de moi quelqu’un de meilleur et je n’ai ni envie de faire de mal à cette femme, ni à sa fille. Je l’attache donc sur la chaise pendant qu’elle pleure en silence.
- Qui... êtes-vous ?
- On m’appelle la Faucheuse !
Depuis tellement longtemps que parfois, j’en oublie mon propre prénom.
- Où est ton portable ?
- Dans… dans…
- Calme-toi, tu n’as aucune raison de t’inquiéter si tu fais ce que je demande !
- Il est dans… ma chambre…
À l’autre bout de la maison. Me prend-elle pour un imbécile ?
- J'ai décidé de ne faire aucun mal à ta petite, mais prends-moi encore pour un idiot et je pourrais revoir mes plans.
Horrifiée, elle se reprend.
- Il est dans ma poche, c’est bon ne faites pas de mal à Orlane, je vous en supplie.
Je m’empare de son portable, elle affiche une mine dégoûtée que je puisse faufiler ma main sur sa cuisse. Elle a peur que je la touche, et ceci n’est vraiment pas près d’arriver, dans son malheur elle ne sait pas quelle chance incroyable elle a eu de tomber sur moi, je déteste les hommes qui abusent de leur supériorité sur les demoiselles.
Deux nouveaux messages plus qu’explicite d’Andrea trônent sur son écran d’accueil. Je déverrouille le portable et cherche Ryan dans ses contacts. La sonnerie retentit.- Qui appelez-vous ?
- Tu le sauras vite, très chère !
Il ne répond pas, je recommence et c’est la bonne.
- Lexie, pourquoi appelles-tu si tardivement ?
- Bonsoir !
- Qui êtes-vous ? Où est Lexie ?
- Elle est là, devant moi, si douce et appétissante !
Lexie déglutit péniblement, essayant de pleurer en silence. Je joue mon rôle à la perfection.
- Qui êtes-vous bon sang ? Ne touchez pas un cheveu de ma fille ou de sa mère.
- Blake m’envoie récupérer ce que vous lui avez emprunté ! Il est temps de payer vos dettes monsieur Bennett, ou alors je repartirai avec un prix de choix.
Je laisse mes doigts glisser sur sa joue et sa nuque, uniquement dans le but de la terroriser plus encore. La seule femme que je désire se trouve prisonnière dans ma chambre, mais la Faucheuse doit toujours avoir l’air menaçant et sans pitié.
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_LexieL’homme à la capuche est toujours dans mon dos, silencieux, effrayant. Je pleure sans un bruit, je n’ai aucunement envie de contrarier ce mec. Visiblement, c’est Ryan que nous attendons, curieuse, j’ose lui demander.
- Pourquoi moi ?
- Je n’y suis pour rien, mais les mauvais payeurs ont toujours plus de facilité à rembourser lorsque je m’attaque à la bonne personne.
- Je ne comprends pas… pourquoi Ryan ? Il ne fait rien de mal…
- Tu es vraiment naïve…
Quoi ? Pourquoi dit-il cela ?
- Penses-tu que cet homme en est arrivé là en travaillant d’arrache-pied ?
- Oui…
Un rire rauque résonne dans la salle à manger.
- Monsieur Bennett a emprunté beaucoup d’argent, il a aussi blanchit pas mal de fric et offre des prêts aux pires crapules de ce monde. Cela ne t’a jamais paru bizarre que son agence soit arrivée aussi vite à ce haut niveau ?
Tout ce que je pensais savoir sur Ryan est en train de s’envoler. Toutes ces mauvaises affaires font qu'aujourd'hui, il a mis nos vies en danger.
- S'il vous plaît… vous n’êtes pas obligé de faire ça…
- J'ai bien peur que si ! C’est mon boulot de récupérer les dettes… à monsieur Bennett de choisir si ça se passera bien, ou si la Faucheuse aura du pain sur la planche ce soir !
- Pitié ne faites pas de mal à Orlane…
- C’est vrai que cette petite est charmante, j’ai vraiment été très contrarié que vous lui ordonniez de jeter la sucette que je lui avais offerte.
Mais de quoi parle-t-il ? Je réfléchie à toute vitesse avant de me souvenir de ce soir où nous avions mangé au fast-food.
- C’était vous l’homme à la capuche ?
- Évidemment ! Je vous ai même suivi pendant des semaines… malheureusement j’ai aussi mes propres problèmes à régler et tu n’imagines pas le nombre de mauvais payeurs de nos jours !
- Vous êtes aussi abjecte que Ryan dans ce cas…
- Ne compare pas nos deux chemins de vie ma jolie, cela risquerait de me mettre en colère.
Je me ravise, il est clair que je ne suis pas en position de faire quoi que ce soit, si ce n’est l’écouter.
- Pourquoi est-ce que vous vous en prenez à moi ? Olivia est celle pour qui son cœur bat aujourd’hui… moi je ne vaux plus rien…
Son doigt glisse de mes bras jusque dans mon cou, me provoquant un haut-le-coeur désagréable. Il saisit fermement ma nuque pour la pencher en arrière et chuchote à mon oreille.
