• Mercredi 27 Mars

    Je rejoins ma meilleure amie et ma fille dans le salon. Elles me regardent toutes les deux comme si elles avaient vu un fantôme. Je ne suis plus très sûre de moi tout à coup ! Juliet, le sourire aux lèvres s’avance vers moi et chuchote.

    - C’est certain qu’il va finir à genoux devant toi ce soir. 

    Je tape amicalement son épaule. Orlane vient aussi près de moi.

    - Mais maman, t’es trop belle !! 

    - Je te remercie ma chérie.

    - Tu vas retrouver Andrea ?

    Sa question me fait l’effet d’un coup et Juliet et moi-même nous lançons un regard interrogateur.

    - Pourquoi tu dis ça ?

    - Ben parce que vous vous regardez avec des yeux d’amoureux !

    Juliet cache son sourire derrière sa main cette garce quant à moi, je pouffe nerveusement.

    Chapitre 24

    - Un regard d’amoureux ? Où tu as vu ça Orlane ?!

    - Ben, c’est comme quand papa et Olivia se regardent, il dit que c’est un regard d’amoureux.

    Papa et Olivia, tu m’en diras tant. Je réprime un haut-le-coeur.

    - Je suis plus un bébé, maman ! Je vois tout moi ! 

    Je me baisse pour la prendre dans mes bras pendant que ma meilleure amie assiste à la scène. 

    - Je vois bien que tu n’es plus un bébé, on ne peut décidément plus rien te cacher, coquine. 

    - Je suis sûre qu’il va te trouver jolie comme ça, de toute façon, il te trouve toujours jolie.

    Flattée, j’embrasse son front avant de me tourner vers Juliet.

    - Perspicace la grenouille ! 

    - Elle grandit trop vite ! Bon, je file, je ne suis pas en avance, merci encore, bonne soirée toutes les deux !

    - Bonne soirée ! 

    Son clin d’œil en guise de ponctuation, le cœur léger, je compte bien en profiter. 

    Chapitre 24

    Je gare ma voiture sur le parking et rejoins le plus haut étage de l’immeuble. J’informe Andrea de ma présence et quelques secondes plus tard, il m’ouvre la porte. 

    Il est, comme très souvent, souriant. Sa main attrape la mienne et il m’oblige à rentrer dans son appartement. C’est moi qui fais le premier pas en l’embrassant. 

    - Salut gattina ! 

    - Salut toi ! 

    - Tu t’es fait désirer… mais ça en valait la peine, sei splendida ! 

    - Merci ! Orlane m’a demandé si je venais te retrouver. Imagine ma surprise. 

    - Et tu lui as répondu quoi ?

    - Je lui ai demandé pourquoi elle pensait ça et elle m’a répondu qu’on se regardait, visiblement, avec des yeux d’amoureux, comme son père et Olivia… 

    Andrea s’esclaffe de rire. 

    - Des yeux d’amoureux ?

    - Hum hum !

    Chapitre 24

    Je rougis malgré moi, de la bouche d’Orlane, je ne trouvais pas cela ridicule, mais en le répétant à Andrea, le mot “amoureux” me semble un peu trop fort pour la situation. 

    - Tu n’es pas contrarié qu’Orlane sache pour nous deux.

    - Elle sait juste que je suis venue te retrouver. Je n’ai pas voulu approfondir la chose…

    - Je comprends, ne t’inquiète pas. On ne peut rien cacher à cette petite ! 

    - Ne m’en parle pas ! 

    - On se met en route ?

    - D’accord ! Je te suis. 

    Ma main dans la sienne, je le ramène tout près de moi. Je veux sentir ses lèvres contre les miennes et la chaleur de son corps envahir le mien, j’ai faim, mais de lui. En sa présence, je me sens, légère, femme, désirée, épanouie, je suis bien, je suis une autre... ou peut-être suis-je simplement moi ? Je peux dire qu’il me rend meilleure. 
    Notre étreinte s’éternise, mon dos se retrouve contre la porte, je m’accroche à sa chemise comme si ma vie en dépendait, je refuse de le laisser partir. Ses grandes mains sur mon corps m’enflamment. Malgré tout, il s’arrête.

    - Ne brûlons pas les étapes, allons manger avant que je ne perde le contrôle. 

    Chapitre 24

    Je m’empare une fois de plus de sa chemise pour le ramener contre moi et l’embrasser encore plus profondément, un gémissement se perd dans le silence de la pièce. 

    - Tesoro ! Tu mets à mal ma patiente ! 

    - Je suis désolée ! 

    C’est plus pour la forme, en vrai, je ne le pense pas ! Andrea me pousse hors de son appartement et je redeviens la fille timide et réservée que je suis toujours. Il me jette un regard adorateur et son éternel sourire italien. Nous prenons place dans sa voiture et je le laisse nous diriger vers un endroit inconnu pour moi. De temps en temps, sa main vient se poser sur ma cuisse, affolant tous mes sens.

    Quelle n’est pas ma stupéfaction de voir qu’il nous emmène chez Panzarotti. La dernière fois que je venais ici, en compagnie de Ryan, il avait été des plus rustres. C’est ce jour-là que j’ai décidé de prendre ma vie en main, de ne plus compter sur lui, c’est ce soir-là où il a dépassé les limites.
    Pensive, je n’ai même pas vu Andrea se garer et sortir de la voiture, je tressaille lorsqu’il ouvre ma portière. 

    - Tout va bien ? 

    Je refuse de gâcher la soirée avec de vieux souvenir d’un homme qui ne mérite pas que je pense encore à lui alors je ne dis rien, je me contente de répondre positivement à sa question et à sourire. 

    Chapitre 24

    Installés, je retrouve l’ambiance chaleureuse du restaurant. On nous dépose les cartes et je ne sais pas que choisir, d’habitude, c’est Ryan qui prenait la commande, toujours la même… sans savoir si je voulais changer de plat… 

    - Qu’est-ce qu’il te ferait plaisir, tesoro ?

    Je fixe Andrea un instant, souris et pose les yeux sur la carte, tous les noms des plats me donne envie. Un gargouillis résonne dans mon ventre et j’espère sincèrement avoir été la seule à l’entendre !

    - Je prendrais l’involtini au poulet ! 

    Andrea hoche la tête et continue à zieuter sa carte. Le serveur revient prendre notre commande.

    - Involtini di pollo, funghi e mozzarella per la signorina e spezzatino di manzo per me, per favore !

    Je suis toujours fascinée de le voir parler dans sa langue natale, ça peut sembler bizarre, mais je trouve ça sexy. 

    - Ne me regarde pas comme ça, si tu veux manger gattina ! 

    Je rigole nerveusement ! Je ne me vois pas quitter le restaurant avant même d’avoir commencé à manger, se serait vraiment inconvenant. 

