• Samedi 16 Mars

    C’est sur la demande d’Orlane que je suis venue retrouver Andrea. Elle voulait que quelqu'un veille sur lui comme nous veillons sur elle. Elle m’a même convaincu qu'il devait goûter mes lasagnes, car « elles sont trop bonnes ».
    Je dois dire que je n’ai pas hésité à suivre son conseil. Son père étant avec elle. Je sais qu’elle est sous bonne garde. C’est un mauvais amant, mais un bon père. 

    Voilà pourquoi je me retrouve dans cette salle de bain, en nage. Mon corps entier est un brasier qu’Andrea a allumé de ses baisers. Ryan n’a jamais su m’enflammer à ce point… je me retrouve confronté à des situations et des émotions qui me sont inconnues. 
    Je reste cloîtrée dans la salle d’eau pour laisser le temps à Andrea de reprendre ses esprits, il y a si longtemps qu’un homme n’avait pas eu un tel désir pour moi que s’en est effrayant. 

    Je finis par le rejoindre et m’installe à nouveau à ma place quand sa sonnette résonne. Un poil déçue qu’elle vienne stopper nos projets pour la soirée. Le bel Italien de lève en marmonnant des insultes et suis son chien jusqu’à la porte. Curieuse, je m’avance aussi.

    - Cosa ci fai qui a quest’ora ?

    - Je viens prendre de tes nouvelles du gland. 

    - Je vais bien, tu peux rentrer ! 

    Chapitre 19

    Je crois reconnaître le timbre de voix de son ami Matthew, qui se moque de lui en entrant dans son appartement.

    Cosa stai facendo ? Non sono solo, stronzo.

    Je tombe nez à nez avec la fameuse réplique de Rambo, son sourire angélique, ses cheveux blonds, il respire la bonne humeur et il ne porte ni arme, ni uniforme aujourd’hui.

    - Madame Foster ! Petit cachottier, je ne savais pas que tu avais une infirmière à domicile ! 

    - Bonsoir ! 

    Son regard passe sur moi bien trop longtemps pour que je me sente à l’aise, Andrea revient vers moi, un sourcil levé, son ami le réprimande.

    - On ne t’a pas dit de rester tranquille et de ne pas faire d’exercice ?

    - Matthew, stai zitto ! 

    - Quoi ? Et arrête de parla italiano, tu m’énerves ! 

    Je me fais toute petite derrière Andrea, je voudrais disparaître tellement j’ai honte, comme si ma mère m’avait pris sur le fait. Le blond regarde à nouveau son ami.

    - Il faut qu’on parle tous les deux !

    Chapitre 19

    Son air grave, l’italien se tourne vers moi. 

    - Pas maintenant, Matth, reviens demain. 

    - Faites en sorte qu’il reste tranquille, cette tête de pioche n’écoute jamais rien !

    - Oui, ne vous inquiétez pas. 

    - Pas la peine de me raccompagner ! Je connais le chemin ! 

    En quelques pas, il atteint la porte et nous nous retrouvons de nouveau seuls. Andrea souffle avant de poser ses yeux noisette sur mon corps et de me voler un baiser.

    - Tu devrais retourner t’allonger, je vais faire réchauffer les lasagnes ! 

    Sans broncher, il m’écoute et je regagne sa cuisine, je m’affaire à lui préparer le repas, enfin, je place le plat au four à température douce et j’attends. 

    Mes yeux fixent un point, mais je suis perdue dans un grand vide. Qu’est-ce que je fais ici ? Je devrais retourner à l'hôpital, veiller sur Orlane, pas batifoler dans les bras du bel Italien, je perds mon temps, je lui fais perdre son temps, tout ça ne va jamais rien amener de bon dans ma vie, il trouvera un moyen de me blesser comme l’a fait Ryan avant lui…

    Chapitre 19

    Je sursaute quand sa grande main s’empare de mon visage et qu’il butine ma bouche comme une abeille en quête de pollen. 

    - Je t’en prie, arrête de te torturer…

    - Je ne…

    - Tu as des larmes au bord des yeux, gattina 

    Je passe ma main pour me rendre compte qu’il dit vrai, son pouce frictionne doucement mes pommettes, son regard me supplie de lui accorder ma confiance totale, mais c’est beaucoup trop d’un coup. Le bip du four nous ramène au milieu de sa cuisine. 

    - Va t’asseoir, je m’occupe de tout ! 

    Dès la première bouchée, Andrea pousse un gémissement qui m’oblige à sourire comme une idiote. 

    - Delizioso ! 

    - Merci ! 

    - Ce qui les rend aussi exceptionnelles, c’est que tu les as faites pour moi ! 

    - Orlane a insisté pour que je te fasse ces lasagnes, elle a même insisté pour que je vienne veiller sur toi…

    - Cette petite est surprenante ! 

    Chapitre 19

    C’est ce que je me dis chaque jour qui passe. Une fois le repas terminé, je renvoie Andrea dans son lit et je range tout avant de faire sa vaisselle. Lorsque j’arrive dans sa chambre, il est entendu de tout son long, avec sa main, il me fait signe d’approcher. 

    - Je dois refaire tes soins et puis je rentrerai à la maison. 

    Je reviens alors avec tout ce dont j’ai besoin et malgré la vue de sa blessure qui m’écœure, je ne flanche pas et termine ma tâche. Je débarrasse les déchets puis m’approche pour déposer un baiser sur sa joue quand il me retient avec lui dans le lit.

    - Tu crois que je vais te laisser partir, gattina ? 

    - Qu’est-ce que tu fais ?

    - Hors de question que tu rentres chez toi, je te veux dans mon lit, tout près de moi, je veux pouvoir te serrer contre moi… 

    - Tu me séquestres ?

    - Seulement si tu en a envie ! Dis oui, per favore ! 

    Je me laisse séduire par ce bel Italien et décide de rester avec lui et cette nuit-là, je n’ai jamais aussi bien dormi que depuis des mois, peut-être même des années. Au chaud, dans ses bras, ses baisers me brûlant plus encore. 

    Chapitre 19

     


    Dimanche 17 Mars

    Je me lève d’un bond quand j’entends mon portable sonner au loin, Andrea dort toujours, paniquée, je tarde à mettre la main dessus, mais quand c’est le cas, je respire à nouveau en voyant la photo affichée.

    - Salut Juliet !

    - Ah ma beauté ! T’es à l’hosto ?

    - Euh… non ! 

    Je m'apprête à lui mentir quand elle me coupe dans mon élan.

    - Ben en tout cas, t’es pas chez toi puisque j’y suis. 

    Merde.

    - Je suis chez Andrea.

    - Pardon ?

    - Juliet t’a bien entendu, je suis chez Andrea…

    - J’espère que j’ai rien interrompu ? Je m’en voudrais tellement ! 