- Tu te sous-estimes Lexie, je ne me trompe jamais quand je décide qui torturer !
Torturer ? Mon dieu… je frémis d’horreur alors qu’il rit doucement dans mon dos.
- La mère de son enfant aura toujours beaucoup plus de place que n’importe quelle bimbo blonde. Qui ne t’arrive pas à la cheville soit dit en passant… je me demande vraiment quel genre d’idiot lâcherait une fille aussi attirante que toi !
Je me secoue violemment, je refuse d’avoir ses mains sur mon corps.
- Ne me touchez pas, je vous jure que si vous me touchez…
Son rire méprisant résonne doucement dans la pièce.
- Tu vas faire quoi ? Tu es solidement attachée sur une chaise ! Et s’il me plaît de te toucher, je ne m’en priverai pas sois en certaine !
Le temps s’écoule aussi doucement que la tortue qui fait la course avec le lièvre. Cette “Faucheuse”, comme il dit s’appeler, tourne en rond et fait les cent pas devant moi. Je me console en me disant que pendant qu’il marche, il ne s’attarde pas sur moi, alors je continue de rester silencieuse et de me faire toute petite.
- C’est beaucoup trop long, je m’ennuie fermement.
Irrité, il reprend le téléphone et rappel.
- Monsieur Bennett, vous abusez de ma patience, si vous n’êtes pas là dans moins de dix minutes, il me faudra trouver une occupation et je suis malheureusement certain que Lexie n’a pas très envie de jouer avec moi. [...] Vous avez dix minutes.
Il raccroche et regarde dans mon portable.
- Arrêtez de fouiner, c’est privé.
Ce mec, caché sous sa capuche noire, n’a que faire de ce que je dis et continue d’explorer ma vie numérique. Heureusement, une lumière aveuglante, provenant probablement des phares de Ryan, éclaire la pièce. Je respire un peu plus, mais je sais que cette histoire est loin d’être finie.
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Lundi 8 Avril
Nerveuse, je me dandine sur ma chaise, je peux entendre la portière de la voiture claquer et l’homme sombre se déleste enfin de mon téléphone puis s’approche rapidement de moi.
- Arrête de bouger, ça ne sert à rien. Et je te préviens, continue de rester silencieuse ou ça va mal se passer pour tout le monde ici.
- J’ai compris, c’est bon.
Je voudrais lui cracher dessus, mais je me retiens, si je reste aussi calme, c’est uniquement pour ma fille.
- Bonne petite.
Ryan déboule enfin, deux mallettes en main qu’il lâche au sol.
- Lexie chérie, tu vas bien ? Est-ce que ce bâtard t’a touché ?
- Attention à ce que vous dites monsieur Bennett, si vous ne voulez pas vous retrouver sur cette chaise à sa place, pendant que je vous laisserai regarder comment je m’occupe d’une femme aussi jolie que la vôtre !
Plus le temps passe et plus j’ai peur de mourir sur cette chaise. Ce mec est le mal en personne, il est inhumain et cruel.
- Je t’en prie Ryan, donne-lui ce qu’il veut qu’on en finisse.
Mes larmes coulent de plus belle, je veux que tout ceci s’arrête, je veux retrouver Andrea, la paix dans ses bras, cette sécurité qui émane de lui. Le père de ma fille récupère les mallettes à ses pieds et vient les poser sur la table derrière moi.
- Retournez à l'entrée avant de tenter quelque chose de stupide que vous regretterez plus tard.
Ryan s'exécute pour une fois, il pose sur moi un regard que je n’ai pas vu depuis très très longtemps, celui de la possession. Un silence profond habite la maison, seul l’homme à la capuche compte dans mon dos quand il finit par s’exclamer.
- Et où est ma part ?
- Votre part ?
- Je ne me déplace pas gratuitement !
- Je ne vous ai jamais invité, Blake vous donnera votre part, c’est à lui de vous payer.
- J’avais dit moins de dix minutes, vous en avez mis douze.
- Vous êtes malade, partez, vous avez votre argent, c’est bon.
- Vous voulez jouer avec moi ? Soit vous m’apportez 50 000 maintenant, soit je repars avec la fille.
Quelle fille ? Moi ou Orlane ? Dans tous les cas, l’une ou l’autre ce n’est pas acceptable.
- Pitié, laissez-nous tranquille…
- Désolé ma jolie, mais le boulot, c’est le boulot ! Alors monsieur Bennett ?
- Très bien, psychopathe. J’en ai pour une minute.
Je suis soulagée que Ryan accède à sa demande, il s’éclipse moins d’une minute dans mon garage et revient avec l’un des sacs qu’il y a rangé.
- Voilà votre part, 50 000 tout rond, maintenant dégagez d’ici et ne revenez pas.