    Chapitre 24

    Nous discutons tous les deux, de choses et d’autres, il me parle de l’Italie, à quel point c’est magnifique, il me parle de sa mère et de son enfance entre la France et l'Italie. Je bois ses paroles jusqu’à la fin du repas. J’ai gardé de la place pour le dessert que j’attends avec impatience. 

    - Oui ! Mille fois oui !

    La voix d’une hystérique résonne dans le bruit ambiant de l’endroit, Andrea se retourne et je me décale pour observer ce qu'il se passe derrière. Concentrée sur lui, toute la soirée, je n’avais pas regardé les autres clients. L’effroyable vérité me saute au visage, Ryan se relève pour prendre dans ses bras Olivia, qui vient d’accepter sa demande en mariage. 
    J’ai passé douze ans de ma vie avec lui, j’ai porté notre fille et il n’a jamais évoqué, ne serait-ce qu’une fois le mariage avec moi et elle, cette arriviste a réussi à lui faire poser le genou au sol ? C’est une blague. Sa blondasse dans les bras, son regard croise le mien puis il remarque Andrea et fronce les sourcils avant que sa future femme ne l’accapare une fois encore. 
    Je reste là, paralysé par la colère et fait un bond sur ma chaise lorsqu’Andrea pose sa main sur la mienne. 

    - Ça va ?

    Les larmes aux yeux, je m’enfuis loin de lui. Je me retrouve dehors, la température de la soirée me fait frissonner, mais je continue à marcher, loin. J’arrive à côté de la voiture d’Andrea, pourquoi je n’ai pas pris ma voiture, punaise !? Je me laisse glisser au sol. Un instant plus tard, l’Italien me rejoint. 

    - Allez, viens par-là, ne reste pas comme ça.

    De sa poigne d’acier, il me relève et me prend dans ses bras où je continue de sangloter.

    - Doucement, tesoro, ça va aller…

    Chapitre 24

    Sa main dans mes cheveux, il me réconforte, si bien que je finis par me demander pourquoi cette crise de larmes !? Au final, Ryan refait sa vie, moi aussi, je suis blessée qu’il n’ait jamais pensé à m’épouser, mais à la vue des circonstances actuelles, n’est-ce pas mieux comme ça ? Je me sens idiote, subitement, et plus encore d’avoir probablement mis Andrea mal à l’aise face à ma réaction. 

    - Je suis vraiment confuse d’être partie comme ça… 

    - Ne t’excuse pas, gattina, ta réaction est normale, ne t’en fais pas pour moi ! D’accord ? Si nous rentrions ? 

    - D’accord !

    Je n’ouvre pas la bouche de tout le trajet et Andrea ne tente pas d’avoir une conversation avec moi. Je suis consciente d’avoir jeté un froid sur la soirée, qui avait pourtant bien commencé. Il se stationne auprès de ma voiture. 

    - Tu veux monter manger le dessert ? 

    Quand je pense que sa demande est salace, il me présente en fait deux morceaux d'aluminiums qui sentent super bon le tiramisù ! J’éclate de rire.

    - Quoi !? Je n’allais certainement pas passer à côté de cette merveille ! Et littéralement, ça veut dire “tire-moi en l’air”, parfait pour toi, ça te remontera le moral ! 

    - Bien ! Allons manger le dessert ! 

    Dans son appartement, il pose les deux parts dans sa cuisine et je le rejoins timidement.

    Chapitre 24

    - Je suis sincèrement désolée… 

    - Pourquoi t’excuses-tu gattina ?

    - Je n’aurais jamais dû avoir ce genre de réaction… Je me fiche de ce que fait Ryan de sa vie…

    - Mais tu as été blessé qu’il ne t’ai jamais demandé même après tout ce temps avec lui… 

    Je me contente de hocher la tête pour répondre.

    - Et c’est normal, tu as passé une grande partie de ta vie avec cet homme. Sache que tu ne m’as pas blessé. 

    - Merci Andrea.

    Il est vraiment la meilleure personne sur terre, compréhensif et adorable. Je finis emprisonnée dans ses bras, j’y suis tellement bien ! Andrea embrasse doucement ma tempe avant de me donner une fourchette.


     


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  • Mercredi 27 Mars

    Je me retrouve dans sa cuisine, une fourchette à la main, à picorer mon gâteau avec délice. Andrea est descendu un moment avec son chien et lorsqu’il arrive, je suis prise en flagrant délit en train de manger sa part. 

    - Que vois-je ? Ti ho visto piccola ladra ! 

    En quelques pas, il se retrouve dans mon dos et chuchote à mon oreille.

    - J’accepterai tout de toi, mais jamais que tu me voles mon tiramisù, vilaine fille ! 

    Son souffle dans ma nuque me fait tout poser. Je peux sentir son corps tendu dans mon dos, sa bouche s’approche de mon cou pour y déposer un baiser. C’est une explosion de sensation à l’intérieur de moi. 

    - Pardonne-moi ! Je n’ai pas su m’arrêter ! 

    Il s’esclaffe dans mon dos.

    - Je vois ça ! Et qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger comme dessert maintenant ?! 

    C’est à mon tour de rigoler. Je tente de bouger, mais Andrea me bloque pour que je reste dos à lui.

    - Laisse-moi me retourner… tu sais bien que je n’aime pas ne pas te voir…

    Il n’en fait rien et se colle plus à moi, sa bouche dans ma nuque. 

    Chapitre 25

    - C’est toujours moi tesoro, je ne te ferai jamais de mal. 

    Je tremble de désir, mais un peu de peur aussi. Il me fait rester dans cette position un moment avant de relâcher la pression et de me faire pivoter face à lui. Je respire de nouveau. 

    - Tu vois, c’est toujours moi ! Il n’y a que nous ! 

    - Je sais, mais je préfère te voir… 

    Un sourire sincère sur les lèvres, nous nous embrassons avec beaucoup de passion. Je commence à ouvrir sa chemise pour tomber sur son corps bâti comme un dieu et son vilain bandage.

    - Ça va ta blessure ?

    - Oui, ne t’en fais pas ! 

    Je m’essouffle tant ma bouche à soif de la sienne. Il retire ma robe et je me retrouve en sous-vêtements devant lui, je le vois déglutir, son regard affamé m'électrise. La seconde d’après je suis dans ses bras, il me porte jusqu’à son grand lit. 
    Je finis par être nue comme un ver, toujours un peu gênée, son boxer sur les hanches, il se met à genoux devant moi et me lèche comme si j’étais la meilleure friandise du monde. 
    Je me contorsionne, mais ne bouge pas d’un millimètre, emprisonnée entre ses grandes mains. Andrea me fait pousser un cri, tremblante de plaisir, je me remets doucement. Nos lèvres soudées, il me prend tendrement. Ses va-et-vient doux et puissants ont raison de moi au bout de plusieurs minutes, me faisant jouir une fois encore.

