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Prologue en ligne le 28/08/2020 et le chapitre 1 à partir du mardi 01/09/2020 !
ATTENTION A PARTIR DU 5 OCTOBRE RETOUR A 3 PUBLICATIONS/SEMAINE,
Publications tous les lundis, mercredi et vendredi à 12h00 !
Petite mise en garde :
- Certains passages de cette histoire utilisent des mots, du langage ou des descriptions d'événements qui peuvent être considérés comme vulgaires ou offensants par certains lecteurs.
- Certains chapitres peuvent contenir des images dont certaines peuvent être considérées comme offensantes par certains lecteurs.
Lesdits passages ne seront pas mentionnés. Pour la simple et bonne raison que l'histoire en est truffée.
Les images pouvant être choquantes seront par contre toujours sous liens, avec un aperçu plus censuré ! Les passages vulgaires ou à caractères sexuels sont vraiment intégrés à l'histoire !
Je pense avoir assez placé de mise en garde.
Je suis responsable de ce que j'écris, mais vous êtes responsable de ce que vous lisez !
Bonne lecture. ♥
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La vie d’adulte. Enfant, nous passons du temps à rêver de devenir adulte, de pouvoir quitter le nid familial, de voler enfin de nos propres ailes, fonder sa propre famille. Et puis finalement quand nous y sommes, le rêve devient fade et sans saveur et nous repensons avec nostalgie à lorsque nous n’étions que des enfants.
C’est actuellement mon cas, je regrette des temps d’innocence où nos seules préoccupations étaient les copines et les garçons et accessoirement bien apprendre à l’école. Personnellement j’ai toujours était attiré plus par les garçons que par mes études. C’est sans doute pour cette raison que j’en suis ici aujourd’hui. Je me rends compte que j’ai besoin de plus et je suis bien décidée à mettre un coup de pied dans la fourmilière pour changer ma vie, j’étais loin d’imaginer à quel point le changement allait être important.
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Vendredi 7 Septembre
- Chérie, tu n’oublieras pas de passer au pressing chercher mes costumes ?
Attablée, mon cappuccino entre les mains, mon regard se perd dans le néant.
- Chérie ?
- Oui, ne t’en fais pas !
J’ai le droit à un baiser sur mon front comme chaque matin et dans 5,4,3,2,1, je peux entendre la voiture ronronner. Réglé comme du papier à musique.
Comme chaque vendredi, il me répète ma mission avant de partir travailler. Ryan est plus que prévisible, parfois même ennuyeux ! Ce n’est pas du tout l’homme aventureux et plein de fougue pour lequel j’ai craquée il y a douze ans de ça.
Je regarde l’horloge accrochée au mur de la cuisine, je ne vais pas tarder à me préparer avant la tornade. D’une traite, je finis ma tasse avant de prendre la direction de la salle de bain. Une fois prête, j’entre doucement dans la chambre d’Orlane, elle dort profondément.- Ma puce, tu te réveilles, c’est le dernier jour !
Elle ronchonne et s’étire dans son lit avant de se lever. J’en profite pour retourner dans la cuisine lui préparer son petit-déjeuner.
- Maman, il est où papa ?
- Il est déjà parti, chérie, tu le sais !
Chagrinée, ma fille repart dans sa chambre pour se préparer. Vingt minutes plus tard, Orlane est habillée, elle a mangé, j’enfile mon manteau et nous montons dans la voiture.
Devant l’école, elle m’embrasse avant de filer vers le portail et je repars en direction de la maison.Comme tous les matins, je m’affaire à rendre ce foyer propre et agréable à vivre avant de prendre une petite pause pour moi, il est déjà l’heure. Je repars au centre-ville pour aller chercher les costumes de Ryan. La tâche me prend moins de cinq minutes. Je me retrouve à quelques rues de la banque, en toute spontanéité, je marche jusqu’à l’office.
Ça fait longtemps que nous n’avons pas déjeuné ensemble. Je passe la porte, sa secrétaire est à son bureau, elle relève la tête et croise mon regard.- Lexie ? Bonjour ! Tu vas bien ?