    - Si, mon sommeil, mais de toute façon, je vais partir, je dois aller voir Orlane, je te rejoins à la maison ! 

    - Ouais ça marche ! Passe le bonjour à G.I. Joe ! 

    Chapitre 19

    Je lève les yeux au ciel avant de raccrocher, Andrea me surprend en saisissant mon buste, son nez fouillant ma nuque au travers de ma chevelure indisciplinée.

    - Buongiorno tesoro !

    - Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller. C’était Juliet, elle m’attend à la maison, je vais la rejoindre avant de partir à l'hôpital. 

    - Embrasse la mia principessa pour moi, per favore ! 

    J'acquiesce avant de lui refaire ses soins et de m’éclipser après avoir eu un baiser passionné. 

    Juliet poireaute sur le perron de la maisonnette, elle risque d’être sacrément grincheuse, elle qui n’aime pas vraiment qu’on la fasse attendre. C’est donc sur mes gardes que j’arrive devant elle.

    - Alors ! Avec G.I. Joe, c’est une affaire qui roule ?

    Et c’est tout l’inverse de ce à quoi je m’attendais, elle a la bougeotte, un sourire fripon à en faire pâlir le diable.

    - Pitié dis-moi qu’il s’est passé au moins un tout petit truc ! 

    - On s’est embrassé, beaucoup, c’est tout… je ne suis pas prête à passer à l’acte, et clairement vu sa blessure, ça m’arrange que lui non plus !

    Une moue contrariée sur le visage, elle m’interroge.

    Chapitre 19

    - Tu ne trouves pas ça bizarre sa blessure ?

    - Comment ça ?

    - Je ne sais pas, comment il aurait pu avoir un bout de métal coincé là ? 

    - Je n’en sais rien, tu sais dans le feu de l’accident… en tout cas c’est très moche !

    - Lexie, tu as regardé la plaie ?

    - Il a bien fallu que je lui refasse ses soins ! 

    - Oh mon dieu ! Mais tu détestes le sang ! Ce mec te fait vraiment tourner la tête ! 

    Je rougis, c’est vrai, Andrea me fait tourner la tête, mais je tente de la garder sur les épaules, je n’ai pas envie de me faire encore avoir comme une idiote. 

    - Bon, faut que j’aille prendre une douche ! 

    - Tu m’étonnes, tu empestes le mâle en rut ! Le pauvre, il doit être en train de s’astiquer le manche tellement tu as dû le frustrer hier soir !

    - Juliet !!!! Non, mais vraiment, tu es irrécupérable !

    - Ne sois pas si coincé, bon sang ! 

    Chapitre 19

    Je secoue la tête en guise de réponse avant de me diriger vers ma salle de bain, Juliet m'apostrophe.

    - Lexie ? 

    - Quoi ? 

    - Je ne t’ai jamais vu sourire aussi spontanément depuis que je te connais, j’aime te voir aussi bien ! Andrea t’a changé ! 

    - M… merci !

    Très touchée par les mots de mon amie, je reviens vers elle et la prends dans mes bras, ce qui l’étonne beaucoup puisqu’elle et moi ne sommes pas très tactiles, mais elle prend cette accolade avec plaisir.

    C’est vraiment une amie en or que j’ai là et je suis plus qu’heureuse de l’avoir dans ma vie, je mets fin à ce moment tendresse et file sous la douche, j’ai hâte de retrouver ma fille. 


     


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  • Mercredi 20 Mars

    _Andrea

    Je me sens déjà beaucoup mieux, mais pas assez pour prendre ma moto, c’est donc Matthew qui me dépose à l’hosto. Malgré ses avertissements et sa requête de ne pas lier de liens avec la famille de la cible, je l’ai tout bonnement envoyé balader. Je suis grand et je sais ce que je fais, je sais très bien que ce n’est pas vraiment éthique, mais je ne peux pas résister à ces deux perles. 

    D’un signe de tête, je salue l’agent posté non loin de la chambre d’Orlane, il est tôt et je profite de sa solitude pour passer la voir. J’entre dans la pièce et découvre une petite fille sanglotante.

    - Buongiorno principessa ! Cosa c’è ? 
    Perché piangi 
    ?

    - Andrea !!!! 

    Elle se lève d’un bond et me rejoint, mais s’arrête à quelques millimètres de moi pour ne pas me faire mal, avant de me câliner avec tendresse. Cette petite est un rayon de bonheur. 

    Allora, perché piangi ? 

    - J’en ai marre de rester ici toute seule, je m’ennuie, je veux rentrer avec maman… pourquoi tu es rentré chez toi et pas moi ?

    Chapitre 2o

    - Parce que moi, je suis un vieux, personne ne s’inquiète pour moi !

    Si moi ! Et maman aussi ! 

    - Mais toi, tu es encore plus importante, c’est pour ça que tu es restée plus longtemps, mais on m’a dit que tu rentrais oggi ! Ne t’en fais pas principessa ! 

    - C’est vrai ? Et tu viendras me garder ?

    - Peut-être que c’est toi qui viendras me garder !

    - Trop cool !

    Un sourire radieux s’affiche sur son visage, c’est de nouveau la petite fille joviale qui met du baume à mon cœur meurtri. Je caresse sa petite joue baignée de larmes.

    - Qu’est-ce que vous faites-là vous ?

    La voix tendue de Ryan se fait entendre dans mon dos. Je sers le poing pour me calmer, mais voir cette pourriture en face me donne la nausée. 

    - Je suis venu voir Orlane.

    - Vous n’avez rien à faire là. Sortez d’ici. 

    Pas la peine de se donner en spectacle devant la fille de Lexie, je m’exécute. Je l’entends parler à la petite.

    - Reste ici, je reviens. 

    Chapitre 2o

    Les pas de ses chaussures de banquier résonnent dans mon dos. Monsieur Bennett veut jouer les gros bras avec moi ?

    - Ne vous approchez plus de ma fille, c’est clair ?

    - Pourquoi ferais-je ça ?

    - Elle était sous votre responsabilité et voilà ce qu’il s’est passé. Laissez ma fille tranquille.

    Figlio di puttana, il ose venir me dire ça alors que c’est de sa faute à lui, lui qui magouille avec des crapules. Est-il vraiment aussi idiot ?

    - Et je vous conseillerai de ne plus tourner autour de Lexie. 

    - Je ne vois pas de quoi vous parlez.

    - Vous savez très bien, dès la première fois où vous êtes entré chez moi, j’ai vu votre façon de la regarder.

    - Je crois que vous avez perdu l’occasion de donner votre avis de toute façon. 

    - Lexie est une femme faible que vous allez briser.