    Chapitre 25

    /!\ Image bonus - soft /!\

    Enlacés, sa bouche embrasse le haut de mon crâne, je trouve ça tellement mignon. Andrea se lève un moment puis me rejoint. Il caresse du bout des doigts mon corps me provoquant quelques frissons. 
    Ses doigts dans les sillons de ma peau, il frôle chaque vergeture et enfin la cicatrice de ma césarienne. Je me lève d’un bond du lit.

    Aspetta ! Dove vai ? 

    Je me réfugie, sans répondre, dans sa salle de bain. Les souvenirs douloureux refont surface, m’arrachant quelques larmes. Enfermée depuis un moment, je ressors et découvre mon italien en survêtement dans son salon. 

    Vienigattina !

    Je m’exécute, mais je suis toujours totalement nue. Son torse chaud me réchauffe.

    - J'ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?

    Je n’ose pas lui répondre et me détache de son étreinte. 

    - J’ai froid, je vais enfiler un truc. 

    J’entends ses pas dans mon dos, il me suit jusque dans sa chambre où je remets mes sous-vêtements. 

    Tesoro, dis-moi ce qu’il y a ? Per favore ! 

    Les mots restent bloqués au fond de ma gorge, aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas assimilé ce fait. 

    - C’est sont tes cicatrices le problème ? 

    Chapitre 25

    Je hoche la tête.

    - Elles sont à peine visibles, et elles ne me dérangent pas, je ne pensais pas que ça te bouleverserait autant que je les remarque, scusami gattina. 

    - Ce n’est pas ça le problème… 

    Son regard soucieux, il s’avance encore. 

    - Ce ne sont pas les cicatrices extérieures qui me dérangent, ce sont celles qu’on ne voit pas… 

    Andrea s’empare de mon visage, un regard compatissant. 

    - Tu veux en parler ?

    En confiance avec lui, peu importe où nous mènera cette histoire, j’ai envie de me livrer. Cela fait des années que je n’en avais pas parlé. 

    - Il y a eu des complications pendant la césarienne d’Orlane. J’ai fait une hémorragie, on m’a retiré une de mes trompes. Quelques temps après sa naissance, je suis de nouveau tombée enceinte par accident… mais ce bébé n’était pas logé au bon endroit, j’ai fait une grossesse extra-utérine. Aujourd’hui, ma seconde trompe est abîmée, Ryan n’a jamais voulu qu’on tente d’avoir un second enfant après ça… je ne pourrais sûrement plus jamais porter la vie… 

    Les larmes coulent en silence le long de mes joues. Andrea me prend dans ses bras, si fort que ça me coupe la respiration. 

    Chapitre 25

    - Tesoro, je suis désolé 

    - C'est rien, je me suis faîtes une raison, mais chaque fois que j’en reparle ça me replonge dans tout ça… 

    - Pour moi ça ne change rien, tu es toujours toi !

    - Je suis une demi-femme… 

    Son regard noir est de retour, je me fais toute petite. 

    - Ne dis plus jamais cela, tu n’es pas une demi-femme. Être une femme ne se résume pas à enfanter, ce que tu as déjà fait par ailleurs.

    - Orlane est la fille de Ryan, je suis jeune… quel homme voudrait d’une femme qui ne peut lui donner d’enfants ? 

    Les mots ont dépassé ma pensée. Andrea me relâche et je devine à ses yeux qu’il est blessé. Profondément. Si bien qu’il quitte la pièce. En sous-vêtements, je me retrouve comme une idiote dans sa chambre. Je me rhabille lorsque j’entends la porte de chez lui claquer. 
    Il est tard, je dois partir et j’ai peur de me retrouver face à Andrea, alors comme une lâche, je fuis et rentre chez moi. Sans dire au revoir, sans explication. 

    Chapitre 25



    Jeudi 28 Mars

    En rentrant hier soir, je n’ai pas échappé aux questions de Juliet sur ma soirée. Je lui ai tout raconté. Je me suis même fait sermonner pour avoir osée dire de telles choses et d’être partie sans demander mon reste. 
    J’arrive du boulot, fatiguée de ma journée, stressé de retrouver Andrea après m’être enfuie. La boule au ventre, je pénètre dans la maison. 

    Mamma !! 

    Salut mon cœur ! Tu as passé une bonne journée ? 

    - Ouais ! 

    Elle hausse les épaules en répondant puis me regarde avec intensité.

    - Maman, je crois qu’Andrea est triste, peut-être que tu lui manques déjà !! Viens ! 

    Mise devant le fait accompli par ma propre fille, sa petite main dans la mienne, elle me traîne jusqu’à Andrea, dans le jardin avec Ryuk. 

    - Viens Ryuk, on doit les laisser tous seuls ! 

    Je reste stupéfaite de l’attitude d’Orlane, elle est si mature qu’à côté d’elle, j’ai vraiment la sensation d’avoir eu un comportement puéril. 

    Chapitre 25

    - Lexie ! 

    - Andrea ! 

    Nous nous scrutons, savoir qui de nous deux fera le premier pas vers l’autre. Ça devrait être moi et contre toute attente, c’est lui. 

    - Je n’aurais jamais dû te laisser seule… 

    - Et moi, je n’aurais jamais dû m’en aller en douce… je suis désolée. 

    Tout sourire, il s’approche de moi et capture ma bouche.

    - Je t’ai blessé, je le sais… 

    - Oui… moi je te veux amore mio, je m’en fous du reste. Et que tu puisses penser à un autre homme que moi ou bien que je te rejetterai à cause de ça m’a blessé. Je te l’ai dit, j’accepterai tout de toi, mais pas que tu voles mon tiramisù ! 

    Chapitre 25

    J’explose de rire, les larmes aux yeux, je suis dans un ascenseur émotionnel. Andrea me vole un baiser langoureux, il n’y a que lui et moi dans mon jardin le reste n’est que futilité. Pourquoi je voudrais chercher un autre homme quand lui me donne déjà tout ce dont j’ai besoin ? Ma réaction était vraiment pathétique. Nous rentrons et Orlane nous saute dessus.

    - Andrea va manger avec nous alors ce soir ? 

    - Si ça peut te faire plaisir et qu’il n’a rien de prévu, oui !

    - Si, principessa, je vais manger avec vous ! 

    Ma fille est heureuse, il en faut vraiment peu pour la contenter, ce lien qu’elle a avec Andrea me met du baume au cœur. 

    - Et tu vas dormir avec maman après ? 

    Andrea manque de s'étouffer, je reste bouche bée pendant qu’elle nous regarde à tour de rôle.

    - Principessachi va piano, va sano e va lontano !