- Bonjour Olivia, ça va et toi ?
- Comme toujours !
- Ryan est là ?
- Il est avec un client, il devrait bientôt avoir fini, tu veux que je lui laisse un message ?
- Non ce ne sera pas la peine, je vais l’attendre !
- Comme tu voudras.
Je prends place sur un des fauteuils de la salle d’attente et quelques grosses minutes plus tard, la porte de son bureau s’ouvre enfin.
- À très bientôt monsieur Hall !
Ryan sourit franchement, cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu comme ça. Il s’aperçoit rapidement, avec surprise, de ma présence.
- Lexie ? Il y a un problème ?
- Pas du tout, je voulais qu’on aille manger ensemble !
- Ah ! Euh… Oui, bien sûr ! Euh… On se rejoint chez Panzarotti, le temps que je boucle deux ou trois choses.
- D’accord.
Je m’approche de lui, doucement et capture ses lèvres rapidement avant de faire demi-tour. Je rejoins ma voiture et me dirige vers l’endroit indiqué par Ryan. Stationnée sur le petit parking du restaurant italien, j’attends qu’il me rejoigne quand sa berline se gare juste à côté de moi. Un large sourire plaqué sur le visage, je descends pour le retrouver.
À l’intérieur, comme toujours, la décoration et l’ambiance sont chaleureuses et très italienne. Je suis Ryan et le serveur jusqu’à une petite table, en fidèle client, mon homme commande pour nous deux, toujours la même chose, Spaghettis alle vongole pour lui et Spezzatino de boeuf pour moi et en dessert, Tiramisù, certo !
Le serveur disparaît et le silence entre nous est… pesant. Après douze ans, je mentirais si je disais que notre couple va pour le mieux.- Pas trop dur ta demi-journée ?
Je décide de briser le calme qui règne à notre table. Son regard se pose sur moi, presque inanimé.
- Non. Tu as pensé à mes costumes ?
Et c’est tout ?! Après tout ce temps, c’est comme ça qu’il me traite ? Je pique un fard.
- Ça t’ennuierait d’être plus courtois et de me poser la question en retour ?
Il s’esclaffe quasi silencieusement avant de me répondre.
- Lexie, chérie, je ne pense pas que ta journée ait été trop compliqué !!
Quel goujat. Je reste sans voix face à sa remarque.
- J’ai récupéré tes costumes, ils sont dans la voiture.
On nous apporte nos plats et le vin pendant que je me renferme dans mon mutisme quotidien.
Pendant le dessert, Ryan s’exprime enfin.- Je rentrerai certainement tard ce soir, pas la peine de m’attendre.
- Encore ?
- Il faut bien que je travaille !
Sa remarque acerbe tranche l’air ambiant et le rend glacial, comme si j’étais une croqueuse de diamants.
Malgré tous ses reproches, je ne peux m’empêcher de l’aimer, même après tout ce temps et chaque fois un peu plus il me blesse.
Alors que nous quittons ensemble le restaurant, il s’apprête à ouvrir sa portière et me lance avec platitude :- À ce soir.
Meurtrie par son comportement, je ne réponds rien et me contente d’afficher un simple sourire, faux comme souvent, dont Ryan ne fera pas la différence.
Sa berline noire quitte le parking et une fois seule, j’éclate en sanglots. J’ai sacrifié mes études et ma carrière pour un homme qui aujourd’hui me regarde à peine. Je me sens tellement trahie. Il faut que ça change et je ne peux compter que sur moi-même pour cela.En rentrant à la maison, je range les costumes de Ryan dans le dressing et je m’installe sur mon ordinateur, ma première mission, c’est de me dégoter un boulot. Il n’est plus question que je dépende de Ryan, plus question de recevoir une nouvelle fois ce genre de remarque désobligeante.
J’ai à peine le temps de finaliser ma paperasse qu’il faut déjà que je retourne chercher Orlane à l’école. Je prends les clefs de la voiture à la volée et file en direction de l’école.