    - Arrêtez de la dénigrer, Lexie est tout sauf une femme faible, espèce de… 

    - Andrea ! 

    Chapitre 2o

    À mi-voix, Lexie me coupe. Le regard sur le visage satisfait de Ryan me donne envie de lui tordre le cou avec sa cravate. Elle jette un coup d’œil à la chambre.

    - Allez continuer votre combat de coqs dehors vous êtes en train de faire pleurer Orlane. 

    Pas un mot, pas un geste de plus. Lexie rejoint sa fille et Ryan la suit de près. Si cette fichue blessure n’était pas là, je serais parti courir pour me défouler. 

    Je regarde leur petite famille se retrouver, je ne peux m’empêcher de me dire que la femme que je dévorais hier encore de baisers me semble bien loin. Je sais que je ne dois pas lui en tenir rigueur, j’admire cette femme, ses qualités ainsi que ses défauts, je connais son vécu alors faire comme si de rien n'était ne me pose aucun souci sur ce Matthew arrive avec nonchalance. 

    - On y va, Roméo ? Je bosse moi ! 

    Traînant des pieds, je finis par le suivre pour me retrouver chez moi, comme un lion en cage. 

    À 17 heures, la sonnette m’oblige à sortir de mon canapé. Mon chien est devenu fou. J’ouvre et il se rue sur la petite fille blonde. 

    - Ryuk !!! Doucement, regarde j’ai un plâtre ! 

    - Salut ! J’espère qu’on ne te dérange pas, Orlane était déçue que tu sois parti ce matin sans dire au revoir.

    Surpris, je laisse les deux créatures entrer chez moi.

    Chapitre 2o

    Principessa ! Tu es beaucoup plus souriante que ce matin ! Désolé d’être parti comme un voleur, mais tu étais bien entourée ! 

    C’est à peine si elle me prête attention, tant elle est occupée avec mon chien. Ryuk est aux anges puisque je n’ai plus vraiment les capacités pour jouer avec lui, ce qui n’est pas le cas d’Orlane malgré son plâtre. Je me concentre sur sa mère.

    - Pour ce matin…

    - J’ai entendu.

    - Quoi ?

    - Ce qu’a dit Ryan… 

    - Gattina tu sais que ce qu’il dit n’est que foutaises.

    - J’ai vécu si longtemps avec lui… avec ça sur les épaules…. comment j’ai pu ? 

    - L’amour rend parfois aveugle… 

    Soucieuse, elle semble réfléchir et à sa façon de me regarder, je sais qu’elle analyse. Qui ou quoi je ne saurais dire, mais dans un murmure, elle finit par briser le silence entre nous.

    - À quoi bon ouvrir mon cœur alors… 

    Chapitre 2o

    Ce n’est pas une question, mais une résolution. À cet instant, j’ai bien peur que Lexie ait décidé de fermer l’accès à ses sentiments. 

    - Maman ! Je veux un chien comme Ryuk ! 

    Orlane revient vers nous et c’est avec une pointe d’amertume que je réintègre le moment présent. 

    - Chérie, tu sais bien qu’il faut du temps et être disponible pour un chien… ce qui n’est pas mon cas. Il serait terriblement malheureux. 

    - Tu as raison, maman, c’est vrai.

    - Vous n’avez qu’à rester manger, Ryuk est content de te voir, je n’ai pas l’occasion de le faire sortir aussi souvent en ce moment, il s’ennuie beaucoup ! 

    - Oh oui, maman s’il te plaît ! 

    Sa mère accepte, Orlane folle de joie se rend au salon et Lexie propose de cuisiner. Je profite de son isolement pour la retrouver dans la cuisine. 
    Je m’approche d’elle lentement et chuchote à son oreille. 

    - Est-ce que tu vas encore me laisser m’abreuver à ta bouche gattina ? 

    - Orlane va nous surprendre… 

    Chapitre 2o

    - Je sais me montrer discret, si c’est ce qui t’effraie. 

    - Ce n’est vraiment pas raisonnable… désolée. 

    Comme un coup de hache dans mon dos, j’ai l’impression de manquer d’air. Je peux comprendre son choix, mais il me semble que ce n’est pas Orlane le problème. Non ? 
    Je préfère quitter la pièce, rejoindre mon chien et la petite. 

    - Pourquoi tu es triste ?

    Sa question me fait tiquer. Un sourire est affiché sur mes lèvres pourtant. 

    - Je ne suis pas triste ! 

    - Tes yeux sont tristes. 

    On ne peut décidément rien cacher à cette petite sorcière ! J’élude sa question.

    - En tout cas, moi je t’aime bien, donc il faut pas que tu sois triste.

    - Moi aussi, je t’aime beaucoup principessa ! 

    Le sourire sincère de cet enfant me transporte dans mes songes. J'entends le rire doux de Chiara vibrer dans ma boite crânienne et sa mère, sa cascade de cheveux sombres et soyeux, virevoltant au gré de la brise, ressemble à un être céleste. Mon cœur se comprime de douleur… Ce qu’elles me manquent. 

    Chapitre 2o

    - Andrea ?

    Scusa, tu me parlais principessa ? 

    - Ben oui ! Je t’ai demandé si je pouvais regarder la télé !

    - Bien sûr ! Fais comme chez toi ! 

    Après son repas, Orlane s’est installée sur le canapé et s’est endormie en un temps record pendant que nous finissions nos assiettes et rangions la cuisine. À peine le lave-vaisselle fermé, la douce paume de Lexie s’empare de mon visage. Son baiser enflamme mes sens.

    - J’ai cru que tu ne me laisserais plus jamais t’embrasser, tesoro 

    - C’est juste que je ne veux pas qu’Orlane assiste à ça…

    - Tu es certaine qu’il ne s’agit que de ça ?

    - Ce serait beaucoup trop pour une petite fille… je ne sais pas où tout cela va nous mener… 

    Ce que je peux parfaitement comprendre. Lexie prend les devants sur cette séance et je me laisse faire pour une fois, à son rythme, ses envies. Elle semble beaucoup moins intimidée, beaucoup plus hardie, ce qui ne me déplaît pas. 

    Chapitre 2o

    - Il se fait tard… je devrais ramener ma fille dans son lit.

    - J’aimerais te garder encore avec moi, mais je sais que tu as raison. 

    - Je ne sais pas quand je reviendrais… avec Orlane ça va être compliqué… 

    - Je sais gattina, je sais… 

    Meurtri, je m’empare de sa bouche avec une passion dévorante. Cette femme ne m’a offert que sa bouche et je suis déjà dingue d’elle. 

    Ti voglio bene, gattina 

    Ses yeux de biche me questionnent.

    - Ça veut dire que je tiens à toi ! 