    Elle arque un sourcil, je souris en entendant le fameux proverbe et il continue de parler avec Orlane.

    Chapitre 25

    - Ça veut dire quoi ?

    - Ça veut dire qu’il faut savoir apprécier les choses et ne pas se précipiter !

    - Ah d’accord ! 

    Orlane met la table et nous mangeons ensemble, presque comme une famille, je prends plaisir à parler avec Andrea plutôt qu’à rester dans mon éternel mutisme et lorsque ma fille a fini son repas, il s’occupe même d’aller la coucher. 

    Nous nous retrouvons tous seuls dans mon salon et immédiatement, il s’empare de moi pour m’embrasser avec tendresse. 

    - Je sais que tu ne voulais pas en parler à Orlane… tu n’es pas trop angoissé à l’idée qu’elle en sache plus qu’on ne pensait ? 

    - Honnêtement, si un peu… mais j’ai confiance en toi… je veux que ça fonctionne… 

    Aussi étonnant que ça puisse paraître, je suis sûre d’Andrea et j’ai envie d’aller plus loin avec lui. Surpris par mes paroles, il ne trouve rien à dire, mais sa bouche sur la mienne en dit déjà beaucoup plus que tous les mots du monde.


     


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  • Samedi 30 Mars

    _Andrea

    Le jour est à peine levé, il est seulement 7h du matin et je suis déjà en train de promener Ryuk. L’air est frais et je regrette de ne pas avoir mis un truc plus épais. Mon chien renifle chaque buisson et cailloux qu’il rencontre pour marquer son territoire, je le presse un peu pour que je puisse regagner mon lit et la femme qui y dort encore. 

    Au souvenir de ses propos jeudi soir, avant de partir, un sourire ravi se dessine automatiquement sur mon visage. Tellement heureux qu’elle veuille nous donner une chance, malgré notre relation naissante. 

    En silence, je passe la porte d’entrée, retire le harnais de mon chien, mes vêtements et me glisse contre son corps endormi.

    - Mon dieu, Andrea tu es gelé ! 

    Sa voix rauque, légèrement endormie, Lexie fait un bond ce qui me pousse à rire.

    - Scusami tesoro !

    - Hum… T’étais où ?

    - En promenade, je ne voulais pas te réveiller.

    - Et bien, c’est raté ! 

    Chapitre 26

    Lexie est arrivé tard hier soir, exténuée et mélancolique, je l’ai laissé se coucher. À peine était-elle allongée qu’elle dormait déjà. 
    Je sais très bien ce qui la tracasse, c’est la première fois qu’elle n’aura pas sa fille pour son anniversaire, c’est un coup dur pour cette maman fusionnelle. 

    Tel un félin, elle s’étire et son corps se serre contre le mien, ses petites mains baladeuses effleurent ma peau, je suis déjà en train de durcir. Elle m’embrasse doucement avant de chuchoter.

    - J’ai vraiment très envie de toi !

    Sa témérité me fait bander de plus belle. Ses doigts longilignes saisissent mon sexe avec fermeté et savent très bien comment s’y prendre pour me donner du plaisir. Soudain, son corps glisse et sa bouche en forme de petit cœur m’avale tout entier.

    Oh cazzo ! 

    C’est tellement bon qu’un gémissement s’échappe de ma bouche. Elle s’arrête, paraît d’un regard tel un requin avide d’une nouvelle proie, la jolie brune s’empare d’une capote dans ma table de chevet et monte à califourchon sur mes hanches. Ce matin, Lexie se montre sauvage et ça me plaît énormément. 

    Chapitre 26

    /!\ Images bonus - Soft /!\

    - Tu es tellement belle quand tu es sûre de toi, gattina !!

    Ses deux pommettes rougissent en concert, la rendant encore plus délicieuse. À son propre rythme, elle me chevauche, gémissant à en perdre haleine. Je m’accroche à ses hanches, sa bouche dévore la mienne. 
    En sueur, ma douce trouve son plaisir une bonne fois pour toute et je la rejoins dans son état d’extrême béatitude. 

    La pizza que j’ai commandée ne devrait plus tarder à arriver. Lexie s’est isolée quelques minutes pour appeler Orlane et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Elle me retrouve toute triste, les larmes aux bords des yeux.

    - Tesoro, ne soit pas si triste, tu la verras demain ! 

    - Je sais, mais… c’est aujourd’hui qu’elle a 8 ans… 

    Je peux très bien la comprendre. Se rajoute à ça le fait qu’elle pense ne plus jamais pouvoir avoir d’enfants, Orlane restera son petit bébé. Je la prends dans mes bras, c’est la seule chose que je puisse faire. Ça sonne et je vais chercher notre repas. 

    Je vois Lexie repliée sur elle-même, le regard dans le vide. 

    - Si on sortait prendre l’air ! Tu ne vas pas rester comme ça !

    Chapitre 26

    - Tu as raison… la vie continue, il faut que j’arrête d’être trop sur son dos mais tu sais qu’Orlane c’est…

    - Je sais. Je suis certain qu’elle s’amuse, tu ne peux effectivement pas rester toute la journée à broyer du noir ! 

    Reboostée, elle me rejoint et nous descendons à la voiture avec Ryuk. 

    Après ma douche, je retrouve Lexie sur le canapé, un de mes t-shirt, une petite culotte et des chaussettes en pilou en guise de tenue. Elle me sourit et je le lui rends avant de la rejoindre. Mes mains effleurent ses jambes nues et douces, il y a longtemps que ma tête et mon corps ne s’étaient pas sentis aussi agréablement bien. 
    Je lance un film et mia rosa vient se blottir tout contre moi. Éreinté, je m’endors en plein film, ce qui ne m’arrive pas très souvent. 

    - Andrea ? Andrea !!

    - Quoi ?

    Je me réveille d’un bond, Lexie se gausse de la situation. 

    - Viens te coucher, le film est fini ! 

    Chapitre 26

    Je me lève, mais le problème, c’est que maintenant, je ne suis plus fatigué et elle le sait, car je peux apercevoir ses joues virer au rouge cerise. Ma libido est digne d’un adolescent de 18 ans, c’est consternant, surtout à mon âge ! 
    L’air de rien, Lexie se sauve ; inutilement, puisque je la rattrape par sa petite culotte avant même qu’elle n’ait le temps d’arriver devant la chambre. Mon bassin collé au sien, elle pousse un petit cri de surprise, si elle voulait faire semblant de ne pas avoir compris il y quelques secondes, maintenant, le message est clair, je la veux. J’avance à petits pas, poussant Lexie un peu plus, jusqu’à l’acculer contre la porte. Picorant la peau sensible de sa nuque, elle s’apaise et se détend contre mon torse.