Comme toujours à cette heure-ci, c’est plein de monde, je me gare plus loin et me dirige vers le portail à pied. D’humeur maussade, je n’ai aucunement envie d’être sociable aujourd’hui, en retrait des parents d’élèves, j’attends que ma fille sorte.
Sa chevelure dorée, semblable à son père brille de mille feux avec ce soleil. Un rapide coup d’oeil de part et d’autre, puis elle finit par accrocher mon regard. Son sourire étincelant fait chavirer mon coeur de maman. Elle court dans ma direction avant de me sauter au cou.- Maman !!!!
- Salut canaille, ça s’est bien passé ?
- Oui !
- T’as fait quoi aujourd'hui ?
- Des problèmes !
- Oh, génial !
Nous marchons d’un pas constant jusqu’à la voiture, puis nous rentrons. Je fais goûter notre fille, l’aide pour ses devoirs et prépare le dîner. Orlane mange avant nous puis je la douche et elle se couche. Et c’est seule que j’attends, comme souvent, que Ryan rentre enfin.
Il est pratiquement vingt-deux heures quand je distingue le bruit de sa voiture dans l’allée. En silence, il entre, pose sa sacoche et se dirige vers notre chambre.- Tu ne manges pas ?
- Non, j’ai pris un truc au boulot.
- Sérieusement Ryan ? Je t’attendais pour manger.
- Oh pitié Lexie, j’ai passé une dure journée, arrête de te plaindre.
Estomaquée, furieuse, je me lève du canapé d’un bond.
- De me plaindre ? Ça t’aurait coûté quoi de m’envoyer un message pour dire que tu ne mangerais pas à la maison ?
- J’ai pas eu que ça à faire d’y penser d’accord, tu vas pas me faire chier pour si peu ?
- Je déteste ce que tu es devenu Ryan, c’est pas le mec de qui je suis tombée amoureuse.
- Les gens changent Lexie, faudra t’y faire.
- Tu n’as pas changé, tu es différent. Tu ne me regardes même plus, tu ne me touches plus, tu es blessant et abject avec moi...
Une pointe de fureur passe dans ses iris avant qu’il ne prenne la parole.
- Qu’est-ce que tu veux, Lexie, que je te baise là ? Cela te comblera-t-il assez pour que tu me foutes la paix ?
La perfidie de ses propos me hérisse le poil, je m’apprête à l’incendier quand il s’approche de moi d’un pas décidé. De sa poigne d’acier, il me saisit les poignets.
- Ryan, tu me fais mal arrête.
Mais il n’en fait rien, sa bouche trouve la mienne violemment et le goût de vodka sur sa langue me donne la nausée.
- Tu as bu Ryan ?
- Ferme-là, Lexie, je vais te donner ce que tu réclames.
Je tente de le pousser, tant bien que mal, mais Ryan est battit comme un camion à côté de moi, alors apeurée, je commence à pleurer.
- Ryan s’il-te-plait, arrête-toi…
Mes larmes n’y font rien, l’homme qui se tient devant moi n’est pas celui que je connais. Jamais il ne se serait comporté de la sorte, il arrache mon débardeur d’un seul coup avant de passer sa langue entre ma poitrine. Je ne veux pas réveiller Orlane, alors je tente de rester la plus silencieuse possible.
- Ryan, tu me fais mal et tu me fais peur, arrête-toi, je t’en supplie…
- C’est pourtant ce que tu voulais, non que je m’occupe de toi, petite Lexie… maintenant tais-toi.
Il me jette sur le dossier du canapé, terrifiée, je ne bouge plus, les larmes ruissellent le long de mes joues. Je n’ai jamais été croyante et pourtant, j’implore un miracle.
Ryan se débat avec la boucle de sa ceinture quand une petite voix nous interpelle… le miracle que j’attendais.- Papa ?