- C’était vraiment un plaisir de faire affaire avec vous monsieur Bennett !
L’homme à la capuche disparaît de la maison et Ryan se précipite sur moi pour me détacher. Toute la tension accumulée se relâche et je pleure en continu. Le blond me soutient dans ses bras et je m’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage.
- Lexie, chérie, je suis vraiment désolé. Il t’a touché ?
- Non, il n’a rien fait…
Ses bras autour de moi m’emprisonnent fermement et m’obligent à rester debout.
- Il a de la chance de ne pas t’avoir touché, je l’aurais tué de mes mains.
Je ne comprends pas ce qu’il se passe quand il s’empare de ma bouche avec force, je voudrais le repousser, mais mes maigres muscles ne me permettent pas d’y arriver.
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu as perdu la raison Ryan ?
- Lexie, chérie, tu es à moi, pour toujours…
- Arrête ça, je ne suis plus à toi, je ne l’ai jamais été… et tu oublies Olivia.
- Olivia n’est pas toi, tendre et naïve, je te veux toujours, c’est toi qui es partie. Laisse-moi te montrer.
- Ça suffit, lâche-moi par pitié…
Comme si la soirée n’avait pas déjà était difficile et pleine d’émotions, Ryan en rajoute en couche et j’ai finalement beaucoup plus peur de lui que de l’homme à la capuche noire qui était dans ma salle à manger à peine quelques minutes plus tôt.
- Tu empestais l’odeur de cet homme sur toi, ça m’a rappelé nos jeunes années.
- Stop ! Tu me fais peur, Ryan, tu disjonctes complètement.
Mais il s’en fout totalement, il me coince contre le mur le plus proche.
- Arrête de te débattre, je sais que tu ne pourras jamais m’oublier.
- Si tu oses me toucher, je t’assure que tu vas le regretter, Ryan !
Il s’arrête un instant et son sourire lubrique me dégoûte.
- Ça me plaît aussi quand tu joues les rebelles.
Mon corps s’agite dans tous les sens, je refuse de laisser cet immonde porc m’avoir une fois de plus. Je ferme les yeux quand il s’apprête à faufiler sa main sous mon pantalon, mais un bruit sourd retentit et le poids de Ryan disparaît.
J’ouvre les yeux et découvre devant moi, cet homme dissimulé sous sa capuche. Il vient de… il vient de me sauver la mise. Après tout ce qu’il a dit, il vient d’empêcher Ryan de commettre l’impardonnable.- M… merci…
- Il va être assommé un moment, appelle l’agent Moretti, il saura quoi faire de son cas.
Il me tend mon téléphone que je prends avec précaution.
- L’agent Moretti ?
Mais il ne se donne pas la peine de répondre et disparaît une bonne fois pour toute de chez moi.
Tremblante, morte de peur, je déverrouille l’écran d'accueil et clic sur le contact. Malgré l’heure tardive, Andrea répond avant la fin de l’appel.- Buonasera tesoro !! Il est très tard, que fais-tu encore debout ?
Sa voix rauque m’apaise, mais je n’ai pas le temps de lui répondre que j’explose en sanglots.
- Amore mio, qu’y a-t-il ?
Les mots ne veulent pas sortir de ma bouche.
- J’arrive, ne bouge pas.
Andrea raccroche. Je me réfugie dans un coin, loin de Ryan et en moins de temps qu'il en faut pour dire « Quidditch », l’italien déboule dans la maison comme un super commando des forces spéciales… Agent Moretti… ?
- Tesoro, Dio, qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Je pleure, c’est tout ce que je fais. Un rapide coup d’œil sur la scène qui nous entoure, Andrea remarque la chaise et la corde qui jonche le sol ainsi que le corps de Ryan allongé non loin.
- Lexie, calme-toi…
Emprisonnée dans ses bras, l’endroit le plus apaisant du monde, j’arrête de pleurer après plusieurs longues minutes.
- Il faut que tu me parles maintenant, je vais devenir fou…
Je respire un grand coup avant de me lancer.
- Ce gars est entré dans la maison, il… il voulait voir Ryan, qui lui devait de l’argent… et après…
- Quel gars ?
- Je ne l’ai pas vu, il était caché sous une capuche, il a dit être la Faucheuse.
Andrea devient impatient.
- Ryan l’a payé, il est parti et après… c’est lui qui est devenu incontrôlable…
Je pointe du doigt Ryan encore sonné par le coup qu’on lui a porté.
- Il a fait quoi ?
Je plonge mes yeux dans les siens, si je le lui dis, il va devenir vert de rage.
- Amore mio, il a fait quoi ?
Andrea repose sa question en sachant pertinemment que la réponse va lui déplaire.
- Il m’a embrassé… il a tenté de me prendre de force…
- Je vais le tuer…
L’italien se dirige vers mon ex compagnon, lui file un coup de pied dans les côtes et je le rattrape.
- Figlio di puttana, ti…
- Je t’en prie ne fais pas de bêtises.