    Elle rougit et m’embrasse encore avec beaucoup de fougue. Je suis à deux doigts de la monter sur les meubles de ma cuisine, mais je sais que ce serait une mauvaise idée. Essoufflés, nous nous séparons. 

    - Il faut que je rentre. 

    Lexie me plante au milieu de ma cuisine et réveille Orlane. J’ai beau souffler, mais l’effet que me procure cette fille ne fait que gonfler sous mon pantalon. 
    Orlane, à semi-endormie dans ses bras, je n’ai le droit qu’à un regard de sa part, mais un regard langoureux. Je peux lire dans ses yeux le désir. Lexie a-t-elle fini par dépasser sa peur ? 


     


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  • Samedi 23 Mars

    _Andrea

    Ma blessure me fait encore souffrir, mais je peux de nouveau retrouver la presque totalité de mes capacités. Ce matin-là, je décide de me dégourdir les jambes avec mon chien. L’air pur et iodée qui flotte autour de moi me revigore. La nature m’appelle, je voudrais rester plus longtemps, mais le message de Matthew m’oblige à rentrer chez moi. Quand j’arrive, il m’attend dans le hall d’entrée.

    - Désolé de couper court à ta promenade.

    - Le boulot avant tout ! 

    Je débarrasse Ryuk de son harnais avant d’être tout à l’écoute de mon coéquipier.

    - Bon, on a eu les résultats pour les deux ruskovs, il s’agit bien des frère Volkov, ces deux idiots ont préférés faire le sale boulot eux-mêmes plutôt que d’envoyer des sbires. 

    Stupidi.

    - Une liste longue comme mon bras de types louches et traînant dans des affaires pas net a été érigée par l’agent Dunham, une dizaine d’entre eux reste encore assez difficile à coincer, je pense notamment aux Sharks, où la faucheuse de Blake passe, les corps s’entassent. Mais je ne perds pas espoir qu’on arrive à tous les arrêter. 

    - Bien, très bien… ça veut dire que bientôt ma mission sera finie.

    Chapitre 21

    Pour le boulot, c’est une bonne nouvelle, après tous ces longs mois à surveiller Ryan Bennett de près, il va enfin payer pour sa sottise, ainsi que tous ses contacts, mais pour le personnel, je ne veux pas quitter Lexie et Orlane, je redoute plus que tout le moment où je vais devoir lui dire toute la vérité. 

    - Je t’avais dit de ne pas tisser de liens avec elles… 

    - Basta, je gère très bien. 

    - Ah oui ? Tu vas gérer quand tu vas dire à cette femme, trahie par son compagnon, que le type avec qui elle passe du bon temps lui a menti depuis le début ?

    - Ça va Matthew épargne-moi tes leçons… je ne suis pas un tueur en série, elle comprendra.

    - Je ne demande qu’à voir, aussi quand tu lui diras que tu retournes vivre en Italie. 

    Coup sur coup, mon coéquipier m’enfonce plus encore, à bout de nerfs, je l’attrape par le collier et le plaque au mur pour lui en flanquer une.

    - Ferme-là, je suis assez grand, je n’ai pas besoin que tu t'imposes dans ma vie.

    - Arrête tes conneries, lâche-moi. 

    Chapitre 21

    Incapable de lui obéir, je ressers plus encore mon coude contre sa trachée, lui coupant la respiration. La sonnerie de mon entrée me réveille de ce cauchemar et je lâche mon ami qui se rattrape difficilement sur ses pieds.

    - Putain de rital, tu ne payes rien pour attendre !

    - Je suis désolé… je n’aurais pas dû m’emporter comme ça…

    - T’as de la chance que ce soit moi… tu pourrais avoir un rapport au cul sinon. 

    D’un geste de la main, je balaye ses menaces et me dirige vers ma porte qui sonne une nouvelle fois. Matthew masse sa gorge tout en s’avançant. J’ouvre et découvre un visage que je connais bien.

    - Bonjour Lexie ! Entre ! 

    - Salut ! 

    Elle s’avance doucement et tombe sur mon coéquipier. 

    - Oh bonjour ! Je te dérange peut-être, j’aurais dû te dire que je comptais passer, mais en même temps, je n’étais pas vraiment sûre de le faire… alors enfin…

    La petite brune bafouille, gratte ses ongles et tripote ses doigts, elle est agitée, nerveuse et ses deux pommettes rougissent. Je sais que les policiers l’intimident, mais quelque chose d’autre ne va pas avec elle aujourd’hui.

    Chapitre 21

    Pas du tout, Matthew allait s’en aller, n’est-ce pas Matth ?

    - Ouais ! Au plaisir de vous avoir revue Madame Foster ! 

    Mon ami s’en va, non sans me lancer un regard coléreux. Mon chien s’en donne à cœur joie avec Lexie.

    - Ça va ?

    Elle sursaute à ma question, décidément mon instinct ne se trompe pas, Matth est partie et elle est toujours aussi troublée. 

    - J’aurais dû appeler avant de venir, au lieu de mettre ton ami dehors…

    - Il s’en remettra. Où est Orlane ?

    - Chez son père… 

    - Qu’est-ce qu’il y a tesoro ? Pourquoi tu sembles si…

    Ma timide conquête me stupéfie en s’emparant de ma bouche, laissant la fin de ma phrase mourir en silence. Je prends plaisir à l’embrasser, mais quand elle commence à coller son corps contre le mien, je me surprends à hésiter, c’est beaucoup, beaucoup trop, beaucoup trop tôt, surtout pour Lexie.

    Chapitre 21

    - Con calma, piano, tesoro !

    - Qu… qu’est-ce qu’il y a ?

    - Qu’est-ce qui te prends tout à coup ?

    Un florilège d’émotions traverse ses yeux de gibier apeuré. Elle recule.

    - Je… j’aurais dû appeler, non je… je n’aurais pas dû venir… Qu’elle idiote, je suis vraiment… désolée 

    Mais qu’est-ce qu’il se passe à la fin ? Je la rattrape illico-presto. Hors de question qu’elle s’en aille comme ça, sans une explication.

    - Lexie, attends ! Tu ne vas pas partir comme ça. Je ne comprends absolument rien, parle-moi, gattina ! 

    - Embrasse-moi… per favore !

    Je viens officiellement de perdre la raison. Le regard affamé qu’elle me lance est plus que clair… Lexie a faim d’une chose qui lui a été refusé depuis bien trop longtemps. 
    La brunette semble sûre d’elle, mais je sens quand même une petite réserve, je dois faire passer ses désirs avant les miens et rester à son écoute sinon elle partira en courant loin de moi.