    - Ferme les yeux, tesoro il n’y a que moi, que nous… 

    Obéissante, elle m’écoute. J’empoigne le bas du t-shirt qu’elle porte et lui retire, me laissant le plaisir d’embrasser son dos jusqu’à ses fesses que je dénude aussitôt. 
    J'agrippe son petit cul rebondi et la plaque vivement contre le bois avant de chuchoter à son oreille.

    - Je te veux comme ça, contre ma porte, me laisseras-tu faire ? 

    - Oui !

    - Parce que tu en as envie ou parce que je te le demande ? 

    - Un peu des deux…

    - Laisse-moi m’occuper de toi et tu me supplieras parce que tu en meurs d’envie… Retourne-toi, gattina !

    Chapitre 26

    Ses grands yeux posés sur moi, je la trouve toujours d’une beauté à couper le souffle. Je l’embrasse frénétiquement pendant que mes doigts s’occupent de la combler. Le souffle court, gémissante, elle veille à ce que moi aussi, j’y trouve mon plaisir. Avant de basculer totalement dans le néant, je m’arrête et ouvre la porte de la pièce, sous le regard étonné de Lexie qui comprend ce que je fais en atteignant ma table de chevet. 
    Rouge de plaisir, elle retire ses chaussettes pendant que j’enfile cette maudite capote avant de me rapprocher. Elle ferme la porte dans son dos et je m’emploie à continuer nos préliminaires quand Lexie finit par lâcher haletante :

    - Je t’en prie, je te veux…

    - Retourne-toi alors, tesoro ! 

    Hésitante, la mia rosa s'exécute et tend son derrière semblable à une pêche, juteuse et pulpeuse, contre moi. Je ne me fais pas prier pour la posséder, mais toujours en délicatesse, et quand je sens cette partie d’elle qui abdique enfin, je la prends avec fougue. Lexie s’affirme par ses plaintes de plaisir. 

    - Cazzo, quanto sei bella quando vieni tesoro ! 

    Je me laisse aller peu après elle, essoufflés, j’embrasse sa peau moite et la soutiens pour ne pas qu’elle tombe. 

    Chapitre 26

     

    Dimanche 31 Mars

    Alanguis, nous regagnons le lit, il est plus de minuit quand je regarde l’horloge, Lexie est harassée et accueil le sommeil avec bienveillance, quant à moi, je tourne en rond pendant un moment. Je finis par me lever et marche jusqu’à ma bibliothèque puis saisis le livre que je veux, le plus important de tous. 
    D’humeur morose, je regarde la photo, deux sourires étincelants, deux visages heureux de vivre. J’ai parfois voulu les rejoindre, mais depuis que Lexie et Orlane sont entrées dans ma vie, cette idée me quitte peu à peu. 

    Voi due mi mancate moltoti amo amore mio 

    J’embrasse tout de même la photo des plus belles personnes à jamais dans mon cœur, une larme aux yeux. 

    - Andrea ?

    La douce voix de Lexie m’effraie si bien que je referme rapidement le livre.

    - Si, tesoro, che cosa c’e ? 

    - J’ai froid, qu’est-ce que tu fais ?

    Chapitre 26

    Je repose le bouquin sous le regard inquisiteur de la jolie brune. Elle s’est confiée à moi sur des choses compliquées pour elle, alors pourquoi n’ai-je pas réussi à lui livrer mes secrets aussi ? Lexie est pourtant aujourd’hui la femme pour qui mon coeur bat… mais je n’arrive pas à dire les mots. 

    - J’arrive !

    Je m’empare de son corps et la dépose sur le lit avant de me blottir contre elle. C’est tardivement que je trouve enfin le sommeil. 

    Réglé comme une horloge, c’est aux aurores que je me réveille. Malgré la fatigue, je me lève, je dois sortir Ryuk et autant le faire pendant que ma jolie rose dort encore. Sans faire de bruit, je quitte le lit et m’habille. Mon chien est dans tous ses états, il sait que c'est l'heure de la promenade et n’attend que ça ! 
     
    Ce matin, j’en profite pour courir aussi, j’ai besoin de me défouler. Une multitude de choses fusent dans ma tête. Lorsque le soleil commence à vraiment se lever, nous rentrons, fatigués de notre séance sportive matinale. Quand je pense que Lexie est encore endormie, elle m’attend au milieu de la cuisine. Les yeux légèrement rouges.

    Chapitre 26

    - Perché piangigattina ?

    - Je ne pleure pas…

    - Tu es certaine ? Qu’est-ce que tu fais ? Où tu vas comme ça ?

    - Ryan a appelé, il me ramène Orlane ce matin, je dois rentrer…

    - Tu dois être contente ? 

    Je m’approche d’elle et elle recule l’espace d’une seconde, je sens que quelque chose ne va pas, mais finalement elle s’approche et m’embrasse, je me dis que je me fais des idées. 

    - Je dois vraiment y aller.

    Lexie s’échappe de ma prise aussi rapidement que du gibier apeuré par les chasseurs, mais je sais qu’elle est impatiente de retrouver Orlane, je ne lui en veux pas. Dans mon salon, je range mon livre favori correctement, dans la précipitation, je l’avais visiblement mal remis cette nuit. 


     


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  • Dimanche 31 Mars

    Complètement vidée par la séance torride avec mon italien, je n’ai pas tergiversé trois heures une fois allongée sur son lit. Si bien que je me suis endormie complètement nue, alors quand je commence à avoir froid, je me réveille.
    Andrea est absent, mais de la lumière vient du salon, je ramasse ma culotte et l’enfile ainsi que le t-shirt blanc que j’ai piqué dans ses affaires plus tôt. De l’embrasure de la porte, je le vois, un livre entre les mains.

    Voi due mi mancate moltoti amo amore mio 

    Il embrasse quelque chose à l’intérieur du bouquin. 

    - Andrea ?

    Alarmé par ma voix enrouée, il sursaute et referme l’ouvrage si rapidement que je me demande tout simplement de quoi il s’agit. 

    - Si, tesoroche cosa c’e ? 

    - J’ai froid, qu’est-ce que tu fais ?

    Chapitre 27

    Il le range parmi tous les autres sur la bibliothèque et ma curiosité me pousse à me demander ce qu’il cache là-dedans.

    - J’arrive !

    Comme si j’étais une simple feuille, il me soulève et me ramène dans son plumard, froid maintenant, mais Andrea se colle contre moi et réchauffée je reprends enfin ma nuit. 

    La lueur de l'aube passe à travers les fins rideaux de sa chambre et c’est dans un lit désespérément vide et froid que je me réveille une fois de plus. 
    L’appartement est silencieux, je devine qu’il est parti promener son chien. Je me fais couler un café et lorsque j’arrive dans le salon pour m’affaler dans le canapé, le souvenir de la scène de cette nuit me revient.