- Il ne va pas s’en tirer comme ça… fais-moi confiance.
- Je ne veux pas porter plainte contre lui, mais peut-être que… ton ami Matthew pourrait l’enfermer quelques heures… Tu n’as qu’à lui dire qu’il était saoul et qu’il est venu nous importuner…
- Tu veux mentir à la police ?
Mon amant me regarde avec une façon particulière que je ne saurais décrire. J’avoue que ce n’est pas très judicieux de dire cela à un agent de police lui-même. Est-ce qu’il est vraiment policier ? Si je lui pose la question, je serai fixée, mais si je foutais en l’air quelque chose… il a peut-être ses raisons de n’avoir rien dit, c’est peut-être ça son secret, celui pour lequel je dois lui faire confiance et qui ne me blessera pas.
- C’est ton ami et puis je pense à Orlane… j’ai pas envie qu’elle voie son père comme le connard qu’il est.
En colère, je lui colle un coup dans le ventre moi aussi.
- Très bien. Et l’autre gars ?
- Je croyais qu’il allait profiter de la situation, ses paroles étaient dures, mais il n’a fait que me torturer mentalement, en réalité, s’il n’était pas revenu assommer Ryan…
- C’est lui qui l’a mis à terre ?
- Oui, je le pensais parti, je me pensais toute seule et il est revenu… j’ai eu bien plus peur de ce con-là que du mec à la capuche.
Andrea regarde l’heure et je peux lire avec lui 2h18… je ne vais jamais réussir à tenir la cadence au boulot, m’occuper d’Orlane et…
- Va te coucher, je m’occupe de lui.
Au vu de la situation, je trouve l’italien très calme, cet homme à la capuche a peut-être raison. Si c’est un policier, il ne va pas l'abattre dans un coin, c’est déjà une bonne chose. Il dégaine son portable et appelle son ami pendant que je me dirige vers ma chambre.
- Matthew, rapplique chez Lexie, Monsieur Ducon a besoin de s’éclaircir les idées en cellule de dégrisement. [...] Cherche pas à comprendre, vient m’embarquer ce connard avant que je le bute. [...] Ok, à tout de suite.
À nouveau seule, je sens le poids de ma soirée quitter doucement mes épaules, mais le choc est encore là. Je sens mes larmes au bord de mes yeux quand les mains d’Andrea me saisissent inopinément, me faisant sursauter.
- Je ne te quitte plus à partir de maintenant, je ne laisserai plus personne te toucher ou te faire du mal, amore mio, j’ai cru mourir de t’entendre pleurer ainsi… Demain, je m’occupe d’Orlane, repose-toi, je te retrouve dès que Matthew est parti.
Il n’attend aucune réponse de ma part, il est seulement venu pour libérer son cœur, et cela m’a apaisé en même temps. Demain, je sais qu’il prendra la relève pour ma fille et c’est déjà un poids de moins. S’il est réellement policier, alors pourquoi garde-t-il Orlane ? Est-ce qu’il surveille Ryan depuis tout ce temps ?
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Lundi 8 Avril
_Andrea
Je quitte la chambre de Lexie et me retrouve dans sa salle à manger, près de Ryan, étalé sur le sol comme une vulgaire serpillière. Je range la chaise, jette la corde et tire cet idiot à l’extérieur près de la porte d’entrée.
La fureur circule sous mes veines comme une formule 1 au Grand Prix de Monaco. Il a sacrément de la chance que je sois flic et que Lexie m’ait demandé de rester calme, parce que je pourrais tuer ce connard de mes mains.
Ma douce brune a dû passer une dure soirée, ça me tue d’être passé à côté de cette ombre sournoise, nous savons que la Faucheuse de Blake ne touche jamais les femmes ou les jeunes filles… mais s’il doit tuer, il ne fera aucune distinction. Par contre, il n’a jamais été dit qu’il jouait les chevaliers servant… se rachète-t-il une conduite ? Il lui faudra plus que ça et je ne désespère pas que notre unité lui tombe dessus un jour.
Les gyrophares teintent le ciel de couleur rouge et bleu à l’approche de la maison. Matthew se gare près de ma voiture et me rejoint en vitesse pendant que son coéquipier de nuit s'empare de la voiture de Bennett.- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- La Faucheuse est passée par ici… sans faire de dégâts, mais lui… il a essayé de prendre Lexie. Fous-moi cette petite merde en cellule de dégrisement. Tu lui diras à son réveil que Lexie a appelé les flics, qu’elle a dit qu’il était saoul et s’est évanoui.
- Elle ne veut pas porter plainte ? Je sais que ça compliquerait notre enquête, mais…
- Lexie ne souhaite pas poursuivre, heureusement pour lui et pour nous…
- Bien. Je vais te débarrasser de celui-là.
- Excellente idée. Je ferais un rapport demain, bon courage Fisher !
- Bonne nuit Moretti !