    Chapitre 21

    Avec tendresse, je saisis sa nuque pour étreindre ses douces lèvres, sa langue cherche la mienne avec hardiesse, son corps se rapproche doucement jusqu’à se coller. Ma main dans le creux de ses reins, je l’emprisonne tout près de moi. Ses longs doigts menus se faufilent fébrilement sous mon t-shirt pour y découvrir un bandage qui l’arrête net.

    - Tu… tu es certain que ça va aller ?

    - Ne t’en fais pas pour moi, tesoro, ce n'est pas cette vilaine blessure qui va m’empêcher de t’avoir.

    Le rouge domine ses pommettes et elle reprend sa visite en empoignant le bas de mon t-shirt pour le faire passer par-dessus ma tête. Ma bouche retrouve celle de Lexie puis dégringole petit à petit, sous son menton, dans sa nuque, à la naissance de sa poitrine. Je caresse du bout des doigts ses seins rebondis et enfin sa taille. Je me débarrasse avec hâte de son haut qui laisse apparaître un joli sous-vêtement en dentelle. 
    J’entends encore les paroles de Sienna, “Si tu découvres de la dentelle sur une femme en l'effeuillant, sache que c’est elle qui a décidé que ce soir, tu avais carte blanche”. Je souris bêtement. 
    Puisque j’ai carte blanche, je soulève Lexie, elle pousse un petit cri de surprise avant d’enrouler ses jambes autour de mon bassin. Cette satanée plaie me fait un mal de chien, mais je m’en fous, j’emmène la mia rosa jusqu’à mon lit. Rapidement, je retire ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon. Mia gattina, dans un petit string assortis à son soutien-gorge, je suis de plus en plus à l’étroit dans mon caleçon. 

    Chapitre 21

    - Je t’en prie… ne me regarde pas comme ça…

    - Perché ?

    - Parce que je ne sais pas ce que tu penses de ce que tu vois… il y a si longtemps que personne ne m’a regardé…

    Aussitôt, je capture sa petite main et la pose sur mon entre-jambe.

    - Comme tu le devines tesoro, ce que je vois me plaît… Tu es bellissima !

    Délicatement, je passe les pouces sous le fin élastique de sa lingerie, je l’aide à rejoindre le sol de ma chambre, quelques vergetures à peine visibles se cachent sur la peau qui a abrité Orlane, ainsi qu’une cicatrice sur le haut de son pubis, certainement celle d’une césarienne. Je remonte embrasser sa bouche, passionnément, au bord de l’implosion, je malaxe frénétiquement ses fesses nues. 

    - Laisse-moi te goûter gattina 

    Timidement, elle hoche la tête en mordant sa petite lèvre inférieure, je la pousse avec douceur sur le lit et me mets à genoux devant elle. Ma bouche savoure la peau délicate de ses cuisses jusqu’à sa figa, lisse et brillante. J’y pose à peine la langue qu’elle recule.

    Chapitre 21

    - Ah !

    Je rigole avant d'agripper fermement ses hanches et de les ramener au bord du lit. 

    - Ne bouge pas, tesoro ! 

    J’ai de la peine pour cette belle femme, délaissée depuis bien trop de temps, mais aujourd’hui, je veux qu’elle vibre, alors je la dévore. Ses doigts dans mes cheveux, ses hanches qui tentent de se défaire de mon emprise, elle gémit. 

    - Andrea ! Pitié, arrête ! 

    - Tu n’y trouves pas de plaisir ?

    - Si, mais j’ai peur… 

    - Laisse-toi aller ! 

    Je reprends ma mission, Lexie cherche encore à se soustraire de mes mains et ma bouche, mais je n’arrête pas. Ses genoux se replient sur mes tempes, je la sens toute proche.

    - Andrea, oui, oui, oui, ouiii !!!

    Chapitre 21

    Son petit corps tremble de plaisir, elle m’a explosé les tympans et les trois étages de mon immeuble ont dû l’entendre crier, et ça ne me gêne pas du tout. 
    Essoufflée, elle se décrispe et je la rejoins sur mon lit, ses yeux sont fatigués, mais elle me surprend en m’embrassant vigoureusement. 

    - Continue, s’il te plaît, ne t’arrête pas… 

    - Tu es certaine ? On peut s’arrêter là si tu…

    - Je te veux ! 

    Et moi aussi, je la veux. Je me débarrasse de la lingerie du haut tout en picorant sa poitrine, elle en profite pour passer sa main dans mon boxer pour en sortir il mio cazzo de sa prison, elle entame une course de haut en bas qui manque de me faire basculer. J’arrête tout, retire mon caleçon et enfile un préservatif.

    - Tesoro, tu peux encore dire non…

    - Je suis sûre de moi, juste…

    - Quoi ?

    - Je veux juste voir ton visage…

    Chapitre 21

    Je passe outre ce que je pense de sa demande, car j’ai peur de devenir enragé en comprenant pourquoi elle me dit ça. Nos bouches liées, je la possède avec délicatesse, glissant entre ses cuisses chaudes, au rythme de ses gémissements. Quand une autre m’aurait demandé des mots salaces, elle me demande de lui parler italien, ce que je fais avec plaisir, même si elle ne comprend pas tout, je lui dis à quel point elle est belle, à quel point elle me plait, et combien j’aime me perdre en elle. Après quelques va-et-vient, ses gémissements deviennent de plus en plus forts, je décide d’y mettre un peu plus de fougue jusqu’à ce qu’elle finisse par se laisser totalement aller une seconde fois. 


     

     


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  • Samedi 23 Mars

    La lumière vive dans la pièce me réveille, je ne pensais pas m’endormir comme une loque. Mes muscles sont endoloris, j’ai l’impression d’avoir parcouru un triathlon, je découvre même des muscles cachés jusque-là. Les draps de son lit diffusent encore les effluves de nos ébats. 
    Nue et seule sous la couette, j’entreprends de me lever et trouver Andrea, mais la porte de la chambre s’ouvre dès que je suis debout.

    Sa serviette autour des hanches, quelques gouttes d’eau sur sa peau mate et un sourire étincelant, Andrea est de retour. 
    Sans vêtements, je suis soudain gênée devant son regard, je tente de me cacher discrètement. Il s’approche doucement de moi. 

    - Tu as bien dormi, tesoro ?

    Sa bouche trouve la mienne avant même que je ne réponde, mais au moins il n’est plus en train de me scruter de la tête aux pieds. 

    - Oui !

    Chapitre 22

    Ma timidité refait surface. Je me suis fait violence pour venir jusqu’ici et aller au bout de ce que je voulais et maintenant, je me retrouve coincée comme une petite souris face à un chat. 
    Je ne regrette pas, au contraire, Andrea a été d’une telle patience avec moi que mon blocage s’est vite fait oublier, mais tout de même, je n’ai jamais eu à me retrouver devant un homme et nue de surcroît.

    - Gattina tu veux peut-être prendre une douche ? 