    Décidée, je pose la tasse sur la petite table et regarde chaque livre, l’un d’eux attire mon regard une fois encore « Il tempo che vorrei ». J’hésite une petite seconde à fouiller dans les affaires d’Andrea avant d’envoyer au diable mon idiote de conscience. Je n’ai besoin d’ouvrir que la couverture pour découvrir ce qu’il cache. Une photo. 

    Chapitre 27

    Je crois que mon cœur s’arrête un moment. La femme brune est si jolie, très joyeuse et la petite fille qu’elle tient dans ses bras ne doit pas avoir plus de deux ou trois ans. Elle ressemble à la femme, mais aussi à l’homme de qui je partage la couche en ce moment. 
    À côté de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert que Ryan me trompait, c’est cent fois pire. Me faire avoir une fois… c’était déjà douloureux, mais me rendre compte que ce beau parleur s’est moqué de moi depuis le début, me laisse un goût amer dans la bouche. Je claque la couverture et repose son fichu bouquin à sa place. 
    Je me retiens, mais je finis par fondre en larmes, qu’elle stupide fille j’ai été. Mon café refroidit a vu d’œil sur la table, mais je ne peux plus rien avaler maintenant au risque de vomir. Il a bien dû s’amuser de moi, avec ses belles paroles et ses actes digne d’un chevalier blanc. Au lieu de ça, il est comme tous les autres, un perfide menteur, profiteur. Je l’ai laissé m’avoir, j’avais confiance en lui… 

    En quatrième vitesse, je m’habille et fais les cent pas dans sa cuisine. Je tente de sécher mes larmes, je ne veux pas qu’il sache que je suis au courant, je refuse de lui laisser l’occasion de s’excuser prétextant mille mensonges une fois encore. Andrea arrive soudain.

    - Perché piangigattina ?

    Prise au dépourvu, je nie.

    - Je ne pleure pas…

    - Tu es certaine ? Qu’est-ce que tu fais ? Où tu vas comme ça ?

    Chapitre 27

    Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je débite un mensonge, visiblement moi aussi, je peux le faire.

    - Ryan a appelé, il me ramène Orlane ce matin, je dois rentrer…

    - Tu dois être contente ? 

    Un sourire affiché, Andrea s’approche de moi pour m’embrasser lorsque instinctivement, je recule. Je me fais violence et l’embrasse avant qu’il ne se pose trop de questions. 

    - Je dois vraiment y aller.

    Je m’enfuis, sans me retourner, puis regagne ma voiture. Je prends la route, j’arrive chez moi et une fois dans ma bulle, je disjoncte. 
    Je suis en colère, contre lui, aussi contre Juliet, mais surtout contre moi. Je savais, au fond de moi, que tous les mecs étaient pareils et qu’il allait trouver le moyen de me blesser. 

    Ryan arrive en fin de journée comme d’habitude. Orlane me serre dans ses bras et je lui souhaite de nouveau un joyeux anniversaire.

    - Ton cadeau est dans ta chambre ma chérie, vas-y, je dois parler avec papa. 

    Sa façon autoritaire, de poser les yeux sur moi me fait frémir, mais je n’ai pas le choix.

    - Est-ce que tu pourrais récupérer Orlane cette semaine ? 

    - Ton nouveau petit ami ne peut pas se charger de le faire ? Ce n’est pas son boulot ? 

    Chapitre 27

    Enfonce bien le couteau dans la plaie, espèce de vaurien.

    - Il a un empêchement et… ce n’est pas mon petit ami.

    - Ah bon ? Mercredi, pourtant, vous aviez l’air proche… 

    Non mais je rêve. Pas aussi proche que lui à genoux devant cette blonde arriviste, voleuse de mec. 

    - Il m’a invité, ça s’arrête là. Félicitations pour votre mariage prochain d’ailleurs…

    Un demi-sourire satisfait naît sur son visage. 

    - Pourras-tu récupérer Orlane ?

    - Olivia le fera avec plaisir. Tu n’y vois aucun problème ? 

    Ai-je le choix ? Une moue morne pour expression, j'acquiesce. Notre fille redescend en courant.

    - Un karaoké, c’est trop cool ! Merci maman ! 

    - Contente que ça te plaise ! Orlane, c’est… Olivia qui viendra te chercher cette semaine à l’école.

    - Andrea ne vient plus ? Mais…

    - Il n’est pas disponible d’accord, fais un bisou à papa, il doit s’en aller.

    Chapitre 27

    Je coupe court à la discussion avec Orlane avant qu’elle ne dise un truc regrettable devant Ryan… si elle ne l’a pas déjà dit chez lui. Mon dieu, je savais que la mettre dans la confidence était une erreur. 

    Mon ex s’en va, me laissant avec une petite fille au regard examinateur. Elle me suit jusque dans notre cuisine où le repas est en train de réchauffer doucement.

    - Mais maman, Andrea a dit vendredi qu’il viendrait me chercher…

    - Oui et bien il ne peut plus. 

    - Mais maman, tu vas être triste de ne plus le voir alors…

    - Ça suffit maintenant, arrête avec Andrea, attends-toi à ne plus le voir.

    Ce hurlement terrifiant qui sort de ma bouche, pousse Orlane à sursauter. De grands yeux ébahis posés sur moi, elle s’enfuit dans sa chambre à toute vitesse. Je me déteste d’avoir réagi comme ça et la retrouve dans son antre.

    - Je suis désolée ma puce d’avoir crié.

    - Pourquoi tu as dit que je ne verrais plus Andrea ?

    - Écoute c’est compliqué Orlane, je t’en prie n’en rajoute pas d’accord. 

    C’est avec un câlin que je console ma fille et par la même occasion moi-même. 

    Chapitre 27

    Quand la maison est calme, j’appelle Andrea. Le cœur battant à vive allure, il décroche si vite que ça me laisse sans voix l’espace d’un instant.

    - Salut tesoro ! 

    - Salut.

    - Tout va bien ?

    - Très. Je voulais te dire que… Ryan a insisté pour récupérer Orlane cette semaine alors… 

    - Ah. Mais…

    - Je te paierais évidemment, ne t’en fais pas.

    - L’argent n’est pas le problème. Quand est-ce qu’on se revoit, gattina, tu es partie ce matin si vite que…

    - Je ne sais pas, on verra le moment venu d’accord, je te laisse, je suis occupée.

    - Ok. Buonanottetesoro.

    - Bonne nuit. 

    Chapitre 27

    Je raccroche et me laisse mourir sur mon lit. Bon sang, je pensais vraiment qu’il était différent, qu’il allait me faire oublier Ryan et sa trahison, j’avais même envie de faire un bout de chemin avec lui. Oui, j’ai osé penser à ça, j’ai osé le lui dire, je me suis confiée sur mes blessures, mes peurs et ce bâtard mène une double vie.
    Je refuse de le laisser jouer encore comme ça avec moi, j’ai besoin de digérer, mais je vais finir par mettre un terme à son petit jeu. 