Mon coéquipier traîne l’escroc jusqu’à l’arrière de son véhicule puis il disparaît de mon champ de vision. Je soupire, d’aise et de frustration. Bientôt, il finira sa vie derrière des barreaux, c’est lui qui se retrouvera à la place de la proie, ce jour-là, j’espère qu’il aura une pensée pour ce qu’il a fait à Lexie bien trop de fois.
Je ferme la porte à clefs derrière moi et me dirige dans sa chambre. Je pense la trouver endormie, au lieu de ça, elle fait les cent pas dans la minuscule pièce.- Tu ne dors toujours pas, tesoro ?
Légèrement désorientée, elle tressaille à ma phrase.
- Ça y est, il est parti ?
- Oui !
Elle soupire en s’allongeant sur son lit. Je retire mes habits et la rejoins, dans mes bras, elle trouve rapidement le sommeil.
Le réveil fut très difficile pour Lexie, pas tant pour moi qui ai l’habitude de dormir très peu. Elle est restée silencieuse pendant tout le petit-déjeuner, elle était ailleurs. J’ai déposé la fille à l’école et la mère à son boulot avant de me diriger vers le poste de police.
Je passe par l’entrée des artistes, inutile de me taper l’affiche devant tout le monde. Je croise le troisième larron de notre trio, Alexander. On se salue rapidement et je retrouve mon bureau.
- Vous pouvez pas me laisser ici, j’ai le droit à un coup de fil !
Certains se rebellent, comme souvent. Matthew me rejoint.
- Bien dormi mon grand ?
- Pas assez, comme d’habitude.
- Je m'apprête à relâcher Bennett.
- Il n’a pas été trop emmerdant ?
- Ça va… il a demandé ce qu’il faisait là et comme tu me l’as demandé j’ai répété tes dires.
- Bien. N’oublie pas de le réprimander… et de lui rappeler de se tenir loin de Lexie.
- Oui, ne t’en fais pas.
Mon coéquipier se dirige vers les cellules et je m’assois à mon bureau. Je n'ai pas posé mes fesses ici depuis des mois, ça me fait vraiment bizarre. Je préfère passer mon temps avec Orlane.
- Moretti !
Je suis sorti de mes pensées par la voix grave de mon supérieur. L’homme d’un certain âge affiche un regard contrarié.
- Qu'est-ce que vous faites ici sacrebleu ?
- Un rapport chef, mon PC m’a lâché !
- Vous devriez être sur le terrain, pas le cul sur une chaise. Foutez-moi le camp de là.
- Bien chef…
- C’est incroyable ça, vous pouvez rester chez vous à flâner, mais non, il faut que vous veniez faire du zèle. Dépêchez-vous de débarrasser le plancher.
L’inspecteur Harrison claque la porte de son bureau. Je prends quelques dossiers et repars chez moi.
Je fais mon rapport manuscritement, je crois que plus personne ne fait ça aujourd’hui, il faut que je me retrouve un ordinateur.
Je prends quelques affaires, attache Ryuk et nous allons chercher Orlane à l’école. Toutes ses camarades de classe se précipitent pour caresser mon chien sous l’œil fier de la petite fille blonde. Ryuk, lui, est aux anges de se faire papouiller.- On y va principessa ?
Orlane acquiesce et nous rentrons à la maison. Le chien dans le jardin, la petite au goûter.
Je m’occupe de tout comme chaque soir, à l’exception près qu'aujourd'hui, je dois aussi aller chercher Lexie.Dès que ses yeux se posent sur moi, un sourire étincelant recourbe sa bouche pulpeuse. Son baiser est tendre et sensuel, mais sur le chemin elle ne décroche pas un mot, elle se jette sous la douche et à table elle reste dans son coin aussi alors que sa fille est toujours aussi pétillante.
Lexie a couché Orlane et me retrouve dans le salon, un léger froid s’est engouffré dans la maison, pas spécialement entre nous. À tâtons, j’établis un dialogue avec elle.- Gattina, ça y est la principessa s’est endormie ?
- Comme une souche !
- Écoute, je me suis un peu imposé, mais si tu préfères, je peux rentrer.
- NON !
Sa voix se brise dans un cri sincère avant de se reprendre.
- Je veux que tu restes ici, je me sentirais plus en sécurité.
- Bene !
- Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir un petit-ami aussi bien battit qu’un commando des forces spéciales, ça me rassure !
Un sourire idiot naît sur mes lèvres.
- Pourquoi souris-tu ?
- Tu as dit « petit-ami » !?
Elle me donne un baiser en guise de réponse avant de me signaler qu’elle va se coucher. Après une douche bien chaude, j’entre dans la chambre déjà plongée dans le noir. Lexie respire fort, je sais qu’elle s’est endormie alors je m'allonge près d’elle, elle s’agrippe à moi et moi aussi, je trouve le sommeil.