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Mardi 30 Octobre
Dans vingt minutes, je dois rencontrer Madame Orlowski, la boule naissante au fond de mes entrailles se fait plus grosse de minutes en minutes. La maison est impeccable, mais je passe encore un coup d’œil dans chaque pièce. Je termine ma tournée dans le salon, un haut-le-coeur me prend lorsque mon regard se pose sur le canapé.
Le souvenir brutal de cette nuit-là reste encore ancré en moi, pourtant, c’était il y a plus de huit semaines. La part d’ombre de Ryan, celle que je redoute de revoir après un apéritif trop arrosé, me terrifie. Il ne s’est jamais excusé, n’en n’a jamais parlé, comme si tout ceci n’était que fabulations de ma part.
Le carillon de la sonnette me sort de mes sombres pensées. J’ouvre et découvre Madame Orlowski. Une dame d’un certain âge, en léger embonpoint, bien apprêtée.- Bonjour Madame Foster !
- Bonjour, entrez !
Je nous dirige dans le salon et l’invite à s’installer sur le fameux canapé bleu. Je lui propose un thé qu’elle décline gentiment.
Nous papotons pendant pratiquement quinze minutes et pourtant la boule au fond de mes entrailles ne se tarit pas.
- Vous semblez être angoissée mon enfant.
- C’est que je n’ai jamais laissé Orlane à quelqu’un d’inconnu.
- Ne vous en faîtes pas, j’en prendrais soin comme si c’était ma petite fille !
Je souris avec honnêteté, mais je sais aussi que je n’ai pas le choix, je commence à travailler lundi donc il me faut absolument une nounou et le site “Adopte une nounou” n’avait que Madame Orlowski de disponible.
Si Ryan n’avait absolument pas tenu à déménager à deux heures de route de chez mes parents, j’aurais pu la laisser là-bas, mais soyons réaliste dans les conditions actuelles, je dois me contenter de cette vieille dame.
Je la remercie et la raccompagne jusqu’à la porte. Le reflet que me renvoie la vitre de la porte d’entrée m'effraie. On dirait que je n’ai pas dormi depuis des jours, ce qui est presque le cas.J’attrape les clefs de la voiture et me dirige en ville, je vais m’arrêter au café non loin de l’école, faire un coucou à Juliet avant de récupérer Orlane. À peine entrée, son sourire brille de mille feux.
- Salut mocheté ! Comme ça va ? Un expresso comme d’hab ?
- Salut à toi vieille timbrée ! Comme tu peux le voir ça va ! Ouais, s’il te plaît !
- Ben comme je peux le voir surtout, t’as une tête de zombie chérie ! C’est ton Ryan qui te tient éveillée toute la nuit ?
Comme un coup de couteau dans les côtes, je me fige. Juliet me connaît trop bien pour que je lui cache certaines choses. Elle dépose ma tasse remplie de mon breuvage noir.
- Qu’est-ce qu’il a fait ?
- Rien… c’est juste, tu sais, ça fait longtemps lui et moi, c’est monotone tu vois…
- Tu t’ennuies mortellement quoi ! T’attends quoi pour aller brouter l’herbe ailleurs ?
- Juliet !!
- Quoi ? Si y’a plus de passion y’a plus de couple ! Je te le dis ! Tu ferais mieux de te trouver un nouveau jules avant que tu ne te rendes compte que le tien broute déjà ailleurs.
- Arrête ! Ryan n’est pas comme ça…
Mais Ryan n’a jamais été violent et pourtant, tu as pu apercevoir cette facette de lui, il a quelques semaines… Ma conscience ne peut s’empêcher de me rappeler que Ryan n’est peut-être plus l’adolescent sur lequel j’ai craquée.
- Et puis, vous vous êtes rencontré au collège, désolée de te dire ça chérie, mais c’est has-been !
- Mais je l’aime !
- Vous êtes vraiment trop bizarre tous les deux, les couples sont plus fait pour durer maintenant ! C’est moi qui te le dis !