    - S’il te plaît ! 

    Sa main dans la mienne, il me traîne jusqu’à sa salle de bain, les fesses toujours à l’air. Il me laisse seule et je peux enfin souffler. Ma peau est imprégnée de son odeur boisée que je respire avant de me glisser sous le jet chaud. La température élevée de l’eau apaise mon corps qui n’a plus l’habitude d’être aussi « malmené ». Je termine en m’enroulant dans une serviette douce qui sent bon la lessive.

    Le bel Italien est allongé sur son lit, un caleçon en guise de vêtement. Il a profité de ma douche pour repenser sa blessure. 

    - Viens, gattina ! 

    Je m’exécute docilement, j’adore quand il m’appelle de ses petits noms italiens ! 

    - Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu regrettes ? 

    - Non… c’est juste que… je ne sais pas comment me comporter avec toi maintenant… 

    - Comporte-toi comme tout à l’heure, comme la femme sûre d’elle qui m’a demandé de l’embrasser avec ce regard de braise… 

    Chapitre 22

    Je rougis une fois de plus, je ne sais pas quelle mouche m’a piqué avant de venir, mais j’aurai peut-être besoin d’une piqûre de rappel. 

    - Tesoro, je veux que tu te sentes libre avec moi, si tu as envie de partir, tu peux, si tu as envie de rester, tu peux, si tu veux m’embrasser, ne t’en prive pas. 

    - Je ne veux pas partir… je suis bien avec toi. 

    Me sentir libre ! J’ai si longtemps été oppressée que j’aime l’entendre dire ça, j’aime sa façon de me traiter et j’aime sa façon d’être avec Orlane. Je voudrais trouver sa bouche alors c’est ce que je fais. Un baiser furtif qui lui laisse un sourire béat. 

    Alors que la nuit a fini par s’installer, je suis encore chez Andrea. Nous venons de terminer le repas qu’il a préparé et je ne sais pas si je vais rentrer ou passer la nuit ici. Mon portable sonne et je me précipite pour répondre. Je déchante en découvrant le nom sur mon écran. Je m’excuse auprès de mon hôte avant de répondre.

    - Bonsoir maman !

    - Bonsoir ma chérie ! Comment vas-tu ? 

    Mon regard se perd sur l’italien qui range sa cuisine, un sourire naît sur mes lèvres et ma réponse n’a jamais été aussi sincère.

    Chapitre 22

    - Je vais bien ! Et vous ?

    - Ton père est encore au boulot… j’appelle pour avoir des nouvelles de ma petite fille. 

    - Orlane va beaucoup mieux, merci.

    - Je pourrais lui parler ?

    - Maman, c’est le week-end, elle est chez son père. Appelle-le. 

    - Vraiment Lexie chérie c’est du gâchis de vous séparer avec une petite.

    - Maman arrête s’il te plaît, il est hors de question que je me remette avec Ryan. 

    J’en ai plus qu’assez qu’elle tente toujours de s’occuper de ma vie. Je ne veux plus d’une vie stricte comme j’ai eu avec mon père et avec Ryan.

    - Si tu me reparles encore de lui, tu n’es pas prête d’avoir de mes nouvelles. 

    - Ma puce, je veux seulement ton bonheur… 

    - Et bien ce n’est pas avec lui que je l’ai trouvé.

    - Le tentateur a fini par t’avoir ?

    - Quoi ?

    - Cette nounou… qui ne ressemble en rien à une nounou… il a réussi à te séduire… je me trompe ?

    Chapitre 22

    Non, mais de quoi je me mêle encore. Il faut que je raccroche avant de perdre patience définitivement. 

    - Je dois te laisser, appelle Ryan si tu veux parler à Orlane. 

    Je lui laisse à peine le temps de me dire au revoir que je coupe la communication. Je suis médusée par le comportement de ma mère. 

    - Tout va comme tu veux, tesoro ? 

    Toujours aussi guilleret, Andrea souffle sur les mauvaises choses qui planent sur moi. 

    - Ma mère… un phénomène… 

    - Je ne juge pas au physique, mais elle me semble dure en effet. 

    - C’est peu dire… entre elle et mon père. Elle dit que je fais une erreur en quittant Ryan… 

    - Et… c’est ce que tu penses ?

    L’inquiétude se lit sur son visage. 

    - Pas du tout… c’est juste que ma mère a subit toute sa vie les tromperies de mon père… militaire de carrière… j’ai de la peine pour elle, mais je ne veux pas de cette vie-là. 

    Un sourire complaisant sur le visage, il se montre compréhensif. 

    Chapitre 22

    - C’est peut-être de là dont vient ta peur de l’uniforme ! 

    - Peut-être ! Enfin bon… je suis une mère aujourd’hui et je sais que je ne cesserai de m’inquiéter pour Orlane. 

    Andrea s’esclaffe de rire.

    - Ma mamma s’inquiète toujours pour moi, je sais ce que c'est ! 

    - Elle vit en France ?

    - Non, elle est retournée en Italie peu avant la mort de mon père. 

    Il est triste, mais une certaine distance se devine dans sa façon de parler, ce qui me laisse penser qu’il a fait son deuil et qu’il est en paix avec ça. 

    - Je suis désolée, je ne savais pas…

    - Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi ! 

    Sa remarque ne se veut pas blessante, mais c’est vrai qu’il est mystérieux et parle rarement de lui. Pourtant, je me sens en confiance, ce que je ne sais pas sur lui ne doit pas être dramatique ! Son baiser me fait revenir les pieds sur terre. 

    Chapitre 22

    - Et si on allait se coucher ? Je pourrai te câliner pendant que tu ronfles ! 

    - Je ne ronfle pas ! 

    Faussement indignée, je rigole quand il s’empare de mon corps de brindille. Je crois qu’il vient de décider pour moi : ce soir, je reste. Je n’avais pas très envie de me retrouver seule de toute façon. 
    Mon portable sonne de nouveau, cette fois, c’est Juliet ! Décidément. Andrea me repose au sol et je lui réponds.

    - Allo !

    - Ah ma morue préférée ! Dis-moi, on se fait une soirée ce soir ? Tu ne peux pas rester cloîtrée chez toi ! 

    - Désolée, je fais déjà autre chose… 

    - Attends une minute ! Toi un samedi ? Tu fais autre chose ? T’es avec un mec ?

    - Oui ! 

    - T’es avec G.I Joe ?

    Chapitre 22

    - Oui ! 

    - J’interromps un truc là ? 

    - Hummm… peut-être ! 

    - Fonce ma belle, je raccroche !

    Elle coupe la communication sans demander son reste, ce qui m’arrache un rire. Je rejoins Andrea sur son lit. 

    - J’ai passé une bonne journée avec toi ! 