Vendredi 12 Avril
J’avais enfin réussi à apporter un peu de gaieté à cette femme et cette semaine fut une retombée phénoménale dans le comportement de Lexie, distante, silencieuse, ailleurs, des sourires polis et depuis une heure, elle est tendue. Ryan va bientôt venir chercher Orlane, c’est cela qui contrarie la jolie brunette.
Elle est dans sa cuisine à poncer le parquet, je déteste la voir comme ça.- Amore mio, va aider Orlane à préparer ses affaires, je vais m’occuper de ton ex.
- Non ! Je veux dire, tu es certain que ça ne te dérange pas ? Je ne veux pas que tu t’énerves contre lui… Ryan a une faculté hors norme à siffler comme une vipère…
- Et moi une faculté hors norme à rester calme.
Un coup d’œil furtif, un sourcil interrogateur, elle rit. Il est clair que j’ai du mal à contenir ma rage envers lui et son comportement plus que douteux.
- Bon, c’est vrai, pas toujours, mais promis, je ne vais rien faire de mal.
Ce serait vraiment une bourde pour moi comme pour mes collègues, je n’ai le droit à aucun écart de conduite, même si soyons clair, coucher avec l’ex compagne de Bennett est à lui seul un sacré écart.
- Bon, d’accord, je t’avoue que ça me rassure, je n’ai pas envie de le voir… il a déjà essayé de me joindre dans la semaine et…
Un détail dont elle a oublié de faire la mention semblerait-il. Sous mon regard étonné et presque courroucé, elle se reprend.
- Je… je n’avais pas envie de t'inquiéter plus que ça… et…
La sonnerie de la maison retentit, la coupant dans son élan, alors je l’envoie avec Orlane avant de me diriger vers la porte. Il me faut reprendre mon souffle avant d’ouvrir à ce coglione.
Ryan semble très étonné de me voir ouvrir, il recule de quelques pas. Je sors sur le palier de la maison et le toise les bras croisés.- Vous ! Qu’est-ce que vous faites ici ?
- Je suis ici chez moi maintenant. Lexie n’a aucunement envie de vous voir.
- C’est à cause du petit malentendu de ce week-end ?
“Petit malentendu” ? J’ai promis de rester calme, mais je suis à deux doigts de l’étrangler.
- Vous avez essayé de la prendre contre son gré, je n’appelle pas ça un “petit malentendu”. Restez loin d’elle à présent.
- Elle m’a appelé au beau milieu de la nuit, elle s’est accrochée à moi comme à une bouée de sauvetage, c’est elle qui m’a embrassé, puis elle a changé d’avis et c’est moi qui passe pour le méchant… Toutes des putes ! Enfin, vous savez ce que c’est, j’imagine qu’elle s’en donne à cœur joie de jouer les amazones avec vous ?
Ok, il est clairement en train de me pousser à bout, c’est la première fois que j’entends autant de conneries sortir de la bouche d’un mec. Il est en train de faire tourner la scène à son avantage, comme si j’étais assez stupide pour le croire.
- Arrêtez maintenant.
- Ne jouez pas les chevaliers blancs Monsieur Moretti, elle empestait le sexe à plein nez quand j’ai déposé Orlane dimanche dernier, Lexie est comme toutes les femmes, prête à écarter les cuisses devant le premier joli cœur qui passe…
C’en est trop. Je l’attrape par le col de sa chemise et le plaque contre le mur de la bâtisse, je lui flanque un coup dans les côtes et bloque sa trachée sous mon coude.
- Vous n’êtes qu’une petite sous-merde Bennett, ne parlez plus jamais de Lexie de cette façon, ne vous approchez plus d’elle. La seule chose qui vous relie encore, c’est la garde d’Orlane, c’est tout. C’est la dernière fois que je vous préviens.
La porte s’ouvre sur la mère et sa fille, toutes deux me lancent un regard apeuré. Je lâche l’homme qui se met à tousser puis Orlane se jette au cou de son père. Elle me regarde encore comme si j’étais le diable en personne. Je m’en veux terriblement. Qu’est-ce que j’ai fait ?
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Vendredi 12 Avril
Il avait promis de ne pas s’énerver, il avait promis de se tenir et sur quoi je tombe en ouvrant la porte ? Lui menaçant Ryan, devant les yeux de notre fille. Je lui lance un regard déçu avant de rentrer. J’entends dans mon dos le bruit de ses pas las de tout ceci.
- Amore…
- Tu n’es qu’un idiot.
Frappé par l’amertume dans ma voix, il me regarde avec de grands yeux avant de souffler et baisser la tête, il sait qu’il l’a mérité.
- Ti prego, perdonami… mais ses mots… je n’ai pas pu le laisser dire ça sur toi…
- Je m’en fous, je te l’ai dit Ryan siffle comme une vipère. Tu connais la vérité, tu sais tout de moi, tu ne peux pas le laisser gagner… pas dans ta condition.
- Ma condition ?