Elle dit vraiment n’importe quoi, lui et moi ça dure depuis douze ans, il n’y a aucune raison pour que nous nous séparions, ce qui s’est produit il y a huit semaines, n’était qu’une banale erreur de parcours.
J'engloutis mon café, salut mon amie et file rejoindre l’école pour récupérer ma fille.- Maman ! On peut aller voir papa ?
- Je ne sais pas chérie, il est probablement occupé.
- Mais juste cinq minutes, pour lui dire bonjour, il va encore rentrer tard et je pourrais pas le voir.
À la phrase de ma fille, mon cœur se serre un instant et je n’ai pas d’autre choix que d’accepter.
- D’accord, mais tu lui dis bonjour et on y va.
- Ouiiii ! Merci maman !
Je me gare devant la banque, Orlane saute de la voiture et m’attend sur le trottoir. Nous nous dirigeons vers la porte, Olivia n’est pas à l'accueil.
- Papa ?!
- Chut, Orlane, tu ne peux pas crier comme ça dans la banque. Si papa est en rendez-vous, il risque d’être mécontent.
- Pardon.
L’instant d’après la porte de son bureau s’ouvre et la plantureuse femme qui lui sert de secrétaire en sort, des dossiers à la main. “Tu ferais mieux de te trouver un nouveau jules avant que tu ne te rendes compte que le tien broute déjà ailleurs.” N’importe quoi, il ne ferait pas ça et encore moins au boulot.
- Bonjour Lexie !
- Bonjour Olivia !
- Salut ma puce !
Ryan sort de son bureau après elle, souriant, Orlane lui saute au cou.
- Elle voulait venir te dire bonjour, puisqu’elle suppose que tu vas rentrer tard ce soir encore…
J’ose à peine le regarder dans les yeux, mais je décèle une pointe de tristesse.
- Tu sais quoi ma puce, papa a fini sa journée ! Je vous retrouve à la maison dans un instant !
- Ouiiii, super !!
Avait-il prévu de rentrer plus tôt si nous ne nous étions pas arrêtées ? Ryan relâche notre fille et nous filons toutes les deux.
J’entends le moteur de sa voiture dans l’allée alors qu’Orlane goûte tranquillement. Il passe la porte et nous rejoint dans la cuisine, un bouquet à la main. Deux billes sont probablement la forme de mes yeux en ce moment même.
- Pour toi !
Je saisie le bouquet et le renifle. L’odeur des fleurs chatouille mes narines. Je les mets dans un pot machinalement et lui souffle un timide “merci”.
- C’est tout ?
Interloquée par sa question, je demeure silencieuse, il s’approche de moi et lorsque sa main se pose à la chute de mes reins, un sursaut incontrôlé de ma part le fait hésiter un instant avant qu’il ne dépose ses lèvres sur les miennes.
Si légèrement, si gentiment, si amoureusement que je me détends l’espace d’un moment.- Eurk, c’est dégoûtant !!
La remarque d’Orlane nous interrompt et fait rire Ryan, je ne l’ai pas vu comme ça depuis tellement longtemps.
- Tu as raison ma puce, ne fais jamais ça !
Orlane et son père s’éclipsent de la cuisine et partent jouer dans sa chambre girly. Je profite de ce moment pour m’autoriser un peu de lecture, ça ne peut que me faire du bien !
Mais il est déjà l’heure de faire à manger. Je retourne dans ma cuisine, me sers un petit verre de vin et commence à préparer la bolognaise et la béchamel.
Les mains chaudes de Ryan glissent sur mon corps.- Que prépares-tu ?
- Des lasagnes.
- Hum !
Il est étrangement tactile aujourd’hui, je n’ai plus l’habitude de le voir comme ça. Sa bouche glisse dans ma nuque.
- Papa, tu viens jouer avec moi ?
- J’arrive ma puce.
Mais sa bouche ne quitte pas son chemin et continue de parsemer des baisers. Je frissonne de plaisir.
- Ryan, je dois finir les lasagnes, tu me déconcentres !