    - Moi aussi gattina ! Si tu dors là ce soir, ce sera l’apothéose ! 

    - Je reste là… je ne veux aller nulle part. 

    Je l’embrasse avec détermination. Je ne voulais plus ouvrir mon cœur, mais j’ai comme l’impression qu’Andrea essaie de s’y faufiler, malgré tout, je reste sur mes gardes. 

    Chapitre 22



    Dimanche 24 Mars

    Quand j’ouvre les yeux, ce matin-là, Andrea me regarde avec admiration, un sourire étincelant sur les lèvres, ses cheveux en bataille. 

    - Tu me regardes comme ça depuis longtemps ? 

    - Qualche minuti !

    Je le trouve tellement adorable que je suis certaine que je rougis une fois de plus. 

    - J’ai faim ! 

    Un gargouillis appuie mes dires ce qui arrache un rire au beau brun qui plante un baiser sur mon nez. Il se lève, ce qui fait passer un courant d’air froid sur mes fesses presque nues. Je l’entends parler à son chien puis faire du bruit dans la cuisine. 
    Je rejoins sa salle de bain et me prépare, je passe du dentifrice sur mes dents avec mes doigts, mais c’est toujours mieux qu’avoir une haleine de poney ! Prête, je le retrouve dans sa cuisine. 

    - Mange, tesoro ! Je vais sortir Ryuk ! 

    Je picore vite fait pendant qu’il s’habille puis je le rattrape avant qu’il ne s’en aille.

    - Attends-moi !!

    Nous promenons son chien près de son immeuble pendant un moment, je suis, comme toujours, assez silencieuse. 

    Chapitre 22

    - Orlane reprend l’école demain ?

    - Oui ! Mais ne t’en fait pas, je vais me débrouiller pour la faire garder.

    - Inutile, je viendrais la chercher… enfin, si tu me fais toujours confiance.

    - Bien sûr, mais ce n’est pas trop tôt pour toi ?

    - Non preoccuparti per me, tesoro ! 

    - Bon si tu le dis, alors… 

    Je décide de lui faire entièrement confiance, je sais qu’Orlane sera vraiment heureuse de retrouver Andrea. Un regard bienveillant envers moi et un sourire enjôleur sur les lèvres, je suis si heureuse à cet instant que je voudrais que ce moment ne s’arrête jamais, mais il va bientôt falloir revenir à la réalité. 


     


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  • Dimanche 24 Mars

    C’est en milieu d’après-midi que je décide qu’il est tant que je rentre chez moi, je dois me préparer avant l’arrivée de Ryan et Orlane. Andrea a passé son temps à me faire parler de moi, je crois n’avoir jamais été aussi bavarde, si bien que je suis assoiffée. Dans sa cuisine, je remplis un verre que je descends d’une traite, le bel italien se rapproche en quelques pas. J’ai à peine le temps de poser le verre qu’il me soulève, aussi, je me retrouve les fesses sur le plan de travail. 
    Fougueux, il s’empare de ma bouche, ses deux mains me maintiennent à ma place pendant qu’il embrasse ma peau brûlante de désir pour lui. 

    Ti voglio ancora, tesoro ! 

    Mon italien allie les mots à ses gestes. Sa peau semble s’être enflammée sous la puissance de son désir, ses iris sont sombres, ses lèvres gonflées par l'ardeur de ses baisers. Je pourrais résister tant que je veux, je finirai par céder parce que moi aussi, je le veux. Je pose doucement mes paumes sur ses épaules pour qu’il me regarde, mais ce n’est pas l’effet escompté qui se produit, il s’arrête et recule.

    - Je suis désolé, j’abuse un peu, tu devrais peut-être rentrer, j’en demande beaucoup d’un coup… 

    Chapitre 23

    Comme une idiote, je me retrouve seule d’un coup. Le froid recouvre ma peau, mais je suis toujours aussi bouillante à l’intérieur. Andrea s’est enfui dans sa chambre, je retire mes habits avant de le retrouver au bord du lit, la tête entre ses doigts. Je grimpe doucement, le matelas ne bouge presque pas sous mon poids plume, je pose une main sur son épaule.

    - Je suis sincèrement désolé, Lexie...

    Le désir, ce puissant brasier, alimenté par les caresses d’Andrea, est en train de me consumer de l’intérieur quand je vois sa sensibilité à mon égard. 

    - Andrea… Ti voglio ancora

    Il braque ses yeux marron profonds sur moi. 

    - Je voulais seulement que tu me regardes, pas t’arrêter… 

    J’esquisse un sourire avant qu’il ne capture mon corps, prisonnier sous le sien, je peux aisément deviner, à la bosse sous son caleçon, que le désir qui l’anime est aussi puissant que le mien. Je n’ai pas peur, pas d’Andrea, car je sais qu’il est doux avec moi et je ne crois pas avoir déjà ressenti une plénitude aussi grande. 

    Chapitre 23

    Il m’honore de sa bouche, de ses doigts et enfin de son sexe, je me sens comme une reine dans ses bras, j’oublie tout sauf les sensations qu’il fait renaître à mon corps et mon âme. Je me laisse aller et crie si fort que je peine à croire que ces sons viennent de moi et pourtant. Andrea s’écroule à ma gauche. 
    Essoufflés, seules nos respirations se font entendre dans la chambre. Je bascule sur le côté et pose ma main sur son torse moite. 

    - Je vais avoir du mal à me lever maintenant !

    Son rire fait écho dans ma cage thoracique. Mon cœur bat plus vite. 

    - Je te garderai bien avec moi, mais je sais que ce n’est pas possible… 

    Je suis déjà dépitée de devoir rentrer, mais je me console en me disant que je vais retrouver ma fille. Je me rhabille finalement pendant qu’il s’éclipse dans la salle de bain. 
    Un coup d’œil à l’heure pour savoir que je vais être en retard si je traîne trop. Habillé de son caleçon, il me retrouve au milieu de la grande pièce. 

    - Me laisseras-tu t’inviter à manger, mercredi ? 

    - Juste toi et moi ? 

    - Si, tesoro ! 

    - Si je peux faire garder Orlane… ce sera avec plaisir ! 

    Chapitre 23

    - Je suis certain que Juliet t’arrangera ! 

    - Je te dis ça... il faut vraiment que j’y aille, je vais être en retard ! 

    Il m’embrasse avec passion avant de relâcher mon corps engourdi. 

    À mon arrivée, j’ai tout juste le temps de me jeter sous la douche et d’effacer la douce odeur d’Andrea de mon corps. La sonnette retentit quand je finis d’enfiler mon pantalon, je rejoins la porte et laisse Orlane et Ryan entrer. J’ai le droit de la part de ma fille à un câlin et de Ryan un sourire poli. 