Je dois me jeter à l’eau, je ne peux plus garder ça pour moi, je n’y arrive pas. Cette semaine était glaciale, ce froid dans la maison et entre nous m’a déchiré le cœur. J’ai repris mes mauvaises habitudes, distante, muette… tout ce que je ne veux plus être. J’ai passé mon temps à regarder Andrea sous un autre œil, me posant des questions par milliers.
- Agent Moretti… n’est-ce pas ?!
Ébahi, Andrea reste silencieux un moment.
- Tesoro…
- Je t’en prie, ne trouve pas d’excuses, n’essaies pas de te justifier. Dis-moi simplement que j’ai raison.
En quelques pas, il est près de moi, je n’ai pas peur de lui. Il me couve du regard et je rougis, par automatisme.
- Tu sais pourquoi je suis là ?
Je hoche doucement la tête.
- L’homme à la capuche… Il a dit que Ryan blanchissait de l’argent et qu’il traînait avec des crapules…
- Si, amore mio…
- Alors pourquoi le laisses-tu faire de toi cet homme ? Je ne veux pas te voir comme ça et je ne veux pas qu’Orlane te voie comme ça…
Je sens ma voix s’effondrer et les larmes s’amonceler au bord de mes yeux. Andrea me prend dans ses bras.
- Perché... ti amo, amore mio…
Il ne me laisse aucune chance de répondre et me donne un baiser doux et passionné. Sa bouche mange la mienne avec avidité, tant et si bien que la seule chose qui traverse mon esprit à l’instant, c’est lui, me possédant. Au diable les mots, j’en ai assez de parler, je le veux et je le sais, moi aussi, je l’aime. Enfin, je crois… je pensais aimer Ryan, mais Andrea… c’est différent…
- Je t’en prie, j’ai besoin de toi…
Les quelques baisers bref qu’on s’est échangés cette semaine a provoqué un manque. Je retire sa chemise et la jette quelque part autour de nous, sa peau bronzée est chaude sous mes doigts. Je bataille avec son jean, mais je gagne et la seule chose qui fait rempart entre lui et moi reste son boxer.
La bosse qui déforme ce dernier me rend impatiente de le goûter. J’approche à peine ma main qu’il me retourne. Son souffle attise mon désir.- Tu es bien fougueuse ce soir, gattina !
Ses mains caressent mon corps, sa bouche embrasse ma clavicule, je gémis. Très vite, je suis en parfaite égalité vestimentaire avec lui, jusqu’à ce qu’il fasse glisser mon string le long de mes jambes. Deux de ses doigts se faufilent jusqu’entre mes cuisses, il m’effleure délicatement avant de me pénétrer.
- Bon sang, Andrea, j’ai envie de toi…
Mais j’ai très envie de le goûter avant tout. Je tombe au sol et trouve sa bouche pendant qu’il me pilonne de ses doigts, je suis insatiable.
- Debout ! Laisse-moi te faire perdre le contrôle.
Ma voix est autoritaire, pour une fois, c’est une fille qui va mener la danse. Il y a longtemps que je n’ai pas été aussi sûre de moi. Une main pour me guider, l’autre pour le masser. Andrea baragouine en italien ce qui me fait sourire. Je le sens tendu, prêt à s’abandonner, mais j’en ai décidé autrement et m’arrête.
- Je te veux ici, au sol, me laisseras-tu t’avoir Moretti ?
Un large sourire fend son visage en deux, ce petit regard concupiscent me fait frissonner de plaisir.
- Amore mio, je suis tout à toi !
L’italien me rejoint sur le sol, ses lèvres se pressent contre les miennes. Commence alors une danse érotique dont je suis là chorégraphe, heureusement mon élève est assidu et suit mes mouvements. Nos corps se mêlent et s’entremêlent sous nos plaintes de plaisir. Seuls à la maison, j’en profite pour hurler autant qu’il me plaît, quitte à déranger le voisinage, même si je pense le regretter plus tard. Je me cambre, ses mains tiennent fermement mes hanches, mais c’est moi qui le baise, pas l’inverse, et ça fait du bien de se sentir toute-puissante.
Il me faut encore quelques mouvements supplémentaires pour sentir le moment fatal se rapprocher de plus en plus, je m’accroche à sa nuque et j’explose. Exténuée, Andrea inverse les rôles et je me retrouve sous lui. L’angle de sa position est beaucoup plus profond ce qui terrasse mon amant italien.
Alanguie, sur le tapis du salon, nous reprenons nos souffles, il faut que je me lève en quatrième vitesse pour rejoindre ma salle de bain, c’est vraiment un aspect fatiguant d’une bonne partie de jambes en l’air.
Je reviens près de lui et me blottit tout contre sa peau moite, je suis sur un petit nuage et je m’apprête à lui dire moi aussi qu’il est important pour moi.- Andrea, moi aussi… j…
Trois coups rapides sont frappés sur la porte, ce qui me coupe dans ma déclaration, un peu inquiète, je ressers la prise sur le biceps de mon amant quand une voix nous parvient de l’autre côté.