Un petit rire s’échappe de sa bouche et il retourne avec notre fille. Pendant le dîner, seul le son des couverts qui s’entrechoquent et la voix d’Orlane brise le silence entre nous. Ryan est pendu à son téléphone comme souvent.
- Maman, elles sont trop bonnes tes lasagnes !
Je remercie ma fille et nous finissons de manger tranquillement. Ryan part prendre une douche pendant que je couche Orlane et lorsqu’il a fini, je prends sa place dans la salle de bain.
Il est étendu sur le lit, téléphone en main et quand il me voit, il me regarde. Il se lève rapidement et me saisit avec force et douceur mêlée.- Ryan ! Qu’est-ce qu’il te prend ?
- J’ai envie de baiser, tu ne vas pas me le reprocher ?
Ses paroles me font l’effet d’une douche froide.
- Je suis fatiguée, j’aimerais me coucher.
- Et moi, je t’ai apporté des fleurs, j’aimerais vraiment que tu te montres reconnaissante.
- Pardon ?
- Chérie, tu ne vas pas laisser ton homme comme ça ? Hein ?
Ça fait des mois qu’on ne couche plus ensemble et ses simples baisers me font trembler de plaisir malgré les paroles abjectes qu’il vient de proférer.
- Regarde-toi, tu en meurs d’envie !
Il s’empare de mon t-shirt, trop grand pour moi, et franchement pas sexy puis le jette plus loin. Sa bouche dans ma nuque dévale jusqu’à ma poitrine et ses mains retirent mon legging et ma petite culotte.
Je retrouve un peu l’homme des débuts, celui qui savait s’occuper de moi, celui qui m’aimait ?! Brusquement, il entre deux doigts en moi.- Aïe !
- Détends-toi, regarde, tu es toute mouillée, retourne-toi !
Je n’ai pas le temps de me retourner qu’il me fait pivoter et me couche sur le lit, je prends appuie sur mes mains pour dégager ma tête enfouie dans les draps et la seconde d’après, le corps chaud et musclé de Ryan s’allonge sur moi et me prend sans prévenir, me provoquant une douleur que je garde pour moi. Il s’acharne à me pilonner comme si sa vie en dépendait, pas comme s’il le faisait pour me donner du plaisir. Seul lui compte à cet instant et mon seul sentiment est de me sentir abusée.
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Vendredi 2 Novembre
Lorsque j’arrive à la maison, la voiture de Ryan n’est pas là, pourtant, il est déjà 21 heures. Je finis par me demander quel genre de dossiers lui demande de rester autant de temps à son boulot. Orlane dort déjà et je retrouve Madame Orlowski dans notre salon à regarder un vieux téléfilm sur la chaîne 5.
- Bonsoir !
- Bonsoir mon enfant !
- La journée s’est bien passée ?
- Oui, Orlane est une petite fille vraiment adorable !
- Merci ! Rentrez vous reposer !
- Passez un bon week-end, à lundi !
Je ferme la porte derrière elle, puis je prends la direction de la salle de bain, mais un visage familier se dresse devant moi !
- Qu’est-ce que tu fais debout chérie ?
- Je voulais te dire bonne nuit !
Elle est vraiment mignonne. Je la prends dans mes bras si fort que j’ai peur de lui casser un os.
- Maman ?
- Oui ma puce ?
- On est obligée de garder Madame Otroski ?
- Orlowski ! Pourquoi ?
- Maman !! C’est une vieille dame, moi, je veux jouer au foot et courir et danser, j’ai peur qu’elle meurt.
J’éclate de rire devant la spontanéité de ma fille, qui n’a pas tout à fait tort.
- Écoute ma puce, c’est la seule nounou de dispo en ce moment, mais promis, je vais essayer de trouver quelqu’un de plus adapté !
- Ah cool !
Je ramène Orlane dans son lit et la borde, puis lui souhaite une bonne nuit avant d’aller prendre ma douche et de me coucher.