    - Tu veux que je m’arrange pour récupérer Orlane demain après l’école ?

    - Pourquoi faire ? Andrea s’occupe déjà d’elle.

    Orlane saute de joie.

    C’est vrai maman ? Andrea vient me chercher après l’école ?

    - Oui chérie ! 

    - Oh trop cool !

    - Tu vas dans ta chambre maintenant, ranger tes affaires ! 

    - D’accord !

    Chapitre 23

    Elle dit au revoir puis s'exécute et je vois aux yeux de son père qu’il n’est pas du tout d’accord.

    - Tu vas sérieusement laisser cet incapable s’occuper de notre fille ?

    - Arrête ! Ça aurait pu être toi au volant, ou bien moi… ce n’est pas de sa faute.

    - Mais même, ce mec est louche, il ne m’inspire pas confiance.

    Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. 

    - Au contraire, moi, je ne trouve aucune raison de douter de lui. 

    Et pour plusieurs raisons, que je n’ai pas besoin d'expliquer à mon ex, qui me lorgne d’un oeil mauvais, il désapprouve mon choix, mais aujourd’hui j’en ai strictement rien à faire. Ma vie, mes choix.

    - Andrea continuera à s’occuper d’Orlane, que ça te plaise ou non, Ryan.

    - Bien, comme tu voudras, puisque je n’ai pas mon mot à dire apparemment. Bonne soirée Lexie.

    - De même.

    Ryan sort de la maison en claquant la porte derrière lui, me faisant légèrement sursauter. J’attrape mon téléphone et envoie un SMS à Juliet, je lui propose de déjeuner ensemble demain midi et elle accepte. 

    Chapitre 23



    Lundi 25 Mars

    Juliet me rejoint à la librairie pour la pause et nous nous installons au petit café à deux pas de cette dernière. 

    - Alors ma belle ! Dis-moi tout !

    - Te dire quoi ? 

    - Tu peux la faire à qui tu veux, mais pas à moi ! Ce petit sourire étincelant sur ton visage, tu es toute… Bref, dis-moi ! 

    - J’ai retrouvé Andrea ce week-end…

    - Et ça y est, tu as franchi le cap ?

    - Oui ! 

    Je ne peux m’empêcher de rougir. Juliet parle beaucoup de sexe et de ses conquêtes… ce qui ne me dérange pas, mais on va dire que je n’ai jamais eu l’occasion de me vanter des performances de Ryan… 

    Chapitre 23

    - Oh, mais ma belle, c’est super ! Alors c’était comment ? T’as aimé ? C’est du sérieux ? 

    Hey doucement Watson ! C’était très bien, oui, j’ai aimé et je ne sais pas si c’est du sérieux… y’a pas un proverbe italien qui dit « chi va piano, va sano » !?

    - Et elle se met à parler italien ! En tout cas je suis tellement contente pour toi ma bichette ! Tu le mérites vraiment ! 

    - Merci ! Je ne veux pas trop m’attacher, mais c’est difficile ! 

    Mon amie caresse doucement ma main. 

    - Ne te prends pas trop la tête ! 

    - Je vais essayer !

    Le serveur prend notre commande et nous continuons à discuter. 

    - Tu serais dispo mercredi soir ?!

    Parée de son regard d’enquêtrice, Juliet tente de savoir ce que je dissimule.

    Chapitre 23

    - Andrea m’invite à dîner et…

    - Ma belle n’en dit pas plus ! Je vais garder la grenouille ! Toute la nuit, s’il le faut ! 

    - N’abuse pas ! Mais merci ! 

    - Vraiment, Lexie ! Profite de cette soirée, tu en as besoin ! 

    - En fait, je me sens bien quand il est là…

    Les yeux de Juliet s’emparent de larmes qui ne coulent pas et je ne comprends pas pourquoi.

    - Pourquoi tu pleures ?

    - Tu es si radieuse, tu n’imagines pas à quel point ça me fait plaisir pour toi ! 

    - Idiote, arrête, tu vas me faire pleurer ! 

    Ma meilleure amie rigole et m’entraîne alors que le serveur nous ramène nos commandes. Nous déjeunons en papotant, Juliet me raconte sa partie de jambes en l’air avec son amant du week-end. Je me demande si un jour elle finira par trouver quelqu’un qui la rende heureuse, qu’elle puisse arrêter de passer de conquête en conquête.

    Chapitre 23


    Mercredi 27 Mars

    J’ai demandé à Monsieur Georges de pouvoir partir plus tôt ce soir-là, pour qu’Andrea rentre chez lui et que nous puissions nous préparer. Je ne voulais pas que ma fille nous voie partir ensemble, je le rejoins donc chez lui un peu plus tard. 
    À mon arrivée, sa voiture n'était déjà plus là, c’est celle de Juliet qui la remplaçait. Je rentre et j’entends les filles parler depuis le minuscule jardin.

    - Je suis rentrée !

    Juliet vient m’embrasser et Orlane me prend dans ses bras. 

    - T’es très en avance ou je suis très en retard ?

    - Je suis en avance et tu es très en retard, file sous la douche ! J’ai préparé tes affaires !

    Son sourire de canaille affiché sur le visage, j’ai vraiment peur de découvrir ce qu’elle m’a disposé comme tenue.

    - Oh pitié, ne fais pas cette tête-là ! Tu vas être canon crois-moi ! 

    - Bon, je te fais confiance ! 

    - T’as plutôt intérêt ! 

    Je me sauve dans ma salle de bain et m’empare de ma douche, je suis un peu stressée à l’idée de retrouver Andrea en dehors du cadre professionnel. Orlane étant souvent dans nos pieds, nous n’avons même pas pu échanger un baiser depuis dimanche soir. Je ne pensais pas ressentir cela, mais je suis frustrée. 

    Chapitre 23

    Il me manque. Mon dieu, comment je peux espérer ne pas m’attacher si j’ai déjà ce genre de pensées !? On toque à la porte ce qui me fait revenir dans ma salle de bain.

    - Dépêche-toi ! Tu vas être à la bourre !

    - Oui maman !

    Je me sèche et coiffe mes cheveux comme je peux, j’ai envie de changer, d’être un peu plus femme fatale peut-être. Je me maquille légèrement, si j’en faisais trop ce ne serait plus moi. 

    Enfin, j’arrive dans ma chambre où j’y découvre sur le lit, la tenue choisie par Juliet, évidemment, c’est une robe, je crois qu’elle fait une fixation sur ce genre de tenue ! 

    Je décide de ne pas contredire son choix vestimentaire et m’habille en vitesse. L’image que me renvoie le miroir m’arrache un sourire, je me trouve belle. Et je dois dire que ça faisait très longtemps que ce n’était pas arrivé.


     


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