    Lundi 1er Avril

    Je pars un peu plus tôt de la librairie et m’arrête chez Ryan pour récupérer ma fille. Supplice sur supplice, c’est Olivia qui vient m’ouvrir la porte. Merci l’univers de me pisser un peu plus dessus. 

    - Bonjour Lexie ! Orlane, ma chérie ta maman est là ! 

    À quel moment elle appelle ma fille sa chérie ? Je l’ai porté pendant neuf mois, elle m’a coûté quinze kilos supplémentaire, une de mes trompes de Fallope et des années de sommeil, en aucun cas, je n’ai envie de la voir s’approprier ouvertement mon enfant, la chair de ma chair. 

    - Bonjour Olivia. 

    - J’ai été ravie de pouvoir garder Orlane avec nous !

    Super, cool, qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce qu’elle pense. Ryan arrive avec Orlane, à ce que je vois, il a fini les heures tardives au bureau. 

    Chapitre 27

    - Maman, t’as vu, j’ai fait un poisson d’Avril avec Olivia ! 

    - Super ma chérie, tu viens, on doit rentrer, manger et tout ça !

    - Oh ! Orlane a déjà pris une douche et je l’ai fait manger.

    Mais elle ne peut pas s’empêcher d’être parfaite cette pétasse ?! Je souris poliment, Ryan la couve du regard et je comprends ce qu’a dit Orlane en parlant de regards “amoureux”, il est clair aujourd’hui que ça fait une éternité qu’il ne m’a pas regardé comme cela. Ça m’écorche la bouche, mais je le fais par politesse.

    - Merci Olivia ! 

    Orlane embrasse son père et la blondasse et nous pouvons enfin nous casser de cet endroit. Je peux respirer de nouveau. Quand nous arrivons, Orlane saute de la voiture et file en direction de la porte d’entrée. 
    Alors que j’ouvre, des phares m’éblouissent, je panique avant de voir que c’est Juliet qui sort de la voiture. 

    - Salut les filles, alors on n’est pas contente de voir Juju ?

    Comme d’habitude, elle a encore changé de look, mais je suis heureuse de la voir débarquer à l’improviste. 


     


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  • Lundi 1er Avril

    J’invite ma meilleure amie à entrer avec nous. Orlane est très contente de la voir et lui montre le poisson qu’elle a fait avec Olivia, pardon, la parfaite Olivia. Juliet me regarde, étonnée, mais je ne dis rien de plus. 
    Puisque ma fille est déjà prête, je l’amène se coucher, une histoire et au lit. Juliet est affalée sur mon canapé.

    - Alors ma poule, ça fait trop longtemps qu’on s’est pas parlé ! 

    Oui, depuis mercredi dernier, une éternité pour Juliet. 

    - Comment ça se fait que G.I. Joe ne soit pas là ?

    - Il est indisponible, Ryan, enfin Olivia récupère Orlane. 

    - Oh ma pauvre, la galère de devoir aller chercher ta fille là-bas, ça va ?

    - T’inquiètes, je vais m’y faire, pas le choix, maintenant qu’ils vont se marier…

    - Ouais et avec ton italien alors ? Toujours le parfait amour ?

    Le blanc entre nous ne laisse aucun doute sur le malaise qui m’entoure.

    - Vas-y balance chérie, qu’est-ce qu’il y a ?

    Chapitre 28

    J’explose en sanglots ce qui alarme Juliet.

    Oula, ma belle, qu’est-ce qu’il se passe ? Tu me fais peur.

    - Il a une double vie…

    - Pardon ?

    - J’ai trouvé une photo qu’il cache dans un livre d’une femme et d’une fille… il a une double vie, je te dis.

    - Attends Lexie, tu as peut-être tiré des conclusions trop vite…

    - Écoute, cette petite fille était un parfait mélange d’elle et de lui, je doute que ce soit une simple coïncidence. 

    - Il t’a dit lui-même de quoi il s’agissait ?

    - Non… 

    - Tu lui as demandé des explications ?

    - Non…

    - Alors pourquoi tu es là en train de pleurer sur ton sort, tu ne sais pas de quoi il en retourne.

    Pour que comme Ryan, il fasse l’anguille et se dérobe à coups de belles paroles, de belles excuses ? C’est inutile.

    Chapitre 28

    - Tu crois qu’il va me dire la vérité ? Je préfère encore ne plus avoir à faire à lui.

    - Tu abuses Lexie, ce mec est vraiment un ange avec vous, je suis prête à casser toutes les gueules qu’il faut pour toi, mais là, je te le dis, tu dois discuter avec lui. 

    - Juliet, je lui ai confié la chose la plus douloureuse pour moi, si ce n’était pas ce que je pense pourquoi il n’a pas lui aussi décidé de me faire part de ses secrets ?

    - Pas l’envie d’en rajouter une couche, pas le bon moment, pas le courage… pour une multitude de raisons Lexie, tu le sais toi-même quand on est blessé on met du temps à accorder notre confiance à quelqu’un… 

    Je ne réponds rien. Je voudrais la croire, mais mon esprit se met en mode “alerte”, je refuse d’être encore une fois ridiculisé par un mec. 

    - Vraiment, Lexie, ton attitude est puérile là ! Je dis ça autant pour toi que pour Orlane, tu ne voulais pas faire de peine à ta fille en lui enlevant Andrea, donc débrouille-toi pour que les non-dits entre vous cesse une bonne fois pour toute.

    - C’est bon, ce n’est pas moi qui cache des choses, c’est lui.

    Je n’ose pas lui dire qu’elle a peut-être raison et je campe sur mes positions.

    Chapitre 28

    - Tu sais que t’aurais pu être une super psy ?

    - Avec des patients bornés comme toi ? Ah non merci bien ma belle, j’ai suffisamment de boulot avec ton cas !

    - Je ne suis pas bornée, mais réaliste.

    - Je te donne deux jours pour lui parler, si ce n’est pas fait, t’aura à faire à moi.

    Comme si Juliet me faisait peur ! Elle risque d’être déçue parce que je ne vais pas l’appeler. Nous partageons un repas toutes les deux et elle s’en va. 

     

    Mercredi 3 Avril

    Ryan insiste pour me déposer Orlane à la maison, n’ayant pas la force de discuter, je cède. J’ai balayé d’un SMS la demande d’Andrea pour se voir hier, prétextant être beaucoup trop fatiguée et il n’a pas cherché à m’ennuyer plus.
    Je rentre chez moi, tout juste cinq minutes avant que mon ex et notre fille arrivent. L’éternelle routine de nos retrouvailles se met en place, bisous et câlin avant que je me retrouve seule avec Ryan.