La nuit est bien installée, mais c’est le bruit d’un vibreur et la lumière vive qui émane d’un téléphone qui me réveille. J’entends la douche couler, ce n’est pas mon téléphone qui vibre, mais celui de Ryan, qu’il a branché à son chargeur. Le réveil indique 23h58, la vibration d’un message se fait de nouveau entendre.
Poussée par un élan de curiosité, je bascule de son côté du lit et jette un œil à son portable, deux SMS attendent d’être lus. La gifle que je me prends, en portant les yeux dessus, manque de me terrasser. L’expéditeur, ou plutôt l’expéditrice, est “Livy”, mon sang ne fait qu’un tour quand je comprends que c’est le diminutif d’Olivia. Les deux messages sont on ne peut plus clair, entre “tu me manques déjà” et “ton corps me manque déjà”, il n’y a pas trop de place à mon imagination quant à la nature de leur relation.
Je me sens trahie, humiliée, bafouée. Pendant que je mettais ma vie entre parenthèses pour lui et sa carrière, pendant que je m’occupais de notre fille, de cette maison et de lui, cet immonde connard se tapait sa secrétaire. D’un seul coup, tout se met en place dans ma tête, ses absences répétées, son comportement… Je voudrais hurler et pleurer, mais je reste juste silencieuse.
La douche s’arrête, me sortant de mes pensées, je repose son téléphone et fais semblant de dormir. Ryan rejoint notre lit, la lumière de son portable éclaire la pièce et je sais qu’il est en train de lire ses messages et probablement d’y répondre.
Je m’étonne moi-même du self-control dont je fais preuve, mais je ne suis pas seule, Orlane est dans la maison et il est hors de question que je fasse une scène à minuit, je veux le prendre sur le fait, je veux voir son regard au moment où il se rendra compte qu’il a perdu sa famille pour sa petite pute.Samedi 3 Novembre
Je n’ai pratiquement pas dormi de la nuit, je suis épuisée, mais je dois tenir bon pour ma fille. Il est inutile de la mêler à tout ceci, pour le moment. Je me lève du lit que je partage avec ce menteur infidèle et prépare le petit-déjeuner.
- Bonjour !
La voix mielleuse de Ryan se fait entendre dans mon dos, il s’approche pour embrasser comme chaque fois mon front, mais j’ai juste envie de lui planter le couteau à beurre, que je tiens entre mes doigts, dans son œil sournois.
- Bonjour.
Comme souvent, il ne fait pas plus attention que ça a moi. Il ne remarque pas le ton sec que j’ai employée et s’assoie à table. Faible, je m’apprête à l'incendier, ne pouvant pas garder pour moi plus longtemps ce que je sais, quand Orlane apparaît à son tour dans la cuisine.
Je m’oblige à faire preuve de plus de forces et leur sers à manger. La sonnerie de mon téléphone retentit dans le salon. Ma mère m’appelle, c’est bien le moment tient.- Allô maman !
- Lexie ! Enfin, ça fait trois jours que j’essaie de t’appeler.
- Je bosse maman, j’ai pas eu le temps de te rappeler.
- Justement, comment se passe ton nouveau job… ?
- C’est pas la carrière de médecin que vous espériez pour moi, mais ça me plaît.
- Ma chérie, il n’est pas trop tard pour reprendre des études et…
- Écoute maman, ça fait des années que vous essayez, arrêtez, j’en ai plus qu’assez…
- Lexie, je suis désolée, je t'appelais pour les vacances d’Orlane, pourrons-nous profiter de sa présence ?
Je souffle un bon coup. Me délester d’Orlane une petite semaine pendant ses vacances me ferait le plus grand bien, surtout quand je sais comment tout cela va se finir.
- Oui, maman, avec plaisir, elle en serait ravie aussi !
- Parfait, nous viendrons la chercher le vendredi soir alors ! Comment va Ryan ?
Il peut crever en enfer, ce sale fils de chien, briseur de cœur, briseur de couple, briseur de vie.
- Il va bien.
- Parfait ! Embrasse tout le monde ! À bientôt !
- À bientôt maman !