- Lexie, ma belle, si t’as fini de monter G.I.Joe, tu seras gentille de venir m’ouvrir !
Je n’en crois pas mes oreilles. Rouge de honte, je me lève et attrape la chemise d’Andrea qui traîne à côté de moi.
- Seigneur, elle est incorrigible, je suis vraiment désolée !
Il rigole puis s’empare du reste de vêtement et déguerpis dans ma salle de bain. Je remets mes cheveux en place, même si cela ne sert à rien, et ouvre à Juliet.
- Salut ma belle ! J’espère que t’as au moins enfilé une petite culotte ?
- Bordel Juliet, ça fait longtemps que t’es là ?
- Oh, assez longtemps pour savoir que tu as pris ton pied ma grande !
Je vais exploser tant je suis gênée. Ce qui ne semble pas être le cas de Juliet.
- Tu remarqueras quand même que je vous ai laissé finir !!
- Oh et je dois te remercier pour ça ? Bon sang, j’allais… tu as…
- Mais encore ?
- C’est juste que je voulais…
Un large sourire, elle regarde par-dessus mon épaule.
- Salut G.I.Joe !
Aucunement intéressée par mes sentiments, Juliet s’adresse à Andrea maintenant. Penaude, je baisse la tête et je sens l’italien m’enlacer doucement. Lui et ma meilleure amie se lancent des boutades, mais je n’écoute plus, perdue dans mes pensées jusqu’à ce que sa prise se resserre.
- Je vais vous laisser toutes les deux, je vais promener Ryuk.
Il embrasse doucement ma joue avant de disparaître derrière la porte. Juliet s’avance dans le salon, encore secoué par nos récents ébats.
- Bordel, ça pue le sexe ! Ma belle je suis contente de constater que t’as finit par vaincre ta peur ! Je n’aurais pas pu te laisser te convaincre de ne plus jamais baiser de ta vie, à toi la conquête de multiples partenaires !!
Je la regarde ranger mon salon comme si tout était normal, mais je crois qu’elle n’a pas bien saisi.
- En fait…
- Je peux t’amener en soirée si tu veux ce soir ou demain !
- Juliet !
- Quoi ?
- Tu pourrais m’écouter deux minutes !
- Ben vas-y dis !
- En fait, je n’ai pas envie de chercher d’autres partenaires, Andrea me suffit amplement.
- Tu dis ça parce que t’as l’habitude d’avoir un seul partenaire ou…
- Je dis ça parce que j’aime cet homme et que je ne veux avoir aucun autre partenaire, c’est tout.
D’abord surprise, elle sourit avant de se jeter à mon cou.
- Merde alors t’aurais pu le dire plus tôt, je pensais que c’était uniquement pour t’amuser, je suis contente pour toi.
Une légère pointe de tristesse défile dans ses yeux, aujourd’hui bleu intense, aussi, je devine qu’elle aimerait probablement elle aussi trouver la bonne personne.
- Juliet, j’espère que tu trouveras quelqu’un comme Andrea, je te le souhaite vraiment.
- Merci ma belle, mais tu sais, je crois que ce n’est pas fait pour moi, il a peut-être un frère ton G.I.Joe ?
Sa petite moue de Chat Potté me fait sourire et je me dis que je ne connais pas encore assez bien Andrea pour répondre à sa question.
- Il sait la chance qu’il a de t’avoir ?
- Pas encore, tu m’as coupé l’herbe sous le pied.
- Je suis désolée, je me sentais seule, ça faisait longtemps qu’on s’était pas vues !
- Je te pardonne, mais c’est bien parce que c’est toi, essaies de ne plus venir comme ça !
- T’inquiètes, rester derrière une porte à vous entendre copuler c’est pas mon truc ! Bon, je peux quand même rester ?
- Bien sûr !
- T’as de la boisson ?
- Probablement !!
- Alors, à nous la soirée !
Andrea est toujours dehors, je ne pense pas qu’il sera fâché si Juliet reste un petit peu ce soir. Je sers à mon amie un verre de vodka mélangé à de la boisson tonic, l’odeur de cet alcool me donne la nausée, mais tous les goûts sont dans la nature, ou dans le verre de ma meilleure amie ! Je prends la bouteille de Malibu dans le frigo et me sers une petite dose, mon corps n’a pas l’habitude de cohabiter avec l’alcool, je préfère rester prudente. Et Juliet et moi, parlons tant et si bien que je ne vois pas le temps passer, ni les verres, par ailleurs. Je sais que je suis complétement ivre quand il me suffit d’un seul regard avec Juliet pour rire à me pisser dessus.
Andrea apparaît dans le salon, je ne l’avais même pas entendu entrer, il tient dans ses mains deux sacs remplis de malbouffe qui font gargouiller nos deux estomacs affamés. Il sait comment remonter ses troupes ! Je ne peux m’empêcher de le regarder avec des yeux bourrés de tendresse, cet homme est vraiment parfait. Morte de faim, nous nous jetons sur le repas.
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