    - Lexie, j’ai besoin d’un service.

    Interloquée, pour une fois que Ryan a besoin de quelque chose, je me demande de quoi il peut bien s’agir.

    - Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Je peux te laisser deux petits sacs, tu n‘auras qu’à les mettre dans ton garage.

    - Deux sacs ? Des sacs de quoi ?

    - Lexie, ma douce, ne pose pas trop de questions… 

    Un pas vers moi, je recule. 

    - Des sacs de quoi, Ryan ?

    - Pitié range ça dans ton garage et tu n’en entendras plus parler… En souvenirs du bon vieux temps, Lexie chérie, tu peux faire ça pour moi ?

    Chapitre 28

    Sa main tendue caresse ma joue, je frissonne, il y a tellement longtemps que Ryan n’a pas eu un geste tendre envers moi que je cède.

    - Bon… d’accord.

    - Tu es parfaite.

    Il dépose un baiser sur mon front, comme avant. Je sens mon cœur battre à toute vitesse, mais je me souviens bien vite qu’il a demandé la main d’Olivia. 
    Ryan dépose ses sacs dans mon garage, me remercie une nouvelle fois et disparaît dans la lueur du soir. Pendant ce temps-là, Orlane s’est installée sur le canapé avec un livre.

    - Je vais prendre une douche ma puce après on ira se coucher.

    - D’accord maman.

    Je me prélasse sous le jet d’eau chaude bien trop longtemps, j’en ai conscience, mais je me sens tellement bien ici que je pourrais rester des heures durant. Cependant, je n’oublie pas que ma fille doit aller à l’école demain matin, aussi, je décide de m’habiller pour aller la coucher.
    Toujours affalée sur le sofa, elle me regarde un sourire radieux sur les lèvres, que je m’empresse de lui rendre quand je sens dans mon dos une masse imposante.

    Come staitesoro ? 

    - OH MON DIEU !

    Chapitre 28

    Terrorisée, je sursaute, mon cœur rate un battement ou probablement dix. Je peine à retrouver mon calme pendant que ma fille se tord de rire. 

    - Qu’est-ce que tu fais-là ? Comment tu es entré ? J’ai failli avoir une attaque nom de dieu 

    - Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur ! Orlane m’a ouvert la porte.

    - Bon sang Orlane, je t’ai déjà dit de ne pas ouvrir la porte à n’importe qui…

    - Mais c’était Andrea, maman ! 

    - Peut-importe, tu ne dois plus jamais faire cela, tu m’as bien comprise ?

    - Je viens de le lui dire, gattina, ne sois pas trop dure avec elle… 

    Andrea parle assez bas, pour ne pas saper mon autorité, mais de quoi je me mêle ?

    - Oui, je sais, j’ai compris…

    Punaise à quoi bon éduquer ses enfants s’ils n’écoutent rien ? Je me pose vraiment la question. J’envoie ma fille au lit et regagne mon salon où Andrea m’y attend. Tremblante, incertaine, mal à l'aise, c’est comme ça que j’arrive devant lui. 

    - Qu’est-ce que tu fais ici ? 

    Chapitre 28

    Ma phrase reste froide, je vois qu’il a saisi. 

    - Tu me manquais… et puis j’ai eu la surprise d’avoir Juliet au téléphone, elle a dit que si d’ici mercredi je ne t’avais pas revue, je devais m’imposer, que visiblement nous avions des choses à nous dire.

    Quelle garce celle-là, ce n’est pas possible, je vais vraiment finir par me la faire. 

    - Tesoro

    - Pitié arrête avec tes “tesoro” et tes “gattina”, combien d’autres filles tu surnommes comme ça ? 

    - Lexie, je t’en prie, ne dis pas ça. 

    Je pouffe nerveusement avant de laisser sortir toute ma colère.

    - Cette fille sur la photo aussi tu l’appelles “tesoro” ou peut-être mieux “amore mio” n’est-ce pas ? Tu sais très bien à quel point j’ai souffert d’avoir été trahie par Ryan et tu n’as rien trouvé de mieux à faire que me séduire pour pouvoir à ton tour me planter un coup dans le dos, c’est horrible Andrea ce que tu fais… 

    Prête à surenchérir pour le pourrir plus encore, il me coupe violemment l’herbe sous le pied.

    - Lexie, elles sont mortes…

    Chapitre 28

    Sa révélation me fait cesser immédiatement mes paroles virulentes et je ne pipe pas mot. Qu’est-ce que j’ai fait ? C’est moi qui suis horrible… pas lui…

    - Mon dieu, je suis sincèrement désolée… 

    - C’était il y presque six ans maintenant, je conduisais, nous quittions la campagne Toscane pour rejoindre Florence, elles étaient côté passager, là où l’autre véhicule est entré en collision avec nous, avec une telle violence… Chiara, avait deux ans, elle n’a pas survécu à l’impact, ils disent qu’elle n’a pas souffert et ma femme, Sienna a terminé avec moi à l'hôpital, mais… elle était dans un état critique et n’a pas passé la nuit, elle n’aurait jamais supporté un monde sans notre fille de toute façon… et moi pendant ce temps, je dormais, mon corps s’était mis en veille automatiquement durant plusieurs mois… à mon réveil, j’étais tout seul, rempli de chagrin et de haine contre moi… 

    Ses yeux sont inondés de larmes, presque autant que les miens. J’hésite une seconde avant de le prendre dans mes bras. 

    - Alors oui, Lexie, je l’appelle encore Tesoro et Amore mio mais je t’en prie, ne m’en veux pas…

    - Je ne t’en veux pas… 

    Chapitre 28

    - Chiara aurait l’âge d’Orlane aujourd’hui… c’est certainement pour ça que je projette sur elle ce manque...

    - Je te demande pardon Andrea, c’est Juliet qui avait raison, j’aurais dû te demander au lieu d’en tirer ma propre interprétation...

    Nos fronts en contact, sa main effleure ma joue avec délicatesse avant qu’il ne me vole un tendre baiser. 

    - Tu es toute pardonnée, gattina ! Mais la prochaine fois, per favore, parle-moi, ne pars plus jamais avec la ferme intention de ne pas revenir. J’ai déjà perdu une femme que j’aimais, je ne veux pas te perdre toi aussi, amore mio ni toi, ni Orlane. 

    Est-ce que c’est sa façon de me dire qu’il nous aime aussi ? En tout cas, je respire de nouveau d’avoir à mes côtés Andrea. Ceci me servira de leçon, ne plus jamais faire de conclusions hâtives, et surtout parler avec lui, au lieu d’accumuler et imaginer des choses.


     


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