- Mamie vient me chercher pour les vacances ?
Orlane me saute dessus à peine ai-je raccroché.
- Oui, elle viendra te chercher !
- Trop bien !!!!! Papa, t’as entendu ? Je vais en vacances chez papy et mamie !
- Super ! C’est à nous que ça fera des vacances !
Notre fille lui tire la langue et court dans tous les sens. Ne t’inquiète pas Ryan des vacances, tu vas en avoir bientôt, fais-moi confiance.
La journée se passe sans incident, jusqu’à ce qu’il prétexte à 17h aller en ville pour s’acheter un nouveau costume.
Son moteur à peine démarré, j’attrape le blouson d’Orlane, lui ordonne d’enfiler ses baskets de prendre son iPod et nous montons dans la voiture.- On va où maman ?
- Voir Juliet !
Sans question supplémentaire, elle met ses écouteurs et je file Ryan aussi discrètement que possible.
La berline noire du banquier se gare sur une place en ville, à deux pas du café de Juliet, à deux pas de son magasin de costumes favoris.
Jusque-là, rien de suspect, il sort de sa voiture et se dirige au magasin, j’en profite pour descendre avec Orlane et marche jusqu’au café.- Salut toi !!! Tiens t’as ramené ta marmaille ?
- Salut Juliet ! Ouais, tu peux me la garder un moment ?
- Évidemment ! Elle va se poser dans l’arrière-boutique, elle pourra regarder Netflix !
- Oh trop cool !
- Merci Juliet !
- Ça va toi ?
- Je reviens au plus vite !
Je m’apprête à partir quand elle m'interpelle.
- Lexie !
- Quoi ?
- Fais attention à toi !
- Promis.
Ryan n’a pas bougé de sa place, je retourne dans mon véhicule et j’attends. Pratiquement quinze minutes plus tard, il quitte la boutique, une housse sombre à la main. Il sort de sa place et se remet en route, ce que je fais également. Le pathétisme de la situation me conduit directement à une petite demeure en périphérie de la ville, simple et efficace.
Je distingue sa carrure imposante sortir de la berline et se diriger vers la porte. Il ne se donne même pas la peine de frapper et entre comme s’il était chez lui. Je saute hors du véhicule et lui emboîte le pas. J’arrive sur le perron, la porte vitrée me laisse entrevoir l’intérieur de la petite maison, je toque avec vigueur.
La voix d’Olivia parvient à mes oreilles, elle glousse, cette petite traînée glousse avec l’homme qui partage ma vie. Elle arrive devant la porte et je peux voir son visage se décomposer. Elle pose la main sur la poignée et hésite avant d’ouvrir.- Lexie...
- Où il est ?
- Lexie, je suis vraiment désolée… je ne…
- Où il est ?
- Ryan !!
Elle peut avoir l’air d’être désolée, elle a tout de même brisé mon couple, ça ne change rien à ce que je pense d’elle et le fait qu’elle essaie de s’excuser me rend encore plus furieuse.
- Lexie…
- La ferme !
La silhouette imposante de Ryan surgit derrière le corps malingre de sa maîtresse. Le petit sourire sur son visage s’efface dès qu’il pose les yeux sur moi. Il me dévisage sans voix. Olivia rentre et referme la porte derrière elle. Et les larmes commencent à embrumer mes yeux.
- Alors c’est ce que tu fais dans mon dos…
- Lexie…
- Non Ryan… pitié épargne-moi les phrases bateaux. Tu me trompes, ça fait combien de temps que ça dure tout ça ? Des mois ? Des années ?
- Lexie, on va en discuter, d’accord.
Discuter ? C’est maintenant que je découvre le pot aux roses qu’il veut discuter ? S’en est trop pour moi, je lui colle une gifle avant de disparaître.
- Attends Lexie !
Quelle blague, il pense que je vais attendre qu’il s'excuse pathétiquement, sans honnêteté; c’est le cœur brisé que je regagne ma voiture, il a détruit ma vie